mercredi 21 décembre 2011

Petits arrangements entre amis.

Bientôt dix ans que la catégorie MotoGP a remplacé les 500 cc pour décerner le titre de la catégorie reine. Et trois cylindrées différentes dans ce laps de temps. D'abord des 990 cc en 2002 auxquels succèderont des 800 cc en 2007, et maintenant des 1000 cc qui rouleront à partir de l'année prochaine. Bon. En général, dans un sport mécanique, une diminution de la cylindrée vise à : réduire les performances et/ou réduire les coûts. Pour la réduction des coûts, je ne sais pas. Pour l'instant, en une décennie, la seule chose qui ait diminuée est le nombre d'usines présentes sur la grille de départ. Pour les performances, mais ce n'est pas nouveau, c'est raté. Alors retour, ou arrivée plus exactement des 1000. Passons sur la question des performances supposées de ces moulins, qui même si ce ne devrait pas être très spectaculaire, aux dires des spécialistes, seront supérieures. La constante en MotoGP, c'est en gros 17 machines sur la grille de départ. Pauvret pour la vitrine du sport moto. Et encore plus mal barré avec la défection de Suzuki pour 2012.
Divine surprise, apparaît en 2012 une catégorie dans la catégorie. Les Claiming Rule Team (CRT) rouleront équipées d'un moteur de série (1000 cc avec préparation autorisée) logé dans un châssis proto. Et voilà comment on devrait voir une grille de départ gonflée avec 9 motos supplémentaires. Il faudra vite en profiter avant l’extinction des feux rouges. Car une fois la meute lâchée...
Les premiers essais de ces CRT ont livré un verdict sans appel. Colin Edwards qui est loin d'être un manche est à 4 secondes du meilleur chrono lors des essai automnaux. (Moteur BMW, partie-cycle Suter) Il est quasi certain qu'on aura deux courses dans une et que sur certains tracés ces CRT joueront le rôle de chicanes mobiles. La FIM doit en être convaincue, puisqu'elle vient de modifier les règles de qualifications en Moto GP. Les pilotes qui ne parviendront pas à se qualifier en séance officielle, auront la possibilité de se rattraper en réalisant un chrono égal à au moins 107% du meilleur temps du warm-up. Lors de ce warm-up, les motos roulent en configuration de course. Vont donc moins vite. Une CRT en condition de qualif' pourra alors envisager de tirer son épingle du jeu et décrocher le sésame.
Comment expliquer aux sponsors en particulier, que la machine dans laquelle ils ont investi, ne puisse prendre le départ pour un bête histoire de performance ? Voilà qui serait fâcheux.
Tout le monde roule en 500. (Source Bike 70)
La FIM décide donc de gonfler artificiellement la grille de départ. Elle choisit pour cela une solution bâtarde. Consciente de cette situation, elle opte donc pour une solution tout aussi bâtarde ou le sport et l'équité sportive ont bien peu à voir. Signe des temps.
Souvenons nous de l'époque ou pas mal de pilotes privés se pointaient sur les Grands Prix avec comme première préoccupation d'être engagés pour disputer des qualifications qui méritaient ce nom. Avec à la clé la possibilité d'en découdre avec les autres en course ou de terminer le w-e comme spectateurs.
Bien du plaisir en tout cas à Edwards et de Puniet, (team Aspar; moteur Aprilia) entre autres qui ont "choisit" de s'aligner avec une CRT.
Pour se faire une idée complète de ce qu'est le CRT, on peut jeter un coup d’œil chez Moto Net. Certains points du règlement valent leur pesant de cachous.

dimanche 18 décembre 2011

Histoire sans fin.

Le Café Racer prend-il la voie du Custom Bike avec ses dérives et ses outrances ? C'est un peu le débat sous-jacent à un topic du forum Twin Zone qui a suscité force commentaires. Et j'ai comme le sentiment que ce n'est pas fini, celui-ci (le débat) surgissant à travers d'autres sujets. (C'est plus Français que topic et ça évite une redite. Non, finalement, il y est encore un fois.) La discussion tourne entre deux points principaux : est-il "moralement" acceptable de construire une moto et qu'une fois celle-ci exposée dans les pages d'un magazine elle soit mise en vente ; un Café Racer est-il nécessairement le résultat du travail de son propriétaire. Question subsidiaire, à quoi ça sert ? A noter, que ce genre de débat peut rapidement tourner au "never ending story" et qu'elle peut se transposer dans beaucoup d'univers, mécaniques ou pas.
Que des garages construisent des motos, tous genres confondus, à des fins commerciales, je n'y vois aucun inconvénient. Au contraire. C'est parfois l'occasion d'admirer des engins bien faits, dans un style qu'on aime, voire même originaux. De plus quand on regarde au-delà de la devanture, la plupart de ces échoppe(r)s sont tenues à bout de bras par de vrais passionnés qui ne risquent pas l’assujettissement à l'ISF. Que pour se faire connaître ils bénéficient d'un coup de pouce de la presse spécialisée, je trouve ça assez normal. Mais, il y a toujours un mais, je n'aime pas vraiment sentir la supercherie dans ce genre d'affaire. En l’occurrence, nous servir un genre de "story telling" sur les origines d'une machine et sa destination, pour la retrouver dans les colonnes des petites annonces quelques semaines après, je n'adhère pas. Faire savoir qu'on existe, c'est bien. Prouver son savoir faire, c'est bien. Mais, il est plus simple d'annoncer la couleur. On a construit cette meule, si ça vous plaît, elle est à vendre histoire de financer la suivante et de voir se pointer des clients potentiels.
Simple, chic et pas chère.
On glisse par là même sur le deuxième point. La bécane n'a-t-elle de légitimité que sortie des neurones et des mains de son proprio ? Déjà, il y a ceux, j'en connais qui en pincent uniquement pour les machines "stock". Très bien ça. Si d'aventure ils se séparent de l'objet, c'est l'occasion rêvée pour ceux d'une autre chapelle de récupérer l'objet, sortir la disqueuse et le chalumeau histoire de se l'approprier complètement. On est là aux deux extrêmes du sujet. Les gars vraiment bricoleurs, et peut-être même plus, sont à même de se saisir de (presque) n'importe quelle machine et lui insuffler le plus pur esprit "Ace Café". (Excepté le côté merchandising.) Une manière de docteur Frankenstein. On ne peut que s'incliner devant eux. Même si leur style ne nous agrée pas forcément. Et puis, il y a le "marais". Ceux qui ne savent pas, qui n’osent pas, n'ont pas le temps mais qui malgré tout ont des idées et une GROSSE envie. Ceux-là il leur reste éventuellement un réseau de potes qui chacun pourra apporter un bout de compétence et de temps pour concrétiser le rêve. Il leur reste aussi et nous y revoilà les garages pour donner corps à leur fantasme. On va tout de suite penser, que l'argent est alors la clé de l'affaire. On y revient aussi toujours. (Parmi nous on sait très bien que certains ont plusieurs brêles à la maison, que d'autres en choient une seule mais qu'ils parlent bien le même langage et que les brouzoufs n'ont rien à voir la dedans.) Corollaire, savoir ce qu'on veut-y mettre et si l'on est pressé ou pas. Sûr que si on s'amène avec l'intention de passer tout la catalogue LSL sur la bécane, et se montrer au bistrot avec à la fin de la semaine, va falloir mettre les traders au boulot d'abord. Celui qui à côté opte pour de la récup', de l'occase ou de l'adaptation va probablement s'en tirer à meilleur compte. Au final, s'ils n'existaient pas, il faudrait les inventer. On trouvera toujours le gars séduit par le style Café Racer et qui se pointera chez tel ou tel pour lui donner carte blanche à une réalisation. On appellera ça la moto personnalisée par un autre, ce qui peut laisser songeur. Du moment qu'il ne m'oblige pas à penser comme lui...
Surtout, il faut garder une chose à l'esprit. Quand on prend le temps de parcourir l'histoire du Café Racer, on voit bien qu'à l'origine on n'a pas affaire à quelques quinquagénaires pas trop mal installés dans la vie, passionnés certes. Il s'agit bel et bien de jeunes prolos pour qui la "préparation" consistait en l'adaptation d'une paire de bracelets sur quelque improbable meule. Il faut juste s'en souvenir.
Finalement, à quoi ça sert donc ? A donner du plaisir, aucun doute. Mais à donner du plaisir sur la route, quel que soit le style et la pratique. Faut que ça roule ! Les show bike, ça n'a jamais été ma tasse de thé et ce n'est pas près de changer. Si je conçois que des gars et parmi les plus doués dans leur compartiment, soient plus attirés par la conception et la réalisation d'une machine, c'est dommage d'en rester là. A l'instar du Tigre ils pensent sûrement que "le meilleur moment de l'amour c'est quand on monte l'escalier." Mais une fois qu'on a fermé la porte, c'est pas mal non plus.

mardi 13 décembre 2011

Merci Bourdache

Mon penchant naturel pour la raillerie m'incite généralement à vilipender, moquer, charrier... 
Pour une fois, je veux juste exprimer mon admiration envers un journaliste, si, si, dont je me régale des articles depuis une dizaine d'années. Bourdache, Jean de son prénom, signait pour le compte de Moto Revue Classic des chroniques et des articles dans lesquels la passion et la (moto) culture le disputaient à un humour décapant. Faisant fi de ces fameuses expressions toutes faites dans l'air du temps, ses papiers étaient la preuve que qualité de plume et pétrolettes peuvent parfaitement cohabiter. Sans compter qu'à l’occasion, au milieu de considérations historicos-techniques, il était à même de faire savoir tout le mal qu'il pense de la corrida.
J'ai eu la chance de converser avec lui lors du Bol d'Or Classic 2004, rencontre qui n'a fait que confirmer le bien que je pensais du bonhomme. Je (vous) me rassure, ce billet n'est pas une nécro. Simplement, Bourdache tire aujourd'hui sa révérence et lâche sa plume. Il faut dire que depuis son premier article pour Moto revue en 1951, il n'a pas vraiment chômé. A titre personnel, MR Classic va perdre pas mal de son attrait. Par chance, on peut continuer à profiter de ses écrits à travers son blog et ses livres.
Salut Jean Bourdache!

mardi 6 décembre 2011

Courage, fuyons!

Histoire de vanter son savoir faire et poursuivre son action d'intox sur le bien fondé du contrôle technique appliqué aux deux roues, DEKRA devait donc tenir stand au salon de la moto et du s....... La nouvelle avait rapidement fait le tour des sites d'infos et des forums, où les réactions de rejets s'exprimèrent massivement. Et pschittt ! L'affaire fit long feu et personne du grand public ne vit les contrôleurs et leur matériel. DEKRA pour expliquer sa désertion aurait invoqué des menaces et préféré ne pas exposer ses "collaborateurs". (Ah la flatteuse rhétorique!)
Il ne faut pas s'y tromper. Cette tentative fait partie de l'intense lobbying que cette société et ses confrères mènent dans l'unique but d'augmenter leur chiffre d’affaire. L'argument sécurité mis en avant ne trompe personne puisque l'on sait depuis belles lurettes que la défaillance technique est un facteur marginal dans l'accidentologie des deux roues. Et pour ce qui est du sérieux de ce contrôle... Il ne se passe pour ainsi dire pas un jour où on ne rencontre des véhicules contrôlés dont on se demande par quel opération du saint esprit ils ont obtenu la vignette magique.
Mais DEKRA ne manque pas d'air en communiquant (encore) sur la mise en place du contrôle pour les cyclos alors que celui-ci est repoussé sine die et en évoquant l'imminence de celui des motos. On est bien là dans une entreprise de désinformation dont l'usage n'est pas nouveau. Souvenons nous de Colin Powell et de sa fiole blanche devant l'assemblée de l'ONU. Plus c’est gros, plus ça marche.
J'ai en mémoire une "officine" qui voilà quelque temps prétendait vendre sur le net les fameux gilets de John Galliano Fluhaut en faisant de la préconisation du CISR une loi. La réaction rapide de certains d'entre nous avait entraîné la fermeture du site en 24 heures. (chrono) Dès qu'il s'agit de faire du pognon, les filous ne sont pas à un arrangement ou une malversation près.
L’exemple de la "fuite" de DEKRA, même si on peut être certain qu'il (elle) n'a pas dit son dernier mot, montre que la peur peut changer de camp. Que les "vérités" assénées de toutes parts, le bourrage de crâne ambiant peuvent être combattus avec succès. Que le messe n'est dite que si on la laisse dire. Ayons cela à l'esprit en ces temps d'unanimisme économico-politique.

mardi 15 novembre 2011

Châtaignier

Châtaignier oui, parce que le marronnier, y en a marre. Je préfère la crème de châtaigne corse à la crème de marron ardéchoise. La saison des salons est revenue suivie de sa cohorte de nouveautés. Cohorte, je vais peut-être vite en besogne. Si les feuilles mortes se ramassent toujours à la pelle, côté pétrolette ça me paraît beaucoup plus calme.
Achat compulsif. Si je devais en acheter une, si tenté qu'elle arrive en série ce serait sans hésiter la Moab sortie de l'imagination des ingénieu(x)rs de Husqvarna. Un mono 650 BMW, un juste équilibre entre partie cycle moderne et habillage classique. Voilà bien le genre de machine pour envisager la route sous l'angle du plaisir. Nez au vent pour s'imprégner de l'environnement ou soupçon de hargne pour jouer des courbes des belles départementales. Sans ostentation, sans chichi, anti ceci ou cela. Une motocyclette quoi !
Red light... Je ne suis pas vraiment original en trouvant la Ducati Panigale magnifique–superbe-sublime-admirable. (Rayer les mentions inutiles) Et inutile. J'ai un penchant pour les motos inutiles. Mais cela s'arrête là. Pour envoyer la sauce sur la route, les Bolognais ont bardé l'engin d'électronique. Je vous fais grâce du listing. Et une sauce qui a un prix. De 19 000 à 29 000 euros, il y en a pour tous les goûts. Mieux vaut être AAA pour rentrer dans le Ducati store du coin.
Calif à la place du Calif. Non, non, non. Il ne s'agit pas de Guzzi. Plutôt des tentatives pour faire chuter la 1200 GS BMW de son trône. Il y avait la Multistrada, la Stelvio, la Ténéré, voilà à présent la Tiger Triumph (3 cylindres, 1200 cc) et le Crosstourer Honda. (4 cylindres en V, 1200 cc) Faisons fi de l'esthétique. Faisons fi du prix, tout le monde s'alignant peu ou prou sur les tarifs teutons. (Faut-il cela pour être crédible dans la catégorie?) La Béhême conserve à mon sens quelques atouts de taille face aux prétendantes : une motorisation en phase avec l'esprit du genre, le twin refroidi par air ; un poids "plume" au regard du gabarit de l'engin ; une polyvalence au dessus du lot. S'il est vrai que la plupart de ces motos ne connaîtront que le goudron, la GS garde des aptitudes aux grands raids auxquels ses concurrentes ne peuvent prétendre de par leurs conceptions ou leurs tares...Et cela fait une sacrée différence dans l'imaginaire de ce type de bécanes.
Porca miseria ! Chez Moto Guzzi, je devrais dire Piaggio, on cultive la parole performative. Vous savez, cette technique chère à un énervé de petite taille aux épaules en perpétuelle agitation. Je dis, donc j'agis et je résous. Pure escroquerie. Le cher Colannino ne se comporte pas autrement, à coup d'annonces dont on attend désespérément les effets. Bref à Milan sorti d'une nouvelle mouture du moteur de la V 7 (2,2 cv de gagnés, quand même!) et d'un coup de peinture sur d'autres modèles, c'est le vide intersidéral. No comment !
Je vous évite mes commentaires sur les scotères et le reste m'indiffère.

samedi 5 novembre 2011

Bielle Diversité


C'est à la vue de la 250 Villa de Grand Prix, merci encore Titus, que me sont revenues à l'esprit ces machines et ces marques qui constituaient le grouillant plateau du Continental Circus des années 60 et 70. Si le rôle majeur de la biodiversité dans la vie de la planète est aujourd’hui admis, en matière de compétition sur piste, on est loin du compte. Toutes catégories confondues, huit usines se partagent en ce début de XXIème siècle les grilles de départ. Un peu triste si on y ajoute un championnat Moto 2 qui roule exclusivement avec le 600 cc Honda. Et je doute que l'avènement du Moto 3 en 2012 change la donne. Au contraire. Que ce soit pour des raisons réglementaires, budgétaires ou techniques, l'uniformisation a de beaux jours devant elle. Trois catégories au lieu des cinq historiques, six on on y ajoute les side-cars, cela explique pas mal de choses. Vitrine de la toute puissante Dorna, le Moto GP frise le ridicule avec péniblement 17 machines au départ des courses. Avec un avantage quand même, c'est le côté "école des fans" de ce championnat. En comptant sur la maladresse, ou la malchance de deux copains de jeu, celui qui prend le départ est quasi certain d'être dans les points.
Pourtant, ces années 60/70 étaient annonciatrices, croyait-on, d'un futur radieux, dans tous les domaines. Dans beaucoup, et particulièrement ceux qui touchent au plus près de notre quotidien, on est surtout dans les lendemains qui déchantent. Une période donc, qui pour le monde de la moto et la compétition en particulier, était des plus jubilatoire et prolifique. Grands ou petits constructeurs, artisans, géotrouvetou, ils étaient à la fois nombreux à pouvoir s'exprimer et à proposer des solutions mécaniques diverses et parfois inattendues.
Qu'on se souvienne de Suzuki, alignant un 50 cc twin deux temps à quatorze rapports, quelle santé, et encore plus fou, un trois cylindres en 1968. Ou un 125 quatre cylindres en carré (déjà) deux temps qui emmena Hugh Anderson au sacre en 1963.
On connaît tous le six cylindres Honda 250, (quel miaulement!) mais faire rouler un 50 cc twin quatre temps quatre soupapes (12 mm échappement ; 13 mm admission!) pour contrer l'hégémonie du deux temps dans la catégorie et être à deux doigts d'y parvenir mérite le respect. Et les hommes de Soïchiro, sans les nouveaux règlements de la FIM, imposés en 1969, avaient dans leurs cartons le projet, selon la rumeur, d'un 50 trois cylindres et celui d'un 125 six cylindres !
Yamaha de son côté utilisa également un 125 deux temps quatre cylindres en carré au guidon de laquelle Bill Ivy conquit le titre mondial en 1965. Moins connue et peut être plus "exotique", la 350 de 1977. Le moteur, issu de la collaboration entre Yamaha Europe et le sidecariste Rudi Kurth, était un trois cylindres sur la base d'un 250 auquel était "greffé" le troisième cylindre. Greffe qui prit fort bien avec le titre acquis par Katayama cette année là.

La 500 König et son flat four deux temps.
Au côté des usines japonaises et de leurs moyens, figuraient d'autres marques, aujourd'hui disparues et quelques géniaux poètes de la mécanique. Figuraient, bien vite dit. En bien des circonstances, David tint la dragée haute à Goliath. Si on garde de MZ le souvenir des 125 et 250 monos de route, c'est oublier les 125, 250 et 350 de GP qui franchirent par treize fois l'arrivée d'un GP en tête. Jawa un peu plus à l'est ne fut pas en reste avec sa 350 qui rafla quatre victoires se payant le luxe de confier ses machines à Findlay, Ivy (qui le paya de sa vie) ou Read. Impossible d'évoquer cet âge d'or, sans parler de la Linto, un 500 quatre temps du au légendaire Lino Tonti, ce nom dit quelque chose aux Guzzistes, obtenu par l'accouplement de deux 250 Aermacchi. Réputée fragile, elle permit néanmoins à Alberto Pagani de s'imposer en 69 au GP des Nations. Sans oublier Morbidelli (puis MBA), qui entre 75 et 80 rafla 5 titres en 125, par la grâce de Giancarlo Morbidelli. Leader de la machine-outil ; il le deviendra en moto par pure passion. La plus emblématique de ces motos "venues de nulle part", reste à mon sens la 500 König. Pensée par Kim Newcombe, ingénieur et pilote, la moto mue par un quatre cylindres deux temps marine accolé à une boîte de Norton (Manx dans un premier temps!) était en passe en 1973 après trois années de mise au point, de mener son pilote au titre suprême devant Agostini et sa MV ! Le sort en décida autrement. Alors qu'il ne lui manquait qu'un point pour rafler la mise, Newcombe trouva la mort à Silverstone. Ce même moteur permit à Rolf Steinhauser et Josef Huber d'être champions du monde side-car en 75/76.
Je pourrais en citer d'autres qui sans connaître de grand succès, ont néanmoins contribué à cette diversité. En tout, quarante et une marques ont peuplé les plateaux de ce qui était encore le Continental Circus durant ces deux décennies. Une époque où tout était pensé au jus de cervelle. Une époque de solutions techniques (source bien des fois de problèmes) originales apportées bien souvent par des personnages qui l'étaient tout autant. Une compétition et un monde à taille humaine.
La prise de contrôle des championnats de vitesse par un promoteur, la Dorna, épaulé par l'Irta qui structure les équipes a balayé la part de rêve. Ceux qui s'y sont encore risqué, surtout en catégorie reine, ont jeté l'éponge, probablement las d'être condamnés à faire nombre. Et la tendance ne va sûrement pas s'inverser.
Le libéralisme, et même l'ultra libéralisme dont les chantres nous vantent les bienfaits, esprit d'entreprise et d'initiative, émulation par la concurrence produisent partout les mêmes effets. Uniformisation des produits et des cultures, mécanique en l’occurrence, rétrécissement de l'offre. Mécaniquement, les gros poussent les petits hors du "jeu", par élimination ou absorption.
Je ne sais si c'était mieux avant, mais comme le fromage, c'est la diversité qui fait le charme. 

Merci au site Racing Memo qui m'a permis de documenter ce billet. 

dimanche 23 octobre 2011

Un homme est mort.

Ce matin, alors que par le Monde, des hommes et des femmes s'en allaient voter démocratiquement pour la première fois, que d'autres tentaient paraît-il de juguler une crise avec comme souci majeur de ne mécontenter ni les agences de notation ni les banques, d'autres encore tentaient de devenir champions du monde de rugby, un homme est mort en moto. Un de ces incidents de course qui devient tragédie au regard des circonstances. Sa course n'aura pas duré un tour à Sepang. En perdition à la sortie d'un droit, la moto de Marco Simoncelli traverse la piste quasi perpendiculairement à Edwards et Rossi en pleine bagarre. Le choc est d'autant plus terrible, que l'Italien est heurté de plein fouet par l'Américain et qu'il perd son casque. On ne sait par quel miracle, Rossi placé à la droite d'Edwards et touché par celui-ci reste sur ses roues. Ces deux là s'en sortent indemne.
Il sera probablement à nouveau question de sécurité, mais dans les sports mécaniques, sauf à regarder la course des stands, la camarde est toujours à même de pointer le bout de sa faux.
On gardera de Simoncelli l'image d'un attaquant fantasque au gros coeur. Tellement gros que ces exploits ont été régulièrement émaillés de chutes plus ou moins spectaculaires. Cette saison, alors qu'il était en position de remporter son premier succès en catégorie reine, il partit seul à la faute malgré une avance assez confortable. Un attaquant dont le style incisif en dérangeait plus d'un, oubliant que le viril mais correct fait partie de la compétition.. Ils pourront rouler tranquille. Tellement gros que sa fougue lui a coûté la vie ce jour.
Il avait en cela quelques points communs avec Daijiro Kato, décédé à Suzuka en 2003. Un titre de champion du monde en 250, une attaque parfois au delà du raisonnable et la promesse d'un avenir radieux. Rideau. La douleur reste pour ses proches, sa famille, ses amis.
Mais sur le fond, cette mort mérite-t-elle plus d'exposition que celle des morts de la famine dans la corne de l'Afrique, des victimes de conflits trop éloignés pour qu'on s'en soucie vraiment, de ceux qui meurent pour leur liberté ? Et tant d'autres...
Poser la question, c'est déjà y répondre un peu. Ciao Marco.

lundi 10 octobre 2011

Le Café Racer expliqué aux enfants.

"Papa, c'est quoi un Café Racer ?... Papa, c'est quoi un Café Racer ?... Papa, c'est quoi une Honda?" C'est toujours pareil avec les gamins. Tu lis tranquillement les pages saumon du Figaro (morue, ça le ferait bien aussi finalement) et arrive la question qui fâche.
"Alors tu vois mon petit gars..." Au fait , oui, c’est quoi ? Si je me réfère à l'organe officiel du PCF, ne regarde pas l'écran avec cet air ahuri, ami lecteur, le Parti Café Racer donc, ratisse assez large. Mais je vais éviter l'écueil du magazine de référence et me cantonner à une vision toute personnelle, sans parti pris ni mauvaise foi. On ne rit pas.
Cette invention typiquement britannique connut son heure de gloire dans les années 50/60 pour tomber en désuétude par la suite. Pas tout à fait. Les Cafés Racers il y en a toujours eu, sauf qu'à l'instar de Mr Jourdain prosant sans le savoir, bon nombre de motards torréfiaient de même. (très important le verbe torréfier dans la dialectique officielle.) Et donc fin XXème début XXIème le Café Racer (Aryen s'il est Allemand) revint au premier plan grâce à la publication du même nom. Il faut dire que depuis quelques années déjà, la production « officielle » typée World Company en laissait plus d'un indifférent, voire carrément hostile. Pour échapper au formatage ambiant, il restait le brêlon hors d'âge, le custom hardcore sur base de V Twin américain de préférence et quelques productions européennes plus ou moins confidentielles. Le rôle du Café Racer (à quoi?) est de mener son pilote d'un bistrot à l'autre dans les meilleurs délais et avec des bracelets de préférence. (Sauf si ce sont que te collent la maréchaussée pour excès de fougue urbaine.) Forcément, le dernier arrivé paye un coup aux zautres.
Foin d'historique. Que faut-il pour posséder un bon CR ? Un moteur, un cadre, (supérieur de préférence pour une tenue de route optimale) des roues, un réservoir, une selle et un guidon. Tu pourrais m'objecter que toute moto digne de ce nom possède tous ces attributs. Et même encore plus pour certaines. Pas si vite, détaillons tout ceci. A l'instar du Chili con Carne dont au connaît au moins autant de recettes que de cuisiniers, un seule est la bonne. La mienne !
Le moteur : avec des ailettes obligatoirement. Un Café Racer sans ailettes... Imaginons, Ris sans Orangis, Roux sans Combaluzier voire Moto sans Guzzi. Une ineptie ! Ce sera plutôt un twin. Transversal tant qu'à faire. Ne mégotons pas, en V à 90°. Un vrai moteur quoi. Le mono pourquoi pas. Le twin pourra ainsi sans difficulté se débarrasser de cet importun qui lui colle aux basques entre deux virages... Trois, quatre et six pattes feront tout autant l'affaire en guise de bois de chauffage lors des sorties hivernales.
Le cadre, supérieur donc. Enfin, généralement on prend celui dans lequel se trouve le moteur. Cela tombe bien. En vérité, le Tonti ou la poutre du Dr John (celle qu'il avait dans l’œil et non la paille dans l’œil de son voisin) accueillent de façon fort satisfaisante le V-Twin transversal. De nombreux témoignages concordent à ce sujet. Mr Mike H. nous déclara : "Le cadre Tonti, le meilleur cadre du monde." Sans parler de Mr Rocco S. : "En face de la poutre le Dr John n'a pas molli." Pour les autres, ils se contenteront les gueux, de tronçons de tubes plus ou moins cintrés. Les plus malchanceux contracteront un prêt Dexia à taux révisable indexé sur le cours du Franc Suisse afin d'acquérir quelque chose d'un tant soi peu efficace.
On choisira les roues bien rondes, cerclées de pneumatiques noirs. Attention à ne pas opter pour des roues laides. Ta moto aurait alors une fâcheuse tendance à tirer à droite.
Le réservoir. Délicat le réservoir. Ces choses polies miroir qui imposent la présence d'un chiffon ne te ramèneront pas à la maison si tu as omis de les remplir! Ah, tout le budget est passé dans la partie cycle ? Alors reste à la maison. Et frotte ! Un beau bidon rouge (noir à la rigueur) frappé d'un aigle et doté de belles échancrures pour les genoux sera parfait.
La selle. A bannir, la selle confort. On n'est pas des mauviettes quand même. (Note bien que contrairement à notre nouveau ministres des sports, je sais moi, éviter les propos vexatoires et sexistes...) On la préfèrera monoplace histoire vraiment goûter en égoïste aux joies des plaisirs solitaires. Si d'aventure un capot de selle dissimule un emplacement pour un(e) éventuel(lle) importun(e) pas d'hésitation : vire les repose-pieds passagers !
Crédit photo "Doc Mandello"
Le guidon enfin. La pièce maîtresse, l'âme de la bête. Comme indiqué plus haut, les bracelets sont de rigueur. Même pour se traîner le pénis. Et sous le té de fourche nom d'un chien. Encore une fois, on n'est pas des gonzesses petites natures. Qu'il est con ce David ! Allez va jouer avec Bernadette. J'ai du boulot moi ! Toutefois, des dérogations peuvent être consenties uniquement aux anciens sous-mariniers tatoués des avants-bras. Cela leur confère en tout cas un sacré avantage. Puisqu'il s'agit d'aller d'un bistrot à l'autre, l'utilisation d'un guidon relevé fausse la donne. Juchés sur leur engin, je parle de la moto, ceux-ci ont déjà le coude levé. Et crois moi, pour aller au troquet, c'est important !
Voilà mon petit. Tu as dorénavant une idée un peu plus précise de ce qu'est un vrai Café Racer. (au couple préconisé) Maintenant, comme je peux être un homme de nuances, retiens bien cela. Je connais personnellement deux spécimens, je parle d'humains là, qui utilisent un genre de Café Racer (les fesses au freinage) assez particuliers. Ils ont le bon moteur, le bon cadre, les bonnes roues. Pourtant leur interprétation de l'engin est assez particulière. Guidon corne de vache, sacoches pour l'un et top case (Arrrrrrrrggghhh, j'ai réussi à l'écrire) pour l'autre, pare brise et je passe le GPS. En réalité, c'est à fois le Café et le Racer. Café, car l'un fait office de cave à bière, (il faut juste aimer la Pelforth) et l'autre dispense divers nectars rouges ou blancs contenus dans une sacoche, alors que l'autre contient les verres à dégustation. Racer, parce que même avec les bracelets, j'ai du mal derrière eux sur la route...
Quant à ceux qui pensent que je me fourre le doigt dans l’œil, il leur reste les Honda...
Sans parti pris ni mauvaise foi te dis-je. 

mercredi 28 septembre 2011

Le minimum


"Grievous Angel" by Deus Ex Machina
Les tâches basiques de la vie, celles qui ne nécessitent ni réflexion ou concentration particulière ont l'avantage de laisser l’esprit complètement libre. C'est l'instant idéal pour se pencher sur l' essentiel : Qui est l’homme, d'où vient l'homme, où va l'homme ?  avec O'Cedar, pourrait-on balayer l'épistémologie dialectique subjective ? mais pourquoi "tes petites pipettes" ?* Mais aussi d’écouter de la zik . Or donc ce matin dans le soleil encore rasant, le balai à la main, j'écoutais "The rise & fall of Ziggy Stradust & the spiders from Mars." Ouf ! En l’occurrence, il s'agit d'une réédition de 2002, pour le trentième anniversaire de la sortie du LP de Bowie. Ce genre d’album, outre les titres originaux comporte toujours moult bonus. Ici on trouve entre autres des versions démo de "Ziggy Stardust" et "Lady Stardust" deux morceaux parmi mes préférés du Caméléon de la pop. L'écoute de ces chansons, guitare/voix et piano/voix me procurent peut-être plus d'émotions, avec leur minimalisme et leurs imperfections que les versions studios, orchestrées et étincelantes. J'ai le même sentiment à l'écoute d'une version "Work in progress" de "Hyacinth house" des Doors, où Morrisson juste accompagné d'une guitare et d'une percu laisse déjà percer la perfection de ce titre.
Tout ça pour dire qu'en matière de motos, celles qui ont vraiment quelque chose à montrer peuvent se contenter du minimum pour laisser apparaître leur classe et leur style. Et c'est sûrement aussi pour ça que les bécanes du XXIème siècle s'affublent d'artifices en nombre.
"Vouloir trop plaire, c'est le plaisir des moches."
*Désolé, pour ce private joke, mais le destinataire se reconnaîtra.

Larosso


Sortie de mon hibernation estivale. Inutile de me faire observer que torpeur serait plus de mise. J'ai le droit d'être aux antipodes de la logique. J'ai eu de ci de là, quelques velléités d'écriture. Pour l'instant elles en sont restées au stade de fichiers embryonnaires planqués au fond de mon disque dur. Un jour peut-être...
Tel Saint Louis rendant la justice sous un chêne, c'est assis à l'ombre de mon platane centenaire que je rendais justice de sa beauté brute à Larosso, mon fidèle V 11. Ho là, tout doux! Voilà une décennie que plus d'un gratifia cette moto, à la filiation avouée avec la V 7 des années 60, de Café Racer de série. Café Racer et série, c'est compatible? Une chose dont je suis certain, c'est que la vision de l'engin me chamboula légèrement. Par deux fois exactement. En 2000 avec la Grise, que, dans un élan d'échangisme sans vergogne j'abandonnais deux ans après pour une Calif'. (Sport!) Avec un saute vent de V 11... Les homme sont ainsi fait.
Tout aussi soudaine et imprévue fut la liaison qui m'unit encore aujourd'hui avec la Rosso Mandello. Elle m'attendait c'est sûr. Sans savoir si elle était libre ou pas. Par chance, son proprio que je connaissais vaguement venait d'acquérir une 748 dont une soupape embrassa un piston à peu de temps de là... L'a bien fait de changer celui là. Presque 8 ans déjà, et ce qui m'avait animé ce jour là est toujours présent. Larosso, c'est MA moto. Celle qui restera dans le garage.
Cette bécane, c'est l'idée que je me fais de la bécane. Le gros twin à air qui s'exhibe sans pudeur, son allure, subtil mélange d'ancien et de moderne, le rouge et le noir de la carrosserie, le son rauque qui s'échappe des Mistral à l'accélération. Les bracelets pour faire corps avec elle, le couple qui pousse velu en bas, la grosse patate qui te propulse d'un virage à l'autre dans les tours. Et puis, ce côté inutile que j'aime tant. Inutile, sauf à distiller le plaisir toujours renouvelé de rouler avec elle.
Larosso, c'est surtout MA moto par son côté unique. Par petites touches, plus ou moins visibles, elle évolue d'années en années, histoire de se rapprocher toujours un peu plus d'une sorte de perfection que je n’atteindrais probablement jamais. "A biker's work is never done", "Work in progress." Autant d'adages que je fais miens. J'ai dans un coin de mon bazar deux trois bricoles qui trouveront leur place au cours de l'hiver à venir. Un coup d'optimisation par ci, un coup d'esthétique par là... Peu importe ce qui se voit ou pas. L'essentiel c'est que moi je le sache. La quête de l'inutile encore possible sur cette machine qui permet à l'imagination de travailler pour se l'approprier toujours plus. Je l'aime tout autant à la regarder qu'à la faire rouler.
Cette histoire, serait différente sans les potes. Ceux qui par leurs conseils, leur expertise, leur savoir-faire t'aident à avancer. Je ne les cite pas, mais ils se reconnaîtront. (S'ils trouvent le lien vers cette page...) Des gars qui chacun de leur côté bidouillent et modifient eux aussi. Et quand finalement, on met ces V 11 côte à côté, elles sont vraiment uniques. Mais la mienne plus que les autres.

mardi 28 juin 2011

Dindon de la farce.

La mobilisation fut belle et bonne. Du jamais vu depuis les cortèges de 1979, contre la vignette, et les balbutiements de la FFMC. Il était prévisible ce succès face au ras le bol suscité par les mesures prônées par le CISR. Celles autour des contrôles de vitesse, bien sûr, mais surtout celles spécifiques aux deux roues. Stigmatisation d'une catégorie d'usagers de la route autour de décisions axées sur la répression.
Tout aussi prévisible dans mon esprit que la mobilisation serait celle des motards malgré les espoirs d'engagement des autres catégories d'usagers. Celui-ci est resté plus que marginal. C'est oublier bien vite que la bagnole est LE moyen de transport individuel par excellence. De l'individuel à l'individualisme il n'y a qu'un pas vite franchi. En cela, la motocyclette, engin encore plus individuel est un bel exemple d'exception à la règle. La liberté qu'elle inspire rend ses pratiquants particulièrement sensibles aux attaques qu'elle peut subir. En cela le côté fédérateur de la bécane face aux attaques particulières dont elle est victime est exemplaire. Elle unit dans un même front du refus les motards quelle que soit leur pratique. Réjouissant donc.
Pour quel résultat au fait ? En cette fin juin au début de la torpeur estivale, période propice aux coups en douce, le bilan est pour le moins contrasté. Le plus gros de la polémique se cristallisait autour de la suppression des panneaux avertisseurs de radars fixes ainsi que l'interdiction des avertisseurs dédiés. Alors que certains préfets zélateurs avaient déjà ordonné le démantèlement de ces panneaux, on apprend qu'il leur sera systématiquement substitué un des ces fameux radars "pédagogiques", annonçant la vitesse des véhicules. Un bel exemple de la cohérence et de la vertu de ce gouvernement qui ne cesse d’invoquer des économies. ("Il n'y a plus d'argent dans les caisses") Économies qui mettent à mal des pans entiers de nos services publics mais qui épargnent la frange la plus fortunée de la population. Faisons le compte : pose des panneaux avertisseurs + dépose de ceux-ci + installation des radars pédagogiques (3 000 € le bout) + maintenance = un beau paquet de pognon qui passe allègrement par la fenêtre. Soyez rassurés, il y a du monde sous les fenêtres et pas mal de gens pas très éloignés de nos chers dirigeants. Pour ce qui est des avertisseurs de radar, un mot changé ici et une virgule là garantissent la légalité du système. Et voilà comment contenter la majorité.
Quant à nous, les seuls à protester de manière claire et visible, c'est le point mort. En l'état actuel des choses, je me sens un peu le dindon de la farce. Les plaques A4, toujours d'actualité. Le stage de remise à niveau itou. Quant au fameux dispositif rétro réfléchissant on nage en plein délire comme en témoigne cet extrait d'une déclaration de Michèle Merli (déléguée interministérielle à la sécurité routière) le dispositif obligatoire pourrait n’être qu’un simple « brassard jaune à 3 euros ». Et explique que ce petit brassard permettrait au motard d’être vu en cas de chute, et donc d’éviter le « sur-accident » Est-il besoin de commenter un propos qui relève de l'ânerie pure et simple ?
Pour le brassard, j'ai quand même quelques idées à suggérer à madame Merli, histoire d'impressionner les maladroits qui pourraient nous faire chuter. 
 
Bref, à mon sens rien n'est réglé concernant les décisions prises à notre encontre. On peut dire : Restons mobilisés ! Si toutefois ces mesures venaient à être entérinées au cœur de l'été, il sera un peu tard en septembre pour réagir. Un seul mot d'ordre. "Pour ne pas baisser les bras, levez le coude !"Merci Antoine Blondin.

mardi 17 mai 2011

Baïonnettes intelligentes.

Limitations de vitesses: on peut encore rêver.
L'intelligence de la baïonnette en laissera plus d'un sceptique. Pourtant la théorie de la baïonnette intelligente existe bel et bien. C'est une notion qui en droit pénal condamne l'obéissance à un ordre manifestement illégal. La formulation évoque la situation du soldat (la baïonnette) qui doit refuser d'exécuter un ordre manifestement illégal (car même l'engagement militaire ne saurait faire disparaître la conscience - l'intelligence - de ses actes).
Entre l'illégalité et la stupidité on a parfois du mal à glisser une feuille de Riz La +. L'occasion est inespérée suite aux décisions du CISR (spécifiques aux deux roues) du 11 mai dernier de faire notre cette théorie. Qu'apporte en effet en matière de sécurité (active ou passive) une plaque format A4 ? Qu'apporte en matière de sécurité, active ou passive, le port d'une tenue fluorescente quand on connaît les circonstances de la majorité des accidents dans lesquels sont impliqués les deux roues ? Quel crédit accorder à une telle mesure quand on sait que les moins de 125 cm3 en sont dispensés ? Quel crédit accorder à une mesure allant dans le sens de la protection quand pourrait être verbalisé le motard en cuir et bottes et béni par la législation le gus en claquettes, short ET gilet "réglementaire" ?
Le jour où ces obstétriciens accoucheurs de mesures iniques encouragés par quelques obsédés monomaniaques qui squattent les médias audio-visuels comprendront que les risques sont avant tout liés à des comportements imbéciles, quels que soient leurs natures, il sera temps de discuter.
Ce n'est que bonne logique de considérer ces mesures comme nulles et non avenues et donc par conséquent être nous aussi des baïonnettes intelligentes.* Une seule attitude raisonnable, une seule attitude sensée, une seule attitude intelligente : LE BOYCOTT ! A ce sujet, je tiens à saluer l'attitude du camarade Thibault, chef de la Confédération Générale des Twins, (C'est bien ça CGT non?) qui s'est déclaré opposé à cette mesure vestimentaire : "Motard, je ne roulerai pas en gilet jaune! " J'ignorais cette facette du secrétaire général !. Encore que le bol qu'il porte en permanence (le même que Mireille Mathieu) aurait du me mettre la puce à l'oreille.
Résolument combatif et optimiste, (faut bien) je frémis déjà quand je sens ici où là pointer le couplet de la compromission. Ayons juste à l'esprit que le jaune est la couleur des cocus et des briseurs de grèves ! (Entre autres!)
Et pour commencer, j'espère ardemment lors des manifs à venir ne pas voir se pointer le staff d'organisation et de sécurité parés de l'objet du délit. Sinon, c'est simple, la manif je la ferai au bistrot ! 
*On peut espérer aussi que les forces de l'ordre aient cette idée à l'esprit. On peut rêver non?

vendredi 13 mai 2011

Il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas voir.

Le développement du transport individuel. Une belle idée d'à peine une cinquantaine d'année qui offrait au plus grand nombre la liberté d'aller et venir à son gré au moment où il le décide. Liberté encore mieux ressentie au guidon d'une motocyclette. J'ai en mémoire cette belle époque où on pouvait jeter sa montre sur un bas côté poussiéreux et partir sur un chop les cheveux aux vents. C'est ce truc qui m'a donné à 14/15 ans envie de rouler en moto. J'aurais du me méfier dès le départ. Cette histoire les cheveux au vent ne se termine pas vraiment bien.
Le règles de circulation ont toujours existé, plus ou moins contraignantes et le rythme s'est accéléré, peu à peu, pour devenir un tourbillon sécuritaire, un maelström réglementaire prêt à nous engloutir. Ces quatre dernières années, quel hasard, ont vu se multiplier des décisions où l'enflure, et l'improvisation le disputent à l'imbécilité. Tous les usagers de la route sont bien entendu concernés. Mais la dernière charrette, avant la suivante, est à l'encontre des motards d'une aberration incommensurable. Trop de morts en deux roues ? Pas de problème. Une plaque à l'Allemande, de la dimension d'un aérofrein et une tenue "rétro-réfléchissante" et on va voir ce qu'on va voir. La mortalité sera au moins divisée par, aller... cent ! Donc, une mesure en faveur des flics malvoyants, un signal fort comme ils disent, et une autre en faveur des stabilos Boss. Je passe sur le gros des mesures . Entre nous, je rigole doucement. J'ai en mémoire les cris de victoires de certains voilà quelques semaines. Aux orties la loi des 100 cv en France ! Vous aurez bonne mine avec votre plaque qui bouffe au moins 25 cv et votre chasuble jaune à tenter des runs entre deux contrôles de vitesses non signalés.
Depuis quatre ans, cette clique qui dirige le pays n'a de cesse que de pousser un peu plus loin la médiocrité et le cynisme, à l'exemple du premier d'entre eux. Depuis quatre ans ils mènent un politique qui n'a comme but que d'extirper les racines de l'identité sociale française et de ses services publics. A la manière des Républicains aux Etats-Unis, ils mènent une sorte de politique de la terre brûlée. Mettant à bas et saccageant avec une telle brutalité les fondements de notre société que je vois mal comment ceux qui pourraient venir après arriveraient à remettre les choses à plat. Si tenté qu'ils en aient l'ambition ou l'intention. Je ne rêve pas.
Depuis quatre ans, ces gens "gouvernent" à l'émotion. Un événement? Une loi, un règlement teintés de populisme et d’esbroufe. C'est exactement le sens des dernières décisions. Action, réaction ! Bon.
J'attends avec impatience les chiffres de Mai et de Juin. Supposons que la courbe suive cette même tendance? Que reste-t-il? La réouverture du bagne, les travaux forcés, les châtiments corporels en public, privé de dessert et de TF1? Je prends les paris.
Ces mesures auront globalement deux effets rapides:
-remplir les caisses de Bercy: c'est sympa de faire des cadeaux fiscaux aux copains fortunés du pays, même si on affirme le contraire; mais voilà un bel et bon impôt qui devrait rapporter gros.
-le nombre de gus circulant sans permis est déjà impressionnant; on peut s'attendre à des records dans le genre.
Il était question voilà quelques jours d'abaisser le seuil d'alcoolémie à 0,2 g/l pour les jeunes. C'est connu les vieux ne picolent pas. Personnellement, je n'aurais pas trouvé grand chose à redire si cette mesure avait été retenue et généralisée. Mais mieux vaut ne pas énerver les limonadiers et gargotiers (à qui on par ailleurs fait un beau cadeau avec l'abaissement de la TVA à 5,5%) qui font le gros de leur chiffre avec l'alcool.
Non, la méthode retenue est plus simple et résonne curieusement à mes oreilles. A l'heure où les mêmes qui pondent et/où approuvent ces mirifiques décisions se répandent régulièrement sur la répression en Syrie je trouve dans la méthode un parallèle étonnant. Les gens manifestent , on leur envoie des flics avec des lacrymos ; encore ? Des flics qui tirent à balles réelles ; encore ? Des blindés avec de vrais obus ; encore ? De l'artillerie qui pilonne la ville. Les gens manifestent toujours...
Un gouvernement qui n'offre face à un problème réel, ne l'oublions pas, que la répression comme solution est-il crédible? Dans le milieu scolaire, que je connais bien, ceux qui n'ont comme moyen que la punition face à des groupes difficiles ne s'en sortent pas. La punition est nécessaire et utile, à condition d'avoir en amont un travail de construction. De pédagogie oserais-je dire. Mais pour le chef de la clique, la pédagogie, est une notion qui permet de nous expliquer pourquoi une loi qui rogne un peu un plus nos acquis est bonne pour nous.
Alors? C'est bien simple, je perdrais sûrement un peu de temps à railler ici où là ces décisions stupides. Mais une chose est très claire dans ma tête: si les choses restent en l'état à l'encontre des deux roues je raccroche mon cuir, mon casque et mes gants. Avec des regrets, mais je ne suis pas prêt à supporter tout et n'importe quoi.

mardi 19 avril 2011

Risque calculé

Le fait divers est devenu un créneau médiatique très porteur et il n'est pas rare de le voir prendre le pas sur ce qui régit le plus notre quotidien, la politique, nationale et internationale ou l'économie, particulièrement dans l'audio-visuel. Mais voyeurisme et bons sentiments mêlés ça parle aux masses. La vie brisée d'une famille, ça émeut dans les chaumières ça fait pleurer Margot. Et cela écarte pour un moment au moins les sujets qui fâchent. Ce ne sont pas moins de deux nouvelles tragédies, six morts en tout, qui ont donné du grain à moudre aux rédactions. Alors qu'on compte les victimes par centaines ici et là, révoltes, répression, catastrophes plus ou moins naturelles, c'est sur ceux-ci que se font les ouvertures des journaux télévisés. Sans compter le manque de distanciation de certains. La palme au présentateur du jt de mi-journée sur FR3. On a de la chance, il n'est pas médecin. Ce type t'annonce un cancer, tu crois que tu vas mourir sur son palier...
Bien entendu qu'il s'agit de drames. J'imagine le choc pour les familles et les proches. Ce qui m'agace en l'occurrence c'est qu'il s'agit de faits divers routiers et qu'ils arrivent après la publication des dernières statistiques de "l'insécurité routière", vraiment pas terribles en ce qui concerne les deux roues. 49% de morts en plus au regard de la même période en 2010. Bien entendu, ces mêmes journaux relais habituels de la statistique gouvernementale, n'ont pas manqué de s'emparer du sujet et d'y aller de leur "enquête".
Laquelle se déroule en ville, mettant en scène l'imbécile tout puissant en moto, slalomant entre les files de bagnoles, brûlant un feu, au milieu d'un trafic dont la densité devrait inciter à la circonspection et quelques spécimens de scotéristes déboulant entre les files de circulation à une vitesse certaine. Les images sont parlantes, le scotère a pris le dessus en milieu urbain. Un ce ces aimables quinquas conducteur de l'engin précité indique que: "Non, il ne prend pas de risques. Enfin, parfois quand même. Mais c'est un risque calculé." Je vais y revenir. Bernard Pottier chef de la Prévention Routière est affirmatif: "La responsabilité incombe aux grosses cylindrées et à la vitesse." Il doit avoir des éléments de statistiques réservés aux milieux autorisés chers à Coluche. En tout cas, j'ai cherché, mais n'est trouvé aucuns détails quant à ces morts en deux roues.
L'argumentaire ne varie de toute façon pas de part et d'autres, comme d'habitude. Un motard (?): "C'est le comportement des autres automobilistes (sic) [] qui est dangereux" Un automobiliste: "Ils roulent trop vite." On va aller loin.
En vrai, ça donne quoi? C'est un point de vue de motard dans la peau d'un automobiliste que je fournirai. Le mien, au hasard. Pour des raisons de boulot j'ai récemment emprunté quelques jours durant une portion de (l'ex) N 113 entre Salon de Provence et Berre aux heures de boulot, matin et soir. Et en quatre jours, j'ai été témoin des conséquences de deux cartons moto/voiture. Ça a commencé avec une 1200 RT éclatée sur la chaussée. Bien éclatée. Pas de trace du Béhèmiste probablement déjà évacué par les pompiers. Gros choc, c'est certain. Pas moyen de connaître la cause du crash, mais quelle qu'elle soit, ça laisse une sale impression. L'un des deux prenait-il un risque calculé? Deux jours plus tard quelques kilomètres plus loin, de bon matin, gyrophares, tout le tintouin. Un 900 CBR visiblement, appuyé sur un muret et son pilote, enveloppé dans une couverture de survie, visiblement conscient avec des secouristes aux petits soins. Pareil que la Bien Molle. Pas moyen d'avoir une idée des causes. Y en a-t-il un qui prenait un risque calculé? Une chose est sûre, cela rappelle qu'on est qu'une carcasse enveloppée de chair et que dans une collision on ne fait pas vraiment le poids.
Le point commun de ces deux histoires, un ralentissement, voire un arrêt total du flot de voitures. Dans ces moments là, il est facile vu le rythme de circulation d'être un peu plus attentif à la radio, à la musique, à une idée qui vagabonde dans l'esprit, à n'importe quoi qui nous sollicite. Je ne parle même pas de celui (celle) qui téléphone. A cet instant, remonter la file des escargots est un acte habituel pour celui qui se déplace en deux roues. C'est un risque calculé. Comme pas mal d'autres. Calculé différemment par celui qui remonte tranquillou et celui qui remonte adonf. L'ennui, c'est que dans les voitures, on calcule peut-être différemment, ou qu'on ne calcule rien. Qu'on va s'arrêter pour laisser traverser le gars qui poireaute depuis un moment, à droite là. Je ne fais pas un dessin sur le résultat pour le adonf précédent. Il y a celui qui calcule qu'il dépasse à gauche de la ligne continue et que les gonzes qui arrivent en face vont un peu se pousser pour qu'il glisse entre les deux véhicules. Des fois qu'il perde 15 secondes pour rentrer chez lui.
Iil y a parfois aussi des histoires qui me font vaguement sourire, celles où on se vante d'effectuer tel trajet en xx minutes. Me font sourire, car même s'il s'agit d'un risque calculé, une rapide règle de trois me laisse à penser que réaliser une telle moyenne sur un tel parcours, sur route ouverte, devrait à tout le moins valoir à son auteur un guidon officiel. Ou un casque d'âne. Mais le motard est volontiers vantard. Ce qui modifie le calcul du risque.
Côté caisse, on peut en dire bien entendu. Depuis le tout répressif, je note au quotidien que la grosse majorité se tient à carreau côté vitesse. Côté comportement par contre... Comme on ne roule pas trop vite, on téléphone à tout va, on fait encore moins gaffe. On regarde un dvd en roulant. Qu'est-ce qui va m'arriver à 90? A toi pas grand chose mais pour l'autre, c'est moins certain. L'utilisation du cligno, le respect des signalisations, (combien savent encore ce que "céder le passage" signifie?) autant de règles de base qui semblent ne plus exister, quelle que soit la génération.
Tout ça pour dire que le risque calculé, c'est bien, mais il faudra juste se rappeler que la route n'est pas un circuit et que comme le dirait si bien "Moustik" Charles-Artigues, sur la route, le plus rapide c'est le plus con. A calculer quelque chose, autant que ce soit la prévision des errances du reste du troupeau.
Rien à voir pour finir, si un peu quand même. Ce week-end, c'est la féria de Pâques en Arles. Massacre organisé d'un bon paquet de bestiaux qui ne demandent rien d'autre que de paître tranquillement et beuveries sans limites. Spectacle hautement apprécié de bons nombre de bobos de "gauche" coureurs de médias. Donc cette aimable boucherie compte comme partenaires "La Marseillaise", quotidien communiste (?) qui n'a rien d'autre à faire que de s'associer à un truc plus réac tu meurs. Également, France Bleu et FR 3 apologistes du carnage avec des deniers publics. Pour ces derniers, ils font partie des pleureuses qui fustigent allègrement les criminels de la route et ironie du sort, les nuits de férias, le nombres de cartons mettant en évidence l'équation alcool/volant/vitesse fait régulièrement leurs gros titres. La boucle est bouclée.

lundi 11 avril 2011

Putain, dix ans!

Avril 2001 – Avril 2011. Dix années de vie, dix années de Twin Zone. Dix années qui m'ont donné du fil à retordre avant de pouvoir mettre des mots dessus. Le syndrome de l'anniversaire sans doute. (C'est pas mon truc.) Dix ans condensés en une sorte d'inventaire, un inventaire de gens, de rencontres, de joies de drames. Au final, ce petit machin virtuel est ce qu'il est par ceux qui s'y reconnaissent. Ceux qui ne seront pas cités, ils sont légions, sont dignement représentés par la brochette des gens ci-dessous, bel échantillon de "l'esprit" Twin Zone.
Un izzuGo toM, ses belles narrations, son team, sa passion et sa science guzziste, son sens du partage et un inoubliable séjour à Mandello en sa compagnie; un Leflat et son hélice, ses interventions calibrées; un ZigZag, ses aphorismes, son gaz; un Psycho Candy son ton décalé, ses voyages italiens et suburbains; un Scuralain, son accent, son trou dans le carter; un Gilbert, discret mais toujours là; un Lolo, ses six TZED, sa bâche son canari; un Mathieu, son gilet jaune, son genou par terre; un Jean Marc, un Titus, des Bitwin les fidèles des TZED; un Pascal croix bâton, sa pomme, sa caméra indiscrète; un Barbidur, ses mégaphones Ikéa; un Sanitas, mécène modeste et joyeux; un FamilyPelletier, la Sarthe, ses récits de voyages, les histoires de ses potes, le Tour de France; un Buzzi, son chop, son GPS; un Mars, son ragondin; un Smed, santé, bonheur et "bip" à toutes heures; un Grober, son open bar, son porte-voix, sa veste à damier; un JP Corsa une Labigoud, 250 km trop loin, de super cartes postales; un Mandello, ses analyses, son garage, son ti punch; un Stef 94 qui ne roule jamais la nuit; un Sitting Bulle, son V 10 en fer forgé; un Guzztav, son blog, ses jeux de mots que la terre entière lui envie, un BigSteve, son art du contrepet, son blanc de Cucuron; un Dom, ses carters de boîte de vitesse, son extincteur; Benoit, son gros cœur; Big Yéti, sa perceuse, son enclume, son extérieur; Alain C, son esprit dans le casque; Black Flag, son tournevis coudé; Bajatwin, son coup de pouce, sa grasse matinée.
Dix années émaillées de balades, d'évènements, de projets qui tous laissent des traces dans les esprits de ceux qui en furent partie prenante. Le Bol d'Or Classic 2004 fut le prétexte à la première rencontre pour de vrai avec izzuGo et LE team. En compagnie de Leflat nous connûmes l'enivrante sensation ressentie par Stanley/Livingstone ou Roux/Combaluzier. Il y eut une visite du musée de la moto de Marseille en compagnie d'Aquilou. Un séjour à Mandello à l'été 2005  avec izzuGo et Fabienne. Quels meilleurs guides pour un premier séjour sur les terres de Carlo Guzzi. Et sont venus les rendez-vous «traditionnels». Les TZED portées à bout de bras par notre Grand Chambellan qui a fait de cette rencontre ascensionnelle un week-end de belles routes, de discussions échevelées, de soirées prolongées. Les amateurs de sites "valant le détour", de gros gaz, de mauvaise foi, de produits du terroir, de bons mots, et surtout d'amitié y ont chaque fois trouvé leur bonheur. Plus informel le Trofeo Rosso nous permet de nos retrouver au milieu d'un bric à brac d'Italiennes de tous poils et caractères (Je parle de motos, bien entendu.) tout en cultivant notre « jardin secret » sur les bucoliques rives de la Vienne au maintenant célébrissime camping d'Hawaï Limouzine. Plus axé sur le papotage, le TR est un lieu de rencontre œcuménique autour de la moto "autrement". Twin Zone est ainsi devenue une manière de Franck Provost de la moto. Une franchise libre de droit par laquelle, chacun ici et là organise un viron ou un week-end. Et en fait profiter les potes à travers des récits qui ne manquent ni de sel ni de poivre...
Dix années de soutien, histoire de participer à un rêve, comme l'aide, à Phil & Sandrine lors de leurs participations au rallye de la Sarthe. Histoire aussi de faire aboutir un projet collectif avec le MGS 02 Project. Une belle brochette de donateurs pour au final faire rouler une V 11 lors du Trofeo 2010 avec Colt et LaurentGuzz se partageant le guidon de l'engin. Marque de confiance de tous ceux qui ont versé leur obole dans une structure qui n'en est pas une au sens légal du terme.
Dix années durant lesquelles le team Moto Bel a écrit quelques unes des plus belles pages de l'histoire de Moto Guzzi dans les courses classiques: Bol d'Or Classic; Biker's Classic de Spa; championnat de France VMA. J'ai eu la chance de vivre le BOC 2005 de l'intérieur grâce à Jacques et Nicole Ifrah et je suis plutôt fier de voir les stickers TZ orner les carénages de leurs motos. Merci à eux.
Dix années de solidarité quand certains d'entre nous ont été touchés par les drames de la vie. Les messages de soutien, de réconfort ou d'amitié n'ont jamais manqué à ces moments rarement faciles. Triste paradoxe. A Twin Zone, on est plutôt poivre et sel donc et pourtant par deux fois ce sont les plus jeunes qui ont été frappés. Le forum n'avait que quelques mois d'existence quand Libeur laissa sa vie au guidon du V 11 qu'il avait racheté à PhilChek lequel accusa rudement le choc. Ce fut dur de perdre des potes avant mes 30 ans, victimes de leur inconscience ou de celle des autres. Ce fut une sensation étrange d'en perdre d'autres en vue de la cinquantaine, victimes d'une longue maladie comme on dit... Ce fut un sentiment de colère et de désarroi lorsque ce matin de mai 2009 izzuGo m'apprit le mort de Verde Bianco Rosso en dépit de son courage, du soutien de Stéphanie, de tout le Team et de ses potes. Si vous consultez la liste des membres du forum, l'un comme l'autre y figurent toujours, on peut encore les lire et ce sera ainsi tant que Twin Zone existera.
Dix années passées. Des années à venir qui s'égrèneront au fil de nos vies et celle de Twin Zone. Au commencement je n'attendais rien; avec le forum je me suis senti l'âme du boutiquier guettant fébrilement ses premiers clients; vous êtes venus, vous êtes rentrés, certains ne sont plus jamais ressortis. Le nombre, les reconnaissances officielles n'ont jamais été le credo de TZ. J'aime cet esprit que j'ose qualifier de libertaire qui règne chez nous. Chez TZ, si on parle de motos et qu'à ma connaissance personne n'est jamais resté en plan face à un problème, il me plaît de constater qu'un tiers du passage se fait au Bistrot; on est pas bien là?
Continuons à faire vivre ce site et ce forum de la plus belle manière qui soit, le partage sans prise de tête ni forfanterie, mais avec Humour & Mauvaise Foi!
Hasta la vista siempre! 

Bonsoir chez vous.


jeudi 3 mars 2011

Terroristes, émeutiers et fils de pub.

Les motos d'hommes sont de retour! Enfin, c'est la pub qui le dit. C'est en tout cas ce que nous promettent chacun de leur côté Ducati et Suzuki. Les Italiens avec la Diavel, pardon LE, font irruption dans le segment des «muscles bikes». Voilà que je cause marketing moi. Faut que je consulte. Le muscle bike, concept qui est à la moto ce que Jean Claude Van Damme est au genre humain. Irruption et disparition car, c'est l'argument mis en avant, sitôt vue, sitôt disparue. Je passe sur le visuel, une manière de Cendrillon post moderne, noctambule, urbaine et solitaire, rentrant à pince du bal. (pas bien prudent tout ça, par les temps qui courent) Lançant un regard furtif au diabolique engin qui passe. Qui ne fait que passer. Pas un regard hors de la trajectoire par contre du viril héros moderne, tout occupé à maîtriser son gros engin [qui pousse] velu. Perplexité de ma part. Le propriétaire du Diavel aurait-il une sexualité différente? Le Diavel serait-il l'anti frime, l'anti m'as-tu vu ultime? (Mettre au moins 17 000 zorros dans une machine pour même pas pécho une meuf, c'est un truc de séminariste.) Ducati ne fournirait pas le guide permettant d'arrêter cette moto? (C'est comment qu'on freine? J'voudrais descendre de là...) Que nenni. En guise de moto d'homme, il y a loin de la coupe aux lèvres. Les trois «riding mode» et le «Ducati Safety Pack» font de cet outil un tigre de papier que Cendrillon adopterait sans peine en guise de carrosse pour éviter de se retrouver pedibus cum jambis.
Chez Suzuki, pas de dentelles. La GSR 750, c'est de la machine de bûcheron. Pas un truc de nymphette en tutu. Ils ne sont pas à un paradoxe près. Alors que Ducati revendique haut et fort le genre masculin de son produit, Suzuki reste dans le féminin. Méchante! Hou la vilaine! Tout comme ils n'hésitent éventuellement pas à se montrer contre productifs. Perso, si j'enfile mes Trucker boots, (chez Suzuki on préfère les godillots de députés UMP bûcherons) c'est qu'il faut savater ce satané sélecteur pour enclencher les rapports dans des «klon » virils. Pas une spécificité japonaise ça. Quant à l'idée de la moto collée à un mur, ça sent le peloton d'exécution. Et tout ça, d'un bord comme de l'autre, pour maîtriser 100 chevaux...
Chez Gunswear, on est dans le visuel apocalyptique, sur fond de flammes et de destruction industrielle. Passons sur le jeune chébran à la fausse négligence pileuse, indifférent au monde qui explose perché sur sa Wakan. Côté slogan, c'est du pondéreux: Guns wear is a game. Une sorte de contrepet britannique du genre: Guns war is a game. Les Lybiens et autres peuples, qui n'ont, pas de bol, le loisir de profiter de cet encart, apprécieront.Avec Gunswear, rien ne vous atteint. Sauf peut-être la hausse du prix des carburants.
Trop la honte d'être Français? Je peux le supposer quand la pub All One Security met en scène «Matt» Lagrive. Mathieu ça doit faire trop pécore. Matt, ça te met au rang d'un Matt Damon, ce qui est hautement plus glamour. Ils ont de la chance quand même. Imaginons qu'il eut Joseph Lemoineau pour état civil. Faute de grives, on se contente de merles, c'est bien connu!
Hollister 1947, ça vous parle? Ce lieu, ou cet événement, est un des mythes fondateurs des MC 1%. Il a donné matière à un film dit culte, «L'équipée sauvage» et à pas mal de fantasmes. Il est «personnifié» par un cliché paru dans Life magazine. Cliché légèrement bidonné, le photographe révélant plus tard avoir lui même poussé du pied le tas cannettes sous le WL du «héros».
Afin de remettre un peu l'histoire à sa place, on peut lire la traduction d'un article du San Francisco Chronicle dont l'auteur a assisté au fait. Une chose est claire, les bikers, venus là pour une concentre labellisée American Motorcycle Association ont mis le brin dans la ville. Pas mal en fait. Grosse picole, runs sauvages dans les rues, bris de verres en tous genres... Les faits sont qualifiés d'émeute, voire d'acte de terrorisme. A l'aune de certains évènements du présent, on peut sourire. D'autant que la lecture de ce papier nous apprend que les 4 000 fauteurs de troubles ont été ramenés à la raison par en gros une cinquantaine de flics qui les ont tout bonnement parqués dans un coin de la ville. Coin où se trouvait un orchestre installé sur un camion et qui a gentiment été invité à jouer par les forces de l'ordre. Effet immédiat, les outlaw ont cessé leurs coupables activités afin de danser. De dangereux criminels en effet! Pas un meurtre, pas un viol, même pas une brouette sodomisée. J'y apprends également que les barmen, pensant que ces joyeux garnements n'auraient pas les moyens de se payer du whisky, ont cessé la vente de bière. Le sens de cette manœuvre m'échappe légèrement. Si plus de bière, il ne reste que le whisky. CQFD.
Il y eut bien sûr force arrestations, dont celle, ça ne s'invente pas, d'un certain Jim Morrison, 19 ans, qui écopa de 90 jours de prison pour attentat à la pudeur... J'en connais un, nettement plus célèbre, qui n'eut point besoin de bécane pour écoper d'un châtiment similaire quelques vingt années plus tard. On est quand même plus proche du "dernier bal" de Renaud que du 11 septembre. J'imagine le traitement de ce fait divers dans le journal de 13 heures de JPP...
Voilà, voilà. On pourra retrouver tout cela en vrai et en intégralité, plus pas mal d'autres choses, dans le n° 50 de Café Racer.
P.S. Ce saut dans un passé si proche et si lointain déjà, m'a donné l'occasion de visiter le site du BoozeFighters MC canadien. J'ai pu y lire: BoozeFighters, un club d'alcooliques avec un problème de moto. (Traduction assurée par mes soins.) Ils ont au moins le sens de la formule!

mardi 15 février 2011

En vitesse

C'est dépassé la vitesse! Le fameux slogan des années 70 est plus que jamais d'actualité. Pour bien nous en convaincre, notre ministre spécialiste de la question, mr Hortefeux à volonté nous gratifie de 1 000 radars supplémentaires à venir. Rendez-vous pour les 1 000 suivants. Après l'opération, "un bébé, un arbre", mr Hortefeux de croisement propose "un kilomètre, un radar". Bonne chance. Alors parlons de vitesse sérieuse. Celle qui va vraiment vite et en toute impunité légalité. Il n'y a pas de raison que vous échappiez à mon analyse, si je puis me permettre, sur la saison de Moto GP à venir.
Les essais de pré-saison à Sepang terminés, je me suis penché sur les résultats. Je vous épargne les commentaires des uns et des autres, car comme on le sait, s'il est un monde où la langue de bois sauce mièvre est consommée sans modération, c'est bien dans ce petit milieu. Une interview de Drucker fait figure de provocation iconoclaste au regard des déclarations que l'on peut lire ou entendre sur le site officiel du championnat. "J'ai rarement été aussi content d'une douzième place." "Suzuki est sur la bonne voie." "J'ai toujours cru en moi, je n'ai jamais manqué de confiance." "Il y a énormément de talent dans notre groupe..." "Je suis content d’être de retour ici et de retour sur la moto." "Les résultats de ce test sont globalement assez bons." "Le team est vraiment fantastique et nous travaillons déjà en harmonie." Voilà pour le clan des Bisounours. Et il y en des tonnes du même acabit. "La GP 11 a un gros potentiel,mais nous ne profitons pas encore de tout son potentiel..." "La Ducati est difficile à cerner." "Le travail qu'il nous reste est encore énorme..." “Nous devons garder les pieds sur terre.” Ça, ce sont les réalistes prudents.
Autre tendance langagière particulière, l'emploi du "nous". "Nous nous sommes ensuite concentrés sur la simulation de course, nous avions un bon rythme sans pousser la moto dans les limites..." Du coup, je vais finir par croire que ce milieu à un côté, vous allez voir lequel. Une récente étude montre qu'en politique le "nous" est l'apanage de la gauche, le "je" étant nettement marqué à droite. Et si le Moto GP était en réalité une organisation crypto guevariste, chargée, sous le couvert de ses déplacements mondiaux d'inciter les populations à renverser les tyrans qui les oppriment? Une source bien informée me fait néanmoins remarquer qu'il n'existe ni Grand Prix de Tunisie, ni Grand Prix d'Egypte. Attendons quand même pour voir.
Pour clore ce chapitre, mr Hortefeux de paille a quand même réussi à placer un homme à lui au sein de ce groupe d'énervés. "...je ne cherchais pas la vitesse. ." déclare en effet l'humoriste du groupe.
Pour aller vite, il faut des machines. Le tour est vite fait. Ce barnum planétaire qui réussit l'exploit de présenter une grille avec dix-sept machines, moins qu'en F1 et avec des véhicules qui prennent moins de place, tourne autour de quatre marques.
Point commun, on s'en doute la satisfaction. Ça va du: ravi, parce qu'on est devant, mais on va travailler encore pour y rester; content parce qu'on n'est pas loin des premiers et on va travailler dur pour combler le retard et passer devant; optimiste, parce que la moto a du potentiel et on va travailler pour vous le montrer; heureux, parce quavec notre machine, oui, on en a une seule, on va travailler pour faire des podiums. Une manière d'unanimité qui fait irrésistiblement songer à l'école des fans canal historique...
Dix-sept machines, avec deux usines qui présentent les deux tiers du plateau. C'est un peu léger pour un championnat qui se veut la vitrine du sport motocycliste. L'affaire aurait plus d'allure et de crédibilité mécanique avec l'appoint de constructeurs qui auraient toute légitimité à rouler au plus haut niveau: Kawa, BMW, MV, KTM, Aprilia... Ça aurait quand même plus de gueule. Seulement, je me doute bien que les uns et les autres, vu les investissements en jeu, ne voudront venir qu'à coup sûr. Il faudrait juste se rappeler que le propre même de la compétition est qu'il y ait un gagnant et des perdants, mais quel défi de tenter de déboulonner les idoles en place! A moins encore, qu'un autre vent ne souffle venu de l'empire du milieu... A quand Rossi sur une Zongshen GP? On peut s'attendre à tout! Et puis ce serait pour tous la possibilité de participer à cette autosatisfaction générale.
Et pour finir, les pilotes. On a déjà eu plus haut un aperçu de leur talent oratoire. Mais quoi d'autre? La grande affaire, c'est bien sûr le passage de Rossi chez Ducati. Lui qui a amené Yamaha au plus haut niveau face au grand rival Honda, va-t-il tirer les Rouges vers le haut? Honda à la reconquête d'un titre qui lui échappe depuis 2006 a mis le paquet cette année, avec trois pilotes officiels, il y a du monde. Pedrosa, qui rit quand il se brûle. Celui qu'à l'école on enfermait dans les chiottes à la récré, histoire qu'il se fasse engueuler par les profs en arrivant à la bourre. Stoner, le gendre idéal. Avec son sourire béat, ça fera une moyenne avec l'Espagnol dans le stand du HRC. Entre ces deux là, ça risque d'être chaud. Le petit Iznogoud ibérique qui rêve d'être calife à la place du calife face au bondissant Australien qui a déjà touché le Graal, ça fait beaucoup de crocodiles dans le marigot. Avec les risques que cela comporte. En face, Lorenzo, le petit retords, content des mauvais coups qui frappent ses petits camarades. Avoir grillé la politesse à mr "Fait la gueule" en 2010 lui a probablement suscité quelques émotions dans le slip. Qu'il en profite.On entend déjà les claquements de mâchoires. A commencer par son équipier(??) Spies, qui voudra se montrer au diapason du rude Ibère.
Et puis, il y a Rossi. Le jour où il arrête, il est probable que j'arrête aussi de regarder les courses. Entre ses coups de génie (folie?) qui vous laissent scotché dans le canapé, ses mises en scène assez folklos à la fin des courses, même si je ne suis pas dupe de leur spontanéité, son accent Anglais hilarant, il est le dernier à mettre un grain de fantaisie et de folie dans ce monde là. Quand il sera à 100% de ses moyens, avec une moto à sa main, il y aura des étincelles. Pour faire bonne mesure, il serait le premier à être sacré dans la catégorie reine avec trois marques différentes. La répartition des forces pourrait jouer en sa faveur même si les performances ne sont pas immédiatement au rendez-vous. Les rivalités intra-team (Honda) et espagnoles peuvent lui être favorables. Wait & see.
Je sais, il y a douze autres participants. Tiens Capirossi, encore un qui s'amuse et continue la route alors qu'il pourrait jouir d'une retraite confortable; ses mauvaises manières de jeunesse lui sont pardonnées. Crutchlow, un nom à retenir pour les passionnés de Scrabble. Simoncelli, son côté un peu dingue pourrait en faire le Rossi du futur. Terminer devant lors de ces essais officiels, ça n'est pas rien. Surtout sur une machine qui ne l'est pas. De Puniet, son accent Anglais très français et ses umbrellas girls...
Voilà, c'est tout. Rendez-vous le 6 novembre pour le débriefing. Ah, non. Vous aurez compris que j'apprécie Vale et que mon avis est des plus subjectifs. J'apprécie, mais je ne suis pas fan. J'ai passé l'âge de ce genre de trucs. Je n'ai plus été fan depuis la disparition de Saarinen en 1973...
Bonsoir chez vous.