Bientôt dix ans que la catégorie
MotoGP a remplacé les 500 cc pour décerner le titre de la catégorie
reine. Et trois cylindrées différentes dans ce laps de temps. D'abord des 990 cc en 2002 auxquels succèderont des 800 cc
en 2007, et maintenant des 1000 cc qui rouleront à partir de l'année
prochaine. Bon. En général, dans un sport mécanique, une
diminution de la cylindrée vise à : réduire les performances
et/ou réduire les coûts. Pour la réduction des coûts, je ne sais
pas. Pour l'instant, en une décennie, la seule chose qui ait
diminuée est le nombre d'usines présentes sur la grille de départ.
Pour les performances, mais ce n'est pas nouveau, c'est raté. Alors
retour, ou arrivée plus exactement des 1000. Passons sur la question
des performances supposées de ces moulins, qui même si ce ne
devrait pas être très spectaculaire, aux dires des spécialistes,
seront supérieures. La constante en MotoGP, c'est en gros 17
machines sur la grille de départ. Pauvret pour la vitrine du sport
moto. Et encore plus mal barré avec la défection de Suzuki pour
2012.
Divine surprise, apparaît en 2012 une
catégorie dans la catégorie. Les Claiming Rule Team (CRT) rouleront
équipées d'un moteur de série (1000 cc avec préparation autorisée) logé dans un châssis proto. Et
voilà comment on devrait voir une grille de départ gonflée avec 9
motos supplémentaires. Il faudra vite en profiter avant l’extinction
des feux rouges. Car une fois la meute lâchée...
Les premiers essais de ces CRT ont
livré un verdict sans appel. Colin Edwards qui est loin d'être un
manche est à 4 secondes du meilleur chrono lors des essai automnaux.
(Moteur BMW, partie-cycle Suter) Il est quasi certain qu'on aura deux
courses dans une et que sur certains tracés ces CRT joueront le rôle
de chicanes mobiles. La FIM doit en être convaincue, puisqu'elle
vient de modifier les règles de qualifications en Moto GP. Les
pilotes qui ne parviendront pas à se qualifier en séance
officielle, auront la possibilité de se rattraper en réalisant un
chrono égal à au moins 107% du meilleur temps du warm-up. Lors de
ce warm-up, les motos roulent en configuration de course. Vont donc
moins vite. Une CRT en condition de qualif' pourra alors envisager de
tirer son épingle du jeu et décrocher le sésame.
Comment expliquer aux sponsors en
particulier, que la machine dans laquelle ils ont investi, ne puisse
prendre le départ pour un bête histoire de performance ? Voilà
qui serait fâcheux.
Tout le monde roule en 500. (Source Bike 70) |
La FIM décide donc de gonfler
artificiellement la grille de départ. Elle choisit pour cela une
solution bâtarde. Consciente de cette situation, elle opte donc pour
une solution tout aussi bâtarde ou le sport et l'équité sportive
ont bien peu à voir. Signe des temps.
Souvenons nous de l'époque ou pas mal
de pilotes privés se pointaient sur les Grands Prix avec comme
première préoccupation d'être engagés pour disputer des
qualifications qui méritaient ce nom. Avec à la clé la possibilité
d'en découdre avec les autres en course ou de terminer le w-e comme
spectateurs.
Bien du plaisir en tout cas à Edwards
et de Puniet, (team Aspar; moteur Aprilia) entre autres qui ont
"choisit" de s'aligner avec une CRT.
Pour se faire une idée complète de ce
qu'est le CRT, on peut jeter un coup d’œil chez Moto
Net. Certains points du règlement valent leur pesant de cachous.