mardi 28 juin 2011

Dindon de la farce.

La mobilisation fut belle et bonne. Du jamais vu depuis les cortèges de 1979, contre la vignette, et les balbutiements de la FFMC. Il était prévisible ce succès face au ras le bol suscité par les mesures prônées par le CISR. Celles autour des contrôles de vitesse, bien sûr, mais surtout celles spécifiques aux deux roues. Stigmatisation d'une catégorie d'usagers de la route autour de décisions axées sur la répression.
Tout aussi prévisible dans mon esprit que la mobilisation serait celle des motards malgré les espoirs d'engagement des autres catégories d'usagers. Celui-ci est resté plus que marginal. C'est oublier bien vite que la bagnole est LE moyen de transport individuel par excellence. De l'individuel à l'individualisme il n'y a qu'un pas vite franchi. En cela, la motocyclette, engin encore plus individuel est un bel exemple d'exception à la règle. La liberté qu'elle inspire rend ses pratiquants particulièrement sensibles aux attaques qu'elle peut subir. En cela le côté fédérateur de la bécane face aux attaques particulières dont elle est victime est exemplaire. Elle unit dans un même front du refus les motards quelle que soit leur pratique. Réjouissant donc.
Pour quel résultat au fait ? En cette fin juin au début de la torpeur estivale, période propice aux coups en douce, le bilan est pour le moins contrasté. Le plus gros de la polémique se cristallisait autour de la suppression des panneaux avertisseurs de radars fixes ainsi que l'interdiction des avertisseurs dédiés. Alors que certains préfets zélateurs avaient déjà ordonné le démantèlement de ces panneaux, on apprend qu'il leur sera systématiquement substitué un des ces fameux radars "pédagogiques", annonçant la vitesse des véhicules. Un bel exemple de la cohérence et de la vertu de ce gouvernement qui ne cesse d’invoquer des économies. ("Il n'y a plus d'argent dans les caisses") Économies qui mettent à mal des pans entiers de nos services publics mais qui épargnent la frange la plus fortunée de la population. Faisons le compte : pose des panneaux avertisseurs + dépose de ceux-ci + installation des radars pédagogiques (3 000 € le bout) + maintenance = un beau paquet de pognon qui passe allègrement par la fenêtre. Soyez rassurés, il y a du monde sous les fenêtres et pas mal de gens pas très éloignés de nos chers dirigeants. Pour ce qui est des avertisseurs de radar, un mot changé ici et une virgule là garantissent la légalité du système. Et voilà comment contenter la majorité.
Quant à nous, les seuls à protester de manière claire et visible, c'est le point mort. En l'état actuel des choses, je me sens un peu le dindon de la farce. Les plaques A4, toujours d'actualité. Le stage de remise à niveau itou. Quant au fameux dispositif rétro réfléchissant on nage en plein délire comme en témoigne cet extrait d'une déclaration de Michèle Merli (déléguée interministérielle à la sécurité routière) le dispositif obligatoire pourrait n’être qu’un simple « brassard jaune à 3 euros ». Et explique que ce petit brassard permettrait au motard d’être vu en cas de chute, et donc d’éviter le « sur-accident » Est-il besoin de commenter un propos qui relève de l'ânerie pure et simple ?
Pour le brassard, j'ai quand même quelques idées à suggérer à madame Merli, histoire d'impressionner les maladroits qui pourraient nous faire chuter. 
 
Bref, à mon sens rien n'est réglé concernant les décisions prises à notre encontre. On peut dire : Restons mobilisés ! Si toutefois ces mesures venaient à être entérinées au cœur de l'été, il sera un peu tard en septembre pour réagir. Un seul mot d'ordre. "Pour ne pas baisser les bras, levez le coude !"Merci Antoine Blondin.