Peut-on faire confiance aux
professionnels de la moto? C'est un thème récurrent des
conversations, virtuelles ou pas, de la gent motocycliste. Et non pas
de l'agent motocycliste qui est un motard. J'ai une fois encore été
confronté à ce problème suite à une calembredaine électrique du
Skipster. (Voir Night & Sports')
Les faits sont là. Quand un problème
survient, causé, sans aucun doute possible par une inattention d'un
mécano je suis en droit de me poser des questions. Surtout lorsque
le même n'en localise pas la source après une heure d'examen...
Problème finalement résolu en cinq minutes après quelques lignes
de discussion sur un forum. Quel crédit accorder du coup à une
personne en qui on a à priori confiance ?
Interrogation qui en suscite une autre.
L'électricité en matière de moto, et encore plus avec la
généralisation de l'électronique, relève pour la plupart d'entre
nous d'une pratique ésotérique qui peut-être la porte ouverte à
bien des débordements en matière de tarifs. Les approximations
engendrent le soupçon. Un simple fil récalcitrant, quel qu'en soit
la raison peut se révéler rentable pour le concessionnaire enclin à
saler la note. Vivre avec le soupçon n'est pas des plus confortable,
mais lorsque les faits l'alimentent le doute a vite fait de
s'insinuer.
Cela pose aussi la question de la
compétenceet/ou du sérieux. J'ai dans ma musette une autre histoire édifiante. Dans
un temps assez lointain, j'ai été confronté avec ma deuxième V 11
à un phénomène mondialement connu chez les Vonzistes sous le nom de
"plout". Bien sûr, j'en fais part à mon mécano préféré,
officiel de la marque, un gars avec lequel j'entretenais de très
bonnes relations, en qui j'avais toute confiance et qui connaissait
bien ces machines. Bref, deux ou trois visites plus tard, le "plout"
demeurait omniprésent. J'osais finalement lui demander si TPS*, en
dehors de "Télévision Par Satellite" lui évoquait
quelque chose. J'avais vu ça quelque part sur le net...
Il m'arrêta tout de go par un
définitif : "Sur les forums, il y a un peu trop de types
qui se branlent". Je me dis alors qu'on ne consultait peut-être
pas les mêmes sites...
A quelques temps de là, me voilà à
l'annuel TZED (2007) en compagnie de joyeux drilles du genre qui se branlent
sur les forums. Mon pote Scuralain mis au parfum de mes déboires, se
penche sur le Vonze bidouille le réglage de la tige de liaison des
papillons d'injecteurs et voilà ma bécane délivrée du plout...
Etonnant non ?
Pour faire bonne mesure, après y avoir
mis un peu les mains moi même équipé d'un métrix pour le régler
le fameux TPS et d'un TwinMax pour la synchro je finis par confier
l'engin au bons soins d'Alain de Mandello Garage qui me rendit une
moto réglée au petits oignons et dont le travail n'eut pas à être
repris jusqu'à ce que je m'en sépare. De l'engin. J'ajoute qu'après ma
première déconvenue, le Vonze avait été vu par un autre
concessionnaire de la marque, avec un résultat tout aussi peu
probant....
Deux exemples vécus, mais que je peux ranger aux côtés de beaucoup d'autres rapportés par des témoins dignes de foi.
On voit là qu'en mécanique comme dans
d'autres domaines on rencontre des personnes qui ne se paient pas de
mots, qui n'affichent pas des panneaux officiels d'une marque, mais
qui effectuent un travail guidé par la méthode, l'expérience, le
sérieux et au juste prix. Toutes choses à même d'établir le lien
de confiance nécessaire entre le client et le vendeur. Les grands
sourires de circonstance, les poignées de main à 100 € n'œuvrent
pas vraiment dans ce sens.
J'ajoute que cela révèle aussi un
travers (?) de notre société. Grâce, ou à cause de la pléthore
d'informations du net, tout un chacun peut prendre l'avis de vrais ou
prétendus spécialistes de ceci ou cela. Du coup, il ne fait pas
plaisir en tant que professionnel de ceci ou cela d'être confronté
à des clients ou des usagers qui prétendent nous apprendre notre
métier. Et les mécanos n'échappent pas à cette règle. Alors, le
meilleur moyen d'éviter cela n'est il pas
d'être le plus crédible possible? En n'oubliant pas que :
"Errare humanum est, perseverare diabolicum."