dimanche 25 mai 2014

Les professionnels de la profession

Peut-on faire confiance aux professionnels de la moto? C'est un thème récurrent des conversations, virtuelles ou pas, de la gent motocycliste. Et non pas de l'agent motocycliste qui est un motard. J'ai une fois encore été confronté à ce problème suite à une calembredaine électrique du Skipster. (Voir Night & Sports')
Les faits sont là. Quand un problème survient, causé, sans aucun doute possible par une inattention d'un mécano je suis en droit de me poser des questions. Surtout lorsque le même n'en localise pas la source après une heure d'examen... Problème finalement résolu en cinq minutes après quelques lignes de discussion sur un forum. Quel crédit accorder du coup à une personne en qui on a à priori confiance ?
Interrogation qui en suscite une autre. L'électricité en matière de moto, et encore plus avec la généralisation de l'électronique, relève pour la plupart d'entre nous d'une pratique ésotérique qui peut-être la porte ouverte à bien des débordements en matière de tarifs. Les approximations engendrent le soupçon. Un simple fil récalcitrant, quel qu'en soit la raison peut se révéler rentable pour le concessionnaire enclin à saler la note. Vivre avec le soupçon n'est pas des plus confortable, mais lorsque les faits l'alimentent le doute a vite fait de s'insinuer.
Cela pose aussi la question de la compétenceet/ou du sérieux. J'ai dans ma musette une autre histoire édifiante. Dans un temps assez lointain, j'ai été confronté avec ma deuxième V 11 à un phénomène mondialement connu chez les Vonzistes sous le nom de "plout". Bien sûr, j'en fais part à mon mécano préféré, officiel de la marque, un gars avec lequel j'entretenais de très bonnes relations, en qui j'avais toute confiance et qui connaissait bien ces machines. Bref, deux ou trois visites plus tard, le "plout" demeurait omniprésent. J'osais finalement lui demander si TPS*, en dehors de "Télévision Par Satellite" lui évoquait quelque chose. J'avais vu ça quelque part sur le net...
Il m'arrêta tout de go par un définitif : "Sur les forums, il y a un peu trop de types qui se branlent". Je me dis alors qu'on ne consultait peut-être pas les mêmes sites...
A quelques temps de là, me voilà à l'annuel TZED (2007) en compagnie de joyeux drilles du genre qui se branlent sur les forums. Mon pote Scuralain mis au parfum de mes déboires, se penche sur le Vonze bidouille le réglage de la tige de liaison des papillons d'injecteurs et voilà ma bécane délivrée du plout... Etonnant non ?
Pour faire bonne mesure, après y avoir mis un peu les mains moi même équipé d'un métrix pour le régler le fameux TPS et d'un TwinMax pour la synchro je finis par confier l'engin au bons soins d'Alain de Mandello Garage qui me rendit une moto réglée au petits oignons et dont le travail n'eut pas à être repris jusqu'à ce que je m'en sépare. De l'engin. J'ajoute qu'après ma première déconvenue, le Vonze avait été vu par un autre concessionnaire de la marque, avec un résultat tout aussi peu probant....
Deux exemples vécus, mais que je peux ranger aux côtés de beaucoup d'autres rapportés par des témoins dignes de foi.
On voit là qu'en mécanique comme dans d'autres domaines on rencontre des personnes qui ne se paient pas de mots, qui n'affichent pas des panneaux officiels d'une marque, mais qui effectuent un travail guidé par la méthode, l'expérience, le sérieux et au juste prix. Toutes choses à même d'établir le lien de confiance nécessaire entre le client et le vendeur. Les grands sourires de circonstance, les poignées de main à 100 € n'œuvrent pas vraiment dans ce sens.
J'ajoute que cela révèle aussi un travers (?) de notre société. Grâce, ou à cause de la pléthore d'informations du net, tout un chacun peut prendre l'avis de vrais ou prétendus spécialistes de ceci ou cela. Du coup, il ne fait pas plaisir en tant que professionnel de ceci ou cela d'être confronté à des clients ou des usagers qui prétendent nous apprendre notre métier. Et les mécanos n'échappent pas à cette règle. Alors, le meilleur moyen d'éviter cela n'est il pas d'être le plus crédible possible? En n'oubliant pas que : "Errare humanum est, perseverare diabolicum."