vendredi 27 décembre 2013

Poésie

Source: www.4H10
C'est le moment crépusculaire
J'admire, assis à une terrasse,
Ce reste de jour dont s'éclaire
Cette longue journée qui trépasse.

Dans la ville de nuit baignée,
Je contemple, ému, le blouson
D'un motard qui tourne la poignée
De sa Norton en pâmoison.

Sa haute silhouette noire
Domine le réservoir d'alu.
On sait à quel point il doit croire
Que la Commando pousse velu.

Il pèse sur la tige de métal,
S'arc-boute encore et encore,
Marque une pause, maudite pédale.
J'observe le divin corps à corps 

Pendant que, déployant ses ailes
Le twin déchaîne sa fureur,
Et récompense avec quel zèle,
Le geste auguste du kickeur.
Merci à Victor H. pour sa précieuse collaboration.

mardi 3 décembre 2013

La Caravane Passe, malgré les aboiements des chiens.




Je vous laisse découvrir le reste de leur oeuvre qui vaut largement le détour comme disait Bibendum.

dimanche 3 novembre 2013

Lettre à un pote.

Huit années durant tu as permis aux TwinZoneurs de tous poils et horizons de se retrouver pour un long week-end de partage, d'humour, de mauvaise foi, d'arsouilles de balades et de bouffes. Huit années de souvenirs, la truffade du "Point de vue", le TT auvergnat, le concert de Pile Driver au route 66, le fourgon de Gérard Bordel, des concours dotés par Michel "Sanitas", les compte rendus ébouriffants des participants sur  Twin Zone le site, Gergovie (j'y étais moi môssieu!), d'une gamelle mémorable de Big Steve en vue de Laschamps et tant d'autres... Huit années de rencontres, uniques ou fidèles, Julie et sa 125 Honda dans une descente gravillonneuse avalée à bloc, (Ah, il y avait des graviers?) Scuralain flegmatique devant son carter moteur éventré, Phil menant la meute avec son attelage dans les gorges de la Rhue, Rafa 22 m'entraînant dans son sillage sur la route des gorges de la Dore, Benoît et son Electra aux trousses de Grober et sa Ballabio, Big Yéti en mode courant d'air pour un extérieur imparable et tant de discussions jusqu'à point d'heure. Ceux là et tous les autres que je ne cite pas, que j'ai eu plaisir à rencontrer une fois, et ceux qui fidèlement furent de la partie chacune de ces années. Huit années de routes, de lieux auvergnats choisis par toi pour la satisfaction de tous. Personne ne l'a oublié. Personne n'a oublié, non plus, ton implication dans la vie quotidienne du forum toutes ces années.
Et "Time they are a changing" en 2014, autre lieu, autres organisateurs. Le peuple s'est exprimé, les TZED, appelons les ainsi, se dérouleront chaque année dans une région différente. On pensait le Centre de la France immuable. On pensait mal. Ce qui est tout de même curieux, on peut prendre la question par tous les bouts, c'est que ce changement tu en fus l'artisan, consciemment ou inconsciemment. Je ne reviendrai pas sur tes motivations , que je n'ai pas encore comprises. Inutile de vouloir polémiquer, argumenter après qu'une décision fut prise. Jusque là tout va bien. 
Pourtant, rien de ce qui précède ne justifierai cette lettre. Cette lettre je l'écris néanmoins  en tant que membre de Twin Zone à un autre, car aux dernières nouvelles tu en es toujours membre et c'est ici que le bât blesse. Quand tu proposes de manière individuelle, à certains Zoneurs de participer à une rencontre en Auvergne aux mêmes dates que le rassemblement officiel, je dis problème, boulette,erreur grossière. C'est vouloir créer une division, un éclatement du groupe sous le dehors "Si vous pensez que les TZD 2014 sont 250 km trop loin...". Si c'est ton souhait, alors sois clair. Comme tu me l'avais laissé entendre voilà quelques mois, par le biais d'un forum ou tout autre système qui te convient met sur pied ta propre organisation au grand jour. Sois cohérent. Si tu es dans Twin Zone plie toi  à la décision du groupe. Tu as toute latitude de proposer un rassemblement "régional" à n'importe quelle autre date, les occasions ne manquent pas et qui verrait plus d'un rappliquer. Histoire de rester dans "l'esprit". Sinon, je pense que tu es assez grand pour en tirer les conséquences.
"Errare humanum est, perseverare diabolicum."
Amicalement.

lundi 28 octobre 2013

So long man.



Lou Reed, une légende peut-être. Sûrement un de ceux (très rares) qui sera resté fidèle à sa jeunesse. Il n'attendra plus son homme. Salut mec!

dimanche 6 octobre 2013

80 km/h est-ce encore trop?

Le voilà donc qui refait surface, ce fameux rapport d'experts, "confidentiel", sur des mesures susceptibles de faire baisser encore la mortalité routière. Mesure phare, pour ceux qui résideraient au fin fond du Boukhistan Oriental, un abaissement de la vitesse à 80 km/h sur "les routes bidirectionnelles nationales, départementales et communales où elle est limitée à 90 km/h". Ces 10 km/h de moins sauveraient 450 vies par an. Quel manque d'ambition. Pourquoi ne pas viser une baisse annuelle de, disons 900 morts, par un abaissement de la vitesse à 60 km/h sur ces mêmes réseaux? Bien entendu, cette mesure s'accompagnerait d'une extension des contrôles de vitesse, pour ceux qui resteraient imperméables à la "pédagogie".
Plutôt que de polémiquer vainement, j'ai un peu fouillé la toile, histoire de savoir ce qui se passe chez nos voisins. C'est une des méthodes préférée des JT du soir lorsqu'il s'agit de faire de la pédagogie, (décidément...) afin de nous vendre des mesures régressives. Alors, tiens que se passe-t-il à côté?
Concernant la vitesse dans les 27 pays de l'UE, la situation est assez homogène. La fourchette moyenne se situe entre 90 km/h et 100 km/h (15 pays). Cinq pays ont adopté ces fameux 80 km/h de manière uniforme: Danemark, Chypre, Malte, Norvège Suède. Il faut bien avoir à l'esprit que pour ces quatre derniers, le réseau routier bien particulier, beaucoup de pistes et les conditions climatiques tout aussi particulières pour les deux pays nordiques expliquent peut-être cela.
Concernant la mortalité routière à présent, si on s'en tient aux chiffres de 2011, nombre de tués par million d'habitants que constate-t-on? Meilleur élève le Royaume Uni (32) devançant d'une courte tête la Suède (33) Intéressant. Au R-U les vitesses autorisées sur ces réseaux oscillent entre 96 km/h et 112 km/h. La Suède est donc elle à 80 km/h, mais si on met en parallèle la densité du trafic dans ces deux pays et celle du réseau routier, le résultat britannique est encore plus remarquable. La France est elle à 61, en 11ème position,  pile dans la moyenne européenne. A noter que devant elle ne se trouvent que trois pays qui appliquent uniformément le 80 km/h. Dans ces conditions, mettre en parallèle cette limitation à 80 km/h avec une baisse du nombre de morts sur le routes relève de l'escroquerie et de la manipulation intellectuelle.
A l'arrivée que penser de ceci? Si Mr Valls, avec le discernement qu'on lui connaît dans le traitement des affaires dont il a la responsabilité venait à adouber cette mesure, qu'il se méfie. Les électeurs de droite n'aiment pas trop qu'on touche à la bagnole. Quant aux Roms, avec leurs caravanes pourries, ils ne doivent pas aller bien vite. Le seul qui en tirerait probablement bénéfice serait le ministre du budget. En effet avec des contrôles de vitesse à 80 km/h, la cascade de PV pour des infractions inférieures à 10 km/h risque fort de ramener le déficit du budget de l'état à moins de 1%. Voire même le rendre bénéficiaire. Si c'est bon pour la France alors...
En attendant, puisqu'il est question de mortalité, si on parlait de celle imputable aux particules fines notamment générées par les moteurs diesels, champions du parc automobile français? Même si les chiffres sont incertains, on est bien au-delà de ceux de la mortalité routière. Mais attention là, oh! Le ministre Baise-Patelin (© Frédéric Pommier) ne veut surtout pas déplaire à la famille Peugeot et à Mr Ghosn! Nos particules fines sont nos emplois! Et les accidents ménagers au fait, combien de décès par an? Environ 20 000. En matière de sécurité, il en va comme pour la santé. Il y a les morts qui rapportent, et les autres.  Fermez la ban!
Si Mr Valls disait à un cheval de bois que les 80 km/h sont LA solution à la question du nombre de morts sur les routes, celui-ci lui flanquerait aussitôt une ruade.

samedi 6 juillet 2013

Content de ne pas vous connaître.

Quelques années en arrière dans le fil d'une discussion sur le forum Twin Zone, je revendiquais mon appartenance "sociale" au groupe des motards. Comme le dit si bien Dylan; "Time, they are a changing." Il est certain qu'aujourd'hui je dirais les choses autrement. Ce n'est pas une révélation soudaine. Plutôt un cheminement progressif qui prend sa source dans la lecture de réactions à divers sujets touchant à la moto,  çà et là sur la toile. J'ai tutoyé le sublime du lamentable. Pas nécessairement dans le propos lui même, mais dans ce qu'il révèle de ceux qui écrivent. 
C'est un petit sujet sur la commercialisation de la Yam 950 "Bolt" sur le site MOTOMAG qui m'a fait tiquer. Comme de juste le journal demande aux lecteurs de réagir. Qu'on n'aime pas le genre je le conçois; qu'on le dise c'est normal. Mais quand la bêtise crasse devient "argument", les bras m'en tombent. Florilège:
"...des bécanes de salon pour pépé biker de carnaval." On sent tout de suite le propos jeune. Que dtc (1) se rassure. Brassens a très bien analysé cela. Le temps ne fait rien à l'affaire. Je lui prédis donc un avenir grandiose dans sa confrérie.
"...clair encore une meule de bistro, conduite par des cadres dynamiques qui veulent se la jouer rebelle le weekend, avec le petit blouson de biker tout neuf qui va bien, le bol et les climax de bobo." (2) Les meules de bistro, je suis pour. Aussi les Cafra. Les bistros ferment les uns après les autres. La prolifération de ce genre de brêles ne peut que contribuer à la résurrection des débits de boisson. Vivent les meules de bistro! Le petit blouson de biker kivabien, je ne vois pas trop ce que c'est. Je suppose que ce citoyen là doit choisir des blousons qui ne lui vont pas bien. Chacun ses goûts. De tout façon, ces frimeurs de cadres dynamiques doivent rouler avec un simple tee-shirt. Ces salauds ne respectent rien. Ce sont de surcroît des Pizzards. (3) Les Climax. Tiens faut que je pense à nettoyer les miennes, je dois les utiliser ce soir.
"marre de ces guignols qui se prennent pour des bikers, qui ne sortent que l’été et le dimanche et qui ne savent pas rouler. Des petits branchouilles de parigots qui se la pètent en vintages toutes neuves... Le paraitre y’a que ça qui les attire." Guignol, carnaval. On a vraiment affaire à de grands enfants. Cela se ressent dans la teneur de l’argumentation générale. J'ai compris le "petit blouson" pour le coup. Les "petits branchouilles" ne peuvent bien sûr pas enfiler de grands blousons. En plus des Parigots. Manque juste tête de veau. Je passe sur la faute d'accord sujet/verbe. Non, non Joey Ramone, (4) pour le vintage il manque les éléments incontournables. Bandes thermiques sur les pots et pneus Firestone "De Luxe". Je ne comprends pas que de tels détails aient échappé à ta sagacité. Insulte suprême, ces gueux ne roulent qu'environ 12 fois par an! Et encore, pour peu qu'on ait un été pourri cette moyenne risque de chuter gravement. Tous comme ces pleutres qui en plus ne savent pas rouler. 
"et t’as zoublié la nénette couleur caramel-fluo avé de gros plots plastifiés sise sur le garde-boue, les escarpins faisant des étincelles sur le bitume, si si cela existe...dans un monde stéréotypé." La cerise sur le gâteau pour nabusco.(5)  Pour ce qui est du stéréotype, il semble en connaître un rayon le garçon. A moins qu'on ne soit dans le poncif. (poussif?) Je passe sur le côté sexiste (je sens percer quand même une pointe de fantasme) du propos et je m'abstiendrais de répondre sur ce sujet. Je ne voudrais pas être vulgaire à l'égard de son éventuelle compagne. Ce qui me chiffonne ce sont les étincelles. Celles-ci tendraient à prouver que ces minables prennent de l'angle, choses totalement en contradiction avec les qualités de conduite qui leurs sont prêtées.
Je m'étonne moi même de m'étonner finalement. A y regarder de près, le monde de la moto ne fait que suivre la société et son cortège d'outrances, d'intolérance à l'autre simplement pour ce qu'il est. Curieuse conception de la vie que de honnir, haïr, ceux qui sont pas dans une norme. Je serai curieux de connaître le cursus et le vécu de ces détenteurs de la vérité, ces gardiens du dogme et du temple motocycliste. Peut-être même sont-ils là à hurler quand on veut leur imposer un dispositif rétro réfléchissant ou un contrôle technique, au nom de leur "Liberté"! Non les gars, ceux sur qui vous déversez votre mépris ne veulent rien imposer, ne prennent rien aux autres. Ils veulent juste tranquillement vivre la moto à leur manière. Mais c'est encore trop aux regards des censeurs patentés que vous êtes. 
Content de ne pas vous connaître.
P.S. Pourquoi ne pas coudre un signe distinctif sur leurs petits blousons, histoire d'être certain de les reconnaître quand on le croise?

(1) & (4) & (5) Ce sont les pseudos des auteurs.
(2) signé rentrez les enfants les motards du dimanche sont de sortie
(3) voir le billet du 3 juillet 2013.

mercredi 3 juillet 2013

Moi, j'ai dit Pizzard, Pizzard, comme c'est étrange !

L'hiver s'en est allé. Sans crier gare, l'été a pointé le bout de son rayon de soleil. Sans plus attendre, se débarrassant de sa chrysalide de cuir, l'ignoble Pizzard est de retour. Le Pizzard, objet du ressentiment et du courroux (coucou) de « Jenré » dans le Motomag de juin 2013. Vous le connaissez peut-être sous un autre nom, suivant les particularismes locaux. Son apparence permet une identification rapide. Celle-ci généralement plus en adéquation avec la fréquentation du sable fin des plages, expose donc le malheureux (?) aux affres d'une visite au service des urgences le plus proche et à l'ire de « Jenré ».

Cet inconscient ferait peser sur l'ensemble de l'ordre des homo mécanicus biruotus une menace terrible. Pas vraiment précisée par ailleurs. Mais je vois quelque chose comme le port obligatoire d'un exo-squelette de protection que la société Dekra se ferait par ailleurs une joie de contrôler périodiquement.

Du coup, je me suis enquis auprès d'une mienne relation, spécialiste de la médecine d'urgence sur la réalité de ce Pizzard. Légende urbaine ou pas ? Nouveau Dahut ? Monstre du Loch Ness ? La vérité dépasse l'affliction. Le Pizzard est un pervers polymorphe qui se dissimule là où on ne l'attend pas. Qu'on en juge.

Une variété rarissime, le « Quatre saisons ». Comme on l'a compris, la bestiole craint le froid et les intempéries. Son activité n'est généralement observée que de juin à fin août. On en aurait aperçu quelques spécimens hivernaux en Suède, dite aussi « Pizzard à longue fourche » et qui se roulerait nu dans la neige. Cela reste à prouver. Un genre plus facilement observable est le « Fruits de mer ». Très répandu sur le littoral méditerranéen, on le ramasse assez facilement à l'aide d'un plateau faute de brancard. Universellement connu, l' « Aubergine » ne l'est pas tant pour sa présence dans les salles de soins que pour sa capacité à stationner en des lieux incongrus qui lui valent du coup d'être décoré de quelques amandes du plus bel effet. On ne manquera pas non plus le « Bolognese ». N’hésitant jamais à envoyer la sauce, souvent élaborée du côté de Borgo Panigale. Se décline également en « Grand Prix » avec des ingrédients venus d'extrême orient. Spécialité peu répandue, l' « Indienne ». Il faut dire que l'élément essentiel, la Royal Enfield ne court pas les rues. De plus, la philosophie de la chose n'incitant pas à la gesticulation, mon contact avoue n'en avoir jamais observé. La « Raclette », même si elle évoque plus l'hiver que le torride été donne de beaux résultats par l’adjonction d'une prise d'angle au-delà du raisonnable. D'où son nom. Favorisant les longues glissades, les effets en sont généralement très spectaculaires. Disparue récemment, la « Poulet », déclinée en « Bleue » ou « Blanche » s'est trouvée privée de son élément indispensable la chemisette. Les premiers concernés ne s'en sont pas plaints. Variété civile, l' « Hawaïenne » se reconnaît à sa chemise à fleurs du plus bel effet par les incrustations colorées résultant de son port. Je termine cette liste, non exhaustive par ma préférée, la « Reine ». Le document ci contre se passe de commentaires.
Il a bien raison « Jenré », la pizza, symbole parmi d'autres de la malbouffe à de ces effets... Mais ne perdons pas espoir. Le Pizzard est majoritairement jeune (c..?) D'expérience, soit il optera pour la boîte à roues, auquel cas il ne sévira plus, soit il rentrera dans le rang.

Pourtant, au hasard de la route, je croise fréquemment en cette saison de fiers équipages dont les montures, d'origines germaniques pour les uns, dotées d'ailes en or pour les autres ne laissent planer aucun doute sur le genre de cuisine qu'ils affectionnent. Assez pizzarement, malgré ce standing étoilé, bon nombre de ces gens à priori raisonnables et sérieux arborent les mêmes tenues que le honni Pizzard. Que c'est bon de s'encanailler !

Nota Benêt: aucune pizza citée dans ce billet n'a été maltraitée.


lundi 1 juillet 2013

Je t'ai lu.

Laurent SENTS a 30 ans. Il pourrait être mon fils. J'ai découvert sa vie à travers les pages de son livre "JE TE VOIS". Ne cherchez pas, vous ne trouverez pas son ouvrage en tête de gondole des rayons livres des grandes surfaces. "JE TE VOIS" fait partie de ces livres édités à compte d'auteur avec les moyens de diffusion modernes offerts par le web.
Mêlant la biographie et le journal intime, Laurent nous fait partager des moments importants de sa vie et plus particulièrement ceux liés à la passion devenue le moteur de son existence. Les chevaux. Avec justesse, émotion, avec des mots venus du cœur on suit au long des 282 pages de son bouquin son parcours peu ordinaire. Parcours qui a force de ténacité, de volonté, de rencontres va lui permettre de toucher à ce Graal qu'il n'osait espérer, devenir propriétaire de SON cheval et tisser avec celui-ci, celle là en fait, puisqu'il s'agit d'une jument, une relation fusionnelle dont pourrait avantageusement s'inspirer bon nombre de cavaliers.
Car voilà. Laurent n'est pas cavalier, par la force des choses. Il est un homme de cheval, ce qui est tout aussi noble, voire plus. Laurent est atteint de dysplasie de Kniest. On devine bien qu'on n'a pas là affaire à un banal rhume de cerveau. Cette maladie fait partie de celles dites "orphelines".
Laurent est un homme de caractère. Malgré une longue hospitalisation consécutive à une opération il tient à poursuivre ses études normalement. Puis dépassant ses propres appréhensions et celles de son entourage, il va se rapprocher du monde du cheval.Tout au long de son récit, il a forcé mon admiration. Sans sensiblerie, sans mots qui donnent à s'apitoyer sur son sort, la narration de sa vie donne à réfléchir sur le rapport aux difficultés que nous rencontrons au quotidien, nous autres valides.
C'est avec beaucoup d'émotions que j'ai achevé la lecture de ce livre. Moi qui connaît la difficulté à aligner quelques mots hésitants sur les pages de ce blog, j'imagine facilement le courage à déployer pour coucher une telle expérience sur le papier. Une histoire avec un point final qui mériterait des points de suspension. 
Sa soif d'aller de l'avant, son humour, sont ce qu'on appelle de manière parfois galvaudée une leçon de vie. Il ne revendique pas cela. Mais ce récit est une belle manière de réfléchir au rapport que nous entretenons à la vie et ce que nous en faisons.
Pour lire "JE TE VOIS": The Book Edition

lundi 24 juin 2013

Trahi par Prévert.

Ami lecteur, tu n'es pas sans savoir, sinon cette lacune sera comblée d'ici quelques mots, que je suis l'heureux détenteur d'un compte Twitter. Je sais HSBC ou UBS c'est plus classe. Or donc, sur FaceBook on a des amis. Sur (dans?) Twitter, ce sont des "followers". En bon Français "suiveurs" , ce qui me fait furieusement penser au Tour de France qui va bientôt emplir l'espace médiatique, et les parts disponibles de cerveaux, après Roland Garros. Abonnés est plus sympa quand même. Bref, ces followers s'abonnent à un compte, probablement en raison de l'intérêt qu'ils portent à ses messages.
C'est donc toujours avec satisfaction, il faut bien le dire, que j'accueille un nouvel abonné. Je passe sur le comment les autres "Twittos" t'adoptent. J'ai failli choper une migraine en tentant de le mettre en mots. Par contre je suis quand même assez surpris lorsque je parcours la liste de ceux qui me suivent. Je n'entre pas dans le détail, mais elle a un côté inventaire à la Prévert qui me laisse songeur.
Aujourd'hui donc, heureuse surprise, deux nouveaux abonnés. "Zarmaaa, t'as mis un kit?" Enthousiasme rapidement douché. Car voilà que Prévert me fait un sacré pied de nez.
Depuis ce 24 juin, je compte aux nombre de mes followers, le compte officiel de TomTom France. Non pas Tom Novembre, ni Tom & Jerry, encore moins Tom de Savoie. Oui, le fabricant de GPS. Me faire ça à moi! Voilà bien un paradoxe de cette époque. Une entreprise qui se targue de guider le peuple de la route, me suit. Me suivre alors que je reste un inconditionnel de la carte routière dans le meilleur cas. Sans compter les jours où je ne me fie qu'à mon instinct et aux panneaux indicateurs. Serais-je à ce point un phare de la twittosphère, une balise pour l’internationale des égarés, un waypoint sur le chemin de la rédemption motocycliste? Ou plus sordidement, suis-je moi aussi une victime de la NSA et de PRISM ? Je me perds en conjectures.
Mais le pire est peut-être à venir. J'attends avec angoisse le moment ou SHAD s'abonnera à mon compte!

mardi 4 juin 2013

Faites du bruit!


Cher Fabien Lecoutre.
C'est d'une oreille attentive que j'ai lu votre "billet". Il se trouve que je nous ai découvert un point commun. La motocyclette. Mais voilà... Voilà près de 40 ans que j'use mes fonds de cuir sur des machines généralement bruyantes. Quelle guigne. Bien peu parmi elles ont échappé à cette malédiction du décibel. Et encore plus au cours des deux dernières décennies placées sous le signe de twins transalpins ou américains.
Désolé, mais quand j'entends le son de machines construites à des époques où on se préoccupait moins de santé publique et de sécurité, j'ai tendance à produire de l'endorphine. 
Hélas, c'est au XXI ème siècle le triomphe de la morphine. Interdit de fumer, interdit de boire, interdit d'aller vite, rapports sexuels risqués, on enfouit la société sous une chape d'interdits et de peurs... Les individus sont cantonnés dans un modèle ou peur et interdits s'érigent en système de gouvernance. Peur de perdre son boulot, peur de l'autre, peur des autres.  Si je suis conscient des méfaits de certaines pratiques, une société qui évolue sous la dictature des interdits et de la peur est elle porteuse d'espoir? Un signe. Alors que personne, ou presque ne réagit à ces coups de sabres, y compris dans le fondement de notre système social, la seule mobilisation du moment se fait autour, non pas d'une liberté qu'on supprime, mais contre une qu'on accorde. On marche sur la tête. 
Donc, j'aime le son de la mécanique, pour revenir à cette affaire. C'est mal, car c'est INTERDIT. Et les bonnes raisons d'être bruyant sont légions. 
Dans le louable espoir, jamais déçu, de rendre à ces mécaniques leur verve d'origine, mise à mal par des règles techniques toujours plus draconiennes, celles-ci se sont vues équipées d'échappement pas vraiment discrets. Pas tant pour affoler le retraité, la veuve et l'orphelin; la démarche, cohérente, visait simultanément à une harmonisation du couple admission/échappement avec les bienfaits que l'on peut en attendre.
Des moteurs au gros couple. Nous autres les motards bruyants aimons bien tout ce qui est gros. Un régal sur nos belles routes de où on goûte tant le côté velu des twins. Nous autres motards bruyants avons un faible pour tout ce qui est velu. J'en connais même qui poussent le vice à rouler en Sanglas avec un mégaphone. Pas joli, joli tout ça. 
J'avoue qu'à certaines occasions plus lointaines, cette modification fut le fruit d'un choix économique. Quand une ligne adaptable "Grobarouf" ne coûte qu'un bras comparé aux deux de la ligne constructeur, le calcul est vite fait pour le jeunot à peine salarié, quand le remplacement s'impose pour cause de grosse gamelle sans couverture "tout risques".
L'esthétique du bruit n'est pas forcément partagée par tous, je te le concède. Pour avoir pas mal bourlingué avec ces différents engins, j'ai toujours eu comme ligne de conduite de traverser les lieux-dits et autres agglomérations à un rythme respectueux des autochtones, histoire de laisser libre passage aux mémés et autres bambins. Au passage en montant un rapport, j'arrive même parfois à passer complétement inaperçu. Terroriser les populations ne m'a jamais procuré d'extase.
Ces développements philosophiques et techniques te laisseront probablement de marbre. Tout comme l'imparable "Loud Pipes Save Lives" & "FTW". Désolé pour cette dernière considération. C'est un mien pote à l'organe puissant qui m'a obligé. Ou presque. Comme dit plus haut, c'est le grondement viril d'un bicylindres américain qui assouvit dorénavant mon addiction au boucan. De ces machines chevauchées par des gogos, zozos, bobos en mal de testostérone. Car oui, mon Sportster a lui aussi été modifié afin de péter le feu, avec l'orgie de décibels qui me ramène dans les traces d'Easy Rider. Ces décibels annonciateurs de l’apocalypse  qui obscurcit les rétros des pères de famille. Ils  se tassent sur leur siège en espérant ne pas se le faire later, (le rétro) sous les railleries de leur progéniture: "Le Scénic c'est trop la honte".  Au rétroviseur droit, un temps épargné, flotte le string de la mère de famille. Quelle honte!
Mais je m'égare. Anecdote. Alors que je circulais sur une voie rapide au volant d'un genre de camionnette du style "trop la honte", j'aperçus dans le flot moutonnier la lueur d'un phare de moto dans le lointain. Passent quelques secondes. Je m’apprête à quitter ma file, clignotant, rétro, rien et go! A cet instant le BROOOOOOOO du congénère planqué dans l'angle mort me ramène à la réalité. Maoeuvre avortée. Mortard sauvé. Vu la densité du flot, le gars aurait salement trinqué. Merci le bruit!
Il faut te dire qu'après avoir aligné les bornes en motos (bruyantes) dans toutes les conditions, j'ai décidé de me ranger du côté d'Epicure et de rejoindre la cohorte des pleutres et autres lâches qui ne roulent que pour le plaisir, de préférence dans des conditions agréables. Bien que parfois la météo me joue de sales tours.
Rien n'est perdu cependant. Nous avons un autre point commun. J'ai l'avantage de "gérer" depuis douze ans un site qui cause un peu de moto et depuis huit ans un forum qui fédère une équipe de joyeux drilles répartis sur l'ensemble du territoire. Pas nombreuse cette équipe, mais fidèle et porteuse dans son ensemble d'une camaraderie construite autour des fameuses machines de Mandello, (mais pas que) parfois capricieuses mais au combien attachantes. Entraide, esprit souvent libertaire, la plupart de ceux-ci font aussi du bruit. Il ne s'agit pourtant pas d'une bande de renégats assoiffés de sang. La plupart ont dépassé la cinquantaine occupent pour certains des postes à responsabilités dans de grandes entreprises et certains même font preuve d'une acuité intellectuelle dont j'arrive à être jaloux. Peut-être certains possèdent-ils même un Scénic!
Une chose pourtant me heurte, et nous voilà à nouveau séparés. En haut à droite de ta page d'accueil, tu proposes à tes lecteurs de faire un don pour pérenniser ce site. Hum. Quand j'ai ouvert le site TWIN ZONE puis plus tard le forum du même nom, je l'ai fait par pure passion. D'une initiative personnelle. C'est au nom de cette passion qui m'anime que je me suis toujours refusé à demander quoi que ce soit aux membres du forum et lecteurs du site. J'ai depuis le début réglé de mes deniers les hébergements et les noms de domaine. Sans faire de bruit...
Sans faire de bruit. Voilà pour terminer, peut-être l'origine de cette propension
à me délecter du son de certaines machines. Je porte en moi une sorte de schizophrénie sonore. Une fois ma brêle au garage, une des choses qui me réjouit le plus et de me caler sous le platane devant la maison et de profiter du chant des oiseaux, de les identifier, de sentir le frémissement du vent dans le feuillage, de saisir au passage le bourdonnement d'un insecte qui se hâte dans la douceur du printemps. En maudissant le jeune con qui habite 2 bornes plus loin et qui passe parfois sur son dirt bike avec son p..... de pot pas homologué! Jeune con!

mardi 23 avril 2013

La Le Mans Moto Bel' prophète en son pays.

Laurent Sleurs, avec un bô t-shirt et Christophe Charles-Artigues. Duo de choc.

Les deux compères autour de Jacques Ifrah. Un sourire qui fait plaisir.

Le podium, complété par Brasher/Linden (Phase One-Kawa) et Wobker/Matthies (Kawa)

Deux pilotes rapides, qui maîtrisent leur sujet et leur moto aux petits oignons, un préparateur hors pair dont la connaissance des twins de Mandello confine au génie et à l'arrivée la plus haute marche du podium dans cette première manche du Championnat d'Europe d'Endurance, "European Classic Series". Un immense bravo à tout le Team MOTO BEL'. C'est avec impatience que j'attends les manches de Spa et Aragon. Sans forfanterie, c'est une de ses qualités, Laurent SLEURS me confiait voilà quelques semaines que l'équipe se lançait dans ce championnat avec de grandes ambitions. La preuve par le résultat aujourd'hui. Rendez-vous en octobre pour la finale de cette compétition.

samedi 6 avril 2013

Séguéla, sors de ce corps!


C'est à ce genre de détail qu'on devine les méfaits de l'âge: une H.... en pleine page du blog. Il faut que je consulte. Sénilité ou Alzheimer? 
J'aurais du me méfier. Cette motocyclette s'adresse donc aux jeunes. Allez, hop les seniors (et señoritas) circulez, c'est pas pour vous. Il est vrai que le vieux sur le retour est plus une cible potentielle pour une certaine marque américaine que je ne nommerai pas, histoire de m'éviter encore des remarques désagréables. Manque de claivoyance ou provoc' ce "Faites du bruit me laisse perplexe". H.... emprunte cette expression à Nagui qui va la trouver mauvaise. C'est en général son propos le plus pertinent dans la présentation de son émission trompette, en dehors de questions absconses posées en Anglais de Clermont-Ferrand. Ca sent le procès à pleins poumons cette histoire!
"Faites du bruit" J'espère que sont fournis sans supplément quelques épingles à linge et sous-bock histoire que la promesse soit tenue. Sinon, je prédis une seconde vague de procès. Maintenant, je fais peut-être fausse route? La présence de ce mégaphone, quelle coïncidence, pose question. Est-ce un élément de sécurité pour signaler à l'automobiliste errant sa présence? "Casse toi pôv' con"!!! Une incitation à la manifestation de rue? "Dekra t'es foutu le peuple du goudron est dans la rue!" Je me perds en conjectures. 
Pour les jeunes incultes
produits par un système scolaire déplorable, ce sera l'occasion d'apprendre que mégaphone s'écrit avec le [f] de pharmacie, d'un point de vue orthographique et que cela n'a aucun rapport avec la  Méga Faune qui hante les zones urbaines les plus glauques. Pour mémoire un mégaphone, ça ressemble plus à ça:
Un dernier point. H...., d'ordinaire si politiquement correct ne recule devant rien en incluant dans sa page de pub le mot "risques". Vu la forte connotation négative de celui-ci, il risque de faire reculer la masse des pleutres, des lâches et de trouillards. Sans compter que si la moto était une pratique à risques, ça ce saurait. Demandez à Cahuzac. Il serait à ce jour beaucoup moins emmerdé et nous avec, s'il avait dissimulé une H.... dans son garage. "Les yeux dans les yeux, je vous jure que je n'ai jamais possédé, ni ne possède de H.... . Il en aurait juste été quitte pour une bonne honte aux yeux des mecs de son âge qui roulent en HD. (Je ne mets que les initiales.)
Enfin, il faut bien que jeunesse se passe, puisqu'il s'agit de cela. Quand on est jeune, on fait des erreurs, c'est bien connu. Erreurs qui forgent l'expérience et vous mènent vers la lumière et les Vraies motos. Après, on prend de l'âge, du coup, on retombe en enfance et les erreurs recommencent. On en vient à rouler sur des VTwins longue course à la conception préhistorique. Et on fait du bruit.

lundi 1 avril 2013

Zone de Pub!

La libéralisation de la bande FM, c'était une bonne idée de gauche. Mais comme beaucoup de bonnes idées de gauche, on a vu ce  qu'il est advenu. Car dans libéralisation, il y a libéral et alors...

mercredi 27 mars 2013

Et la démocratie, bordel!

Tel le serpent de mer qui se mord la queue, le Contrôle Technique Européen n'en finit pas de nous exaspérer. Exaspération toute justifiée dans noter hexagone à nous. Le rejet de ce projet par la représentation nationale n'aura pas suffit. Le CT, mis à la porte en France, repoussé par le conseil des ministres des transports européens,  tente de revenir par la fenêtre du parlement de Strasbourg. Ce qui en dit long sur le réel pouvoir de nos élus dans ce système communautaire. Système communautaire qui permet aussi aux  sociétés de contrôle de présenter l'étude qui préconise l'instauration de ce contrôle. Autant demander au syndicat des fabricants de guillotine une étude sur la peine de mort...
On est jusque là dans un exercice classique, bien poussé quand même de lobbying. Les lobbyistes agissant pour des intérêts privés dont l'argument imparable est de mettre en avant la diversité de celui-ci. Les syndicats, les associations donnent aussi dans le lobbying. Ce qui dédouanerait tous ceux qui s'adonnent à cette pratique. Cela me fait irrésistiblement penser au sketch des inconnus, "Les chasseurs". Attention, il y a les bons et les mauvais lobbyistes. 
Le GROS hic en l'état, c'est que nous sommes passés au totalitarisme. Comment qualifier autrement la situation? Au moment où le projet est présenté devant le parlement européen, les seuls autorisés à faire entendre leurs voix sont les rédacteurs de l'étude, étude manipulée pour servir leurs intérêts. Experts indépendants, associations passez votre chemin! C'est pourquoi il est impérieux d'interpeller les députés européens afin de tenter de remettre un peu les plateaux de la balance à niveau. C'est simple comme un CLIC! La démocratie, ça vaut un coup de pouce, ça vaut un clic.
Après, il n'est plus qu'à espérer qu'à tout le moins les élus de Strasbourg puissent se prononcer dans la plus grande impartialité et que CT Moto Européen soit renvoyé aux oubliettes. Si on laisse les mains libres à Dekra, Autovision et consorts, ils ne tarderont pas à contrôler les vélos, les landaus et même nos godasses! 
Au delà de cette "petite" question, à l'aune des problèmes économiques et sociaux que nous connaissons, se pose une question plus grave. Que veut, que fait cette Europe pour ses citoyens? Poser la question, c'est déjà y répondre un peu. L'Europe des peuples, on l'attend toujours. Au moment où cette entité reçoit le prix Nobel de la paix, cette paix elle la fait payer au prix fort à des millions de ses ressortissants. Les banques et les affaires d'abord! Le bien commun bradé au privé! C'est le credo lors des naufrages communautaires. Quant aux passagers appuyons leur un peu la tête sous l'eau. 
Pour toutes ces raisons, grandes et petites, la CEE est plus perçue comme le problème que la solution. Ce qui n'empêche pas ses promoteurs, en France comme ailleurs, de s'étonner de ce désamour et de la montée du "populisme" dans certains pays. La démocratie européenne est à bâtir, et il y a du boulot!
Je m'égare? Que non. Motard bien sûr, mais citoyen conscient avant tout!


mercredi 6 mars 2013

A prendre avec des pincettes.

Des gants élégants.
Qu'est-ce que c'est que cette histoire de gants obligatoires? Alors, nous aussi, on va bientôt devoir sortir couverts? Pour peu que Mapa© ait produit des préservatifs à 5 doigts, le slogan de campagne était tout trouvé. Sera-t-il donc impossible dans le futur d'enfourcher nos rutilants engins sans prendre des gants? Une mesure qui irait comme un gant à ceux qui n'en prennent pas, ou si peu  avec leurs congénères... Il n'en sera probablement pas de même avec les habitués de l'arsouille. Plus moyen de jeter le gant à ce potentiel adversaire qui nous toise en attendant le feu vert et encore moins pour celui-ci la possibilité de le relever. Quelle guigne! Malgré tout, il nous restera encore la possibilité de dissimuler une main (droite) de fer dans un gant de velours, histoire d'enrouler du câble sans arrière pensée. Si cette idée prenait corps, j’aurais le sentiment que le CNSR a été doublement noyauté, par le lobby des gants de palpation en latex et celui des proctologues. Une occasion rêvée pour la ganterie française et internationale de double pénétrer le marché.

dimanche 3 février 2013

Divorce consommé.

Tous ceux qui n'ont jamais eu la chance de divorcer, ne savent rien de ce sentiment. Rencontrer l'autre, celui ou celle avec qui on a partagé de bons moments et des choses plus fortes encore. La roue a tourné, les vies ont divergé. Et si on est content de se revoir, de prendre quelques nouvelles, on sait l'un comme l'autre que notre vie est ailleurs.
Voilà quelques jours, me préparant pour un (petit) viron avec Longstroke, déception sans fond, le Skipster refuse obstinément de donner de la voix. En ces temps de mariage pour tous, ne soyez pas étonnés que je partage la route avec un engin au masculin. Magie du réseau GSM je préviens mon pote qui dare, dare rapplique à la maison. Tous les symptômes de la batterie déchargée sont là. (Je vous épargne le côté technique de l'affaire qui sera résolu un peu plus tard.) Je déclare alors: "Je prends la caisse et on se retrouve là-bas." Pour l'anecdote, il s'agit de visiter un salon de vieilleries à deux et quatre roues. Même trois en fait.
Il me rétorque tout de go: "Pourquoi tu ne prends pas la Guzzi?" Bigre, ça ne m'est pas venu spontanément à l'esprit...
Nous voilà donc en route, la V11 en tête, l'Iron qui suit sagement. Voilà, c'est bien de cela qu'il s'agit. Chaque passage près de Larosso (féminine, elle) me donne à voir son allure de Café Raceuse aguicheuse, à la fois brute et sensuelle, si belle à regarder. Mais une fois installé aux commandes, c'est la grande incompréhension. Je ne comprends plus rien à cette moto, je suis crispé, le côté on/off de l'embrayage que j'ai tant loué quand je passais les rapports bien dans les tours, la position, plus rien ne va. 
Finalement, j'ai fait l'aller-retour en moto, certes, mais sans plaisir véritable. Et pourtant que de bons souvenirs et d'anecdotes me viennent de ces presque 10 années à rouler avec elle.Rien n'y fait. La page est vraiment tournée.
On peut trouver cela désolant. Pour moi, c'est rassurant. Ce retour vers une Harley n'était pas le fruit d'un coup de tête masqué par de fausses vraies raisons. C’était bien le signe d'un divorce profond, mais tous les bons (et moins bons) instants sont gravés en moi. Au final, ceux qui ne connaissent rien du divorce et qui roulent en bécane ont une chance d'en connaître les sentiments malgré tout. Il suffit d'attendre.
J'ai dans ma bibliothèque, une histoire de Moto Guzzi, en Italien, avec cette dédicace de Goffredo Puccetti: "A Pascal, grand guzziste." En réalité, même si j'ai beaucoup aimé la California aussi, j'ai plutôt été un "grand" Vonziste. Deux fois même. Je reste néanmoins attaché à la vieille dame de Mandello, à son passé surtout. Et c'est pourquoi aussi, je garde en mémoire l'autre dédicace figurant dans le livre, de mes amis Fabienne et Salvatore: "...en espérant renouveler notre périple mandellien un jour prochain." 
J'y compte bien, même avec une américaine!

samedi 2 février 2013

La tendance et le style.

Crédit photo: www.coupdekick.free.fr
C'est un de ces hasards du net qui a posé sous mes yeux une 400 Yam RD "caféracerisé" voilà quelques jours. Je m'y suis arrête un moment. Il faut dire qu'en 1976, c'est bien loin, j'ai été à deux doigts d'en acheter une, avant de finalement céder aux sirènes d'un autre twin, quatre temps celui de la marque au diapason, un 500 XS.
L’engin, s'il est traité assez sobrement et dans l'ensemble avec bon goût, m'a quand même quelque peu surpris. Outre l’absence de garde boue avant, les coudes d'échappement se voient affublés des désormais "incontournables" bandes thermiques dont usent et abusent nombre de préparateurs. Tendance quoi. Vous direz, que j’ergote, mégote, pinaille. Peut-être.
Cette machine m'a tout de suite fait penser à une autre, sur une base identique et qui me fit baver voilà près de 40 ans. Je l'ai déjà évoquée dans un ancien billet, il s'agit de la 400 PMS. PMS, concessionnaire Yamaha parisien avait homologué sous son nom une série de 400 RD (et de 250 précédemment) préparées pour le Promosport. Une petite recherche plus tard, j'ai eu la chance de trouver un scan de l'essai de la 2 et demi par Fred Tran Duc en personne. C'est dans celui-ci que j'ai vu mentionné pour la première fois le terme de "Café Racer".
Concernant la préparation, l'accent avait été mis sur la puissance et une certaine efficacité. Au détriment de l'agrément moteur et du confort. Quant à la finition, elle était alors le cadet des soucis de cet atelier. Néanmoins, point de bandelettes thermique, mais le garde boue avant était à sa place.
Concernant la prose de Fred, ceux qui ont connu le MJ de cette époque s'en doute, elle est rédigée dans un Français des plus réjouissants, tout en restant à la portée du commun des mortels, en se permettant de citer Montherlant et le Coran.
Or donc, il serait temps que les préparateurs et garages qui se piquent de caféracérisation arrêtent l’utilisation et l'application à tout va sur les modèles "vintage" de trucs et recettes tendances qui bien souvent ne correspondent ni à l'esprit ni à la temporalité de ces bécanes. Un cafra, c'est avant tout fait, comme toute moto, pour rouler. Efficacement. Alors, les bandes thermiques, les pneus Firestone, les selles de fakir, basta. Qu'ils arrêtent de suivre la mode et essaient plutôt de la précéder.
Quant à ceux qui écrivent dans la presse spécialisée, qu'ils plongent dans les archives, compulsent les écrits de Fred Tran Duc, de Guido Bettiol et de quelques autres, histoire de se souvenir qu'on peut écrire sur la moto avec style.