mardi 29 décembre 2015

Hawkwind - Motorhead - Lemmy




Voilà. Lemmy Kilmister a cassé sa pipe. Quoiqu'on puisse penser artistiquement de MotorHead, le groupe et son leader laisserons une trace dans l'histoire du Rock.
Pour me souvenir de lui, retour en arrière dans les 70's à l'époque où il tenait la basse au sein de Hawkwind, avec ce morceau au titre révélateur. J'ai vu le groupe en live à Marseille en 74 si ma mémoire ne me trahit pas. Grosse impression avec ses deux batteurs, ses effets de scène spectaculaires et son Rock très "cosmique".

vendredi 18 décembre 2015

P..... 40 ans! - Excentricités

Ce fameux jour de Juillet revêtait la forme d'un accouchement après une gestation qui ferait pâlir madame éléphant. Après les rêves de cyclos Italien, Malagutti, Garelli, Otus, le fantasme de la 450 Honda d'un pion du bahut, arriva, à 16 ans, le 103. Avec mon copain Jean Louis et sa Bleue, l'année de nos 17 ans, premier appel de la route. Une virée d'une semaine dans le Massif Central! 
Et puis le bac et la récompense, cette 125 Yam avec laquelle j'avais déjà en pensées parcourus des centaines de kilomètres.
Le (2) temps d'un rodage et début Août, route me voilà! Les Alpes, le Jura, les rivages de la Manche et retour dans le Sud! Ivresse des premiers cols en bécane, joie de quelques étapes chez des potes et dans la famille. Première aube sur la route.
Première gamelle aussi tant qu'à faire. Excès de confiance du novice enthousiaste dans la descente du col des Saisies du côté de Beaufort et paf dans le talus! Chance du débutant, ni le pilote ni la machine n'eurent trop à souffrir de cet événement. Je poursuivis mon chemin avec un peu plus d'humilité et de prudence.  
Une année marquée par l'euphorie du premier frottement de repose pied dans ce "S" du côté de Berre, par une énorme frayeur dans ce droite du côté de Sausset. Ma trajectoire m'emmenait droit dans la bagnole qui arrivait en face. Le conducteur bien réveillé, envoya franchement à gauche et je passais à l'extérieur. Personne ne s'arrêta. 
Quelques mois de balades plus ou moins contemplatives et de concentres plus tard, mon esprit (motard) s'enflammait déjà pour un engin un peu plus musclé. Manquait cependant LE sésame, le permis A. Je roulais en 125 grâce à l'équivalence du permis bagnole. Pour mes dix-huit ans mes parents m'avaient payé le permis B. C'était ça ou rien. Si je voulais le A, à moi de me débrouiller. Mon entrée dans le giron de l'éducation nationale en octobre 75 allait me permettre d'acquérir l'autonomie financière nécessaire. 
Permis B au printemps 76, une deuxième (et dernière) gamelle avec ma petite Yam et en Juin j'entrais dans le monde merveilleux du crédit. Mon penchant premier m'orientait vers un 400 RD. Ce me semblait être un digne compromis entre exploits sportifs de quartier et virées au long cours. Mais les trois diapasons venaient de mettre sur le marché le 500 XS. Deux cylindres, double act, quatre soupapes, freins à disques av/ar. Donné pour 50 cv l'engin était techniquement à la pointe. J'entrais dans le monde du twin quatre temps à qui je suis resté fidèle. (Malgré un ou deux accrocs) 
Rodage suivi d'une virée de quinze jours vers la Bavière, où je retrouvais mon copain d'enfance Bernhard avec un blouson Kawa et un 500 trois cylindres. Durant ces quelques jours, l'amitiè franco/allemande ne fut pas une vue de l'esprit autour de quelques repas et des sinueuses routes bavaroises.
Les deux années qui suivirent virent le totalisateur s'affoler. Entre concentres et balades avec Patrick, virées avec mon pote Roland et sa Quatre Pattes et sorties musclées avec la bande du Majestic, notre Joe bar à nous, la Yam n'avait guère le temps de refroidir. 
Si la route était toujours relax avec Patrick, tout en tenant des moyennes respectables, l'agitation du bocal était plutôt de mise par ailleurs. Avec Roland, tranquille dans la vie mais excité du gaz, la "balade" oscillait entre plein pot et au taquet. La seule idée, pas franchement lumineuse qui nous vint, un jour de traversée des gorges de l'Ardèche, fut de tomber les blousons et les accrocher sur la selle. Mais nous avions gardé les gants. En tee-shirt on allait se balader tranquilles. Las, au bout de dix minutes nous avions repris notre rythme de damnés, sans pour autant stopper pour se rhabiller!  Quant à ceux du Majes', même motif, même punition avec le nombre en plus et donc tous les "exploits" qui peuvent en découler. Plus vite, ça n'aurait pas été raisonnable. 
Un peu las de laisser de la ferraille sur le bord des départementales, successivement une Simca Rallye II, la fameuse Quatre Pattes puis une 4L F4, Roland décida de se tourner vers la piste en compagnie de Claude, "Le grand sec". Achat de deux Portal 250 et en route pour le championnat Promosport. Entre bouts de ficelles et grosses arsouilles c'est l'ambiance du paddock qui marquera nos esprits. On côtoyait Philippe Guichon qui défendait avec brio les couleurs de Ducati en 1000 et pas mal de fortes personnalités, gros coeurs, petits moyens avec un formidable esprit de fête et d'entraide. Pour les résultats, on suivait plutôt notre pote Jean Jacques Sabiani, qui après de bonnes perfs en Promo 125 et 500 et en coupe Kawa,  vit sa carrière stoppée par un accident au départ de la course 250 national en ouverture du Bol 78. Décidément...
Moments d'insouciance, beaucoup, d'inconscience, encore plus. Ces excentricités seront ponctuées par quatre belles gamelles en deux années. Pourtant, ce que je revois le mieux, c'est ce soir où j'éclatais le rétroviseur gauche, qui dépassait bien peu du multi position Bottelin Dumoulin, sur l'aile de cette voiture que je croisais dans une portion de route que je connaissais (trop) bien.
J'aurai le loisir de me calmer plus tard.  
 


lundi 14 décembre 2015

The Rakes



Pas de bol, si vous n'avez pas vu et entendu The Rakes avant 2009, c'est raté pour un live. Il reste trois albums sortis entre 2004 et 2009 (Capture/Release - Ten New Messages - Klang) pour profiter de l'énergie du quatuor anglais. Attention, sur scène, ils sont cinq, comme les mousquetaires. Energie renouvelable il faut croire. Leurs albums et leurs prestations scéniques ne laissent pas une minute de repos. Une musique toujours à 100 (mph). Ni plus ni moins. Curieusement, si l'on excepte Alan Donohue le chanteur au jeu de bras assez particulier, les autres membres du groupe font montre d'un flegme tout britannique durant leurs sets. Un peu à l'image d'un Bill Wyman des Rolling Stones, toujours zen dans son coin de scène.

mercredi 9 décembre 2015

P..... 40 ans! - La genèse.

Quarante ans depuis ce jour de juillet 75 où, pour la première fois, je rendais son salut au motard en Quatre Pattes que je croisais avec Ma moto. Officiellement la 125 Yam était un vélomoteur mais j'étais devenu motard! 
Plus que les machines, les rencontres qui y sont liées ont joué un rôle important. Les premières surtout.
Au commencement, donc, il y eut Alain. Une bête curieuse pour l'époque, qui venait au bahut en 850 GT California. Et pour cause. Il cubait 2 ans de plus que la moyenne en seconde. Cette Calif, il la devait à une tombola organisée par Robert Teston, importateur Guzzi jusqu'en 72 et concessionnaire de la marque, dans le cadre d'une concentre marseillaise. Venu en 125 Honda, il était reparti en V-Twin italien. Premières vraies sensations de la route! J'ai en mémoire une nuit, alors que nous roulions vers La Couronne, les gerbes d'étincelles de la grosse Guzz' sur l'angle et des aiguilles des instruments Veglia qui m'hypnotisaient par dessus son épaule, de leur agitation parkinsonnienne... Alain, d'une famille d'intellectuels, rêvait de grands espaces. Alors que le Bac s'annonçait pour moi, il larguait les amarres pour le Québec, me laissant ses bottes, son blouson et Patrick.
Patrick. Grande gueule, grand cœur. Ecorché de la vie. Je l'ai connu avec des béquilles, en convalescence chez Alain. Patrick, c'est le prototype même du gars que je n'aurai pas rencontré sans la moto. Véritable vecteur de lien social. Un mec bourré qui te percute à un feu rouge à plus de 100, ça laisse de méchantes traces. Opérations multiples, rééducation, convalescence, il n'attendait qu'une chose: repartir en bécane. Les dommages et intérêts perçus suite au procès permirent au "Fléau Ravissant" d'acheter son rêve à deux roues au printemps 1975. Une Guzzi T3 Calif'. Il va me faire connaître l'ambiance des concentres que nous écumerons ensemble trois années durant. Une virée avec lui, au moins une anecdote. Comme ce rassemblement dans les monts du Beaujolais. On quitte la N6 du côté de Mâcon. On se retrouve avec trois quatre gars qui montent aussi. La nuit tombe, le brouillard se lève. La Calif était avec ses six (!!!) longue portée un light show roulant. 
"Bon, ben tu vas rouler devant. On te suit." Quelques bornes plus loin, tout le monde a fini dans une prairie, sans dommages aucun, et dans un fou rire général, lorsque la Guzz' a tiré droit dans un virage. Avec lui je vais côtoyer une foule de personnages haut en couleurs. Philippe "L'Alsacien" et sa 500 Kawa, roi du dortoir en abri bus, le seul type que j'ai jamais vu faire cuire des sardines à l'huile sur un Camping Gaz... Tant de jours, de routes partagés en avait fait une sorte de grand frère.
Et puis, il y eut ce coup de fil au lendemain du Bol 78. Bidasse, j'encaisse ces quelques mots. "Ton pote Patrick et sa copine ont été percutés par une bagnole du côté de Cuges. Ils sont morts tous les deux". 
Je n'y croirai vraiment qu’après m'être trouvé devant leur tombe à la perm' suivante. Patrick, toujours là dès que la route se déroule devant moi, ou à l'écoute des vieux albums de Renaud qu'il m'avait fait découvrir.
Il y en eu d'autres de ces moments.  
Alors que la moto était encore l'objet fantasmatique convoité à travers les pages du Moto Journal de Guido Bettiol, un samedi en fin de matinée, Christian, un gars de mon patelin s'était encastré avec son Quatre Pattes dans le bus qui nous ramenait du lycée. Y perdant la vie. Ce jour là, la cote de l'action "Moto", déjà pas très bonne dans l'esprit de ma mère, connut un krach retentissant. 
Puis ce fut Franck, jamais revenu d'un week end dans les gorges du Verdon. Nous fûmes six du Moto Club à porter son cercueil, étrange expérience où il est difficile de n'être pas submergé par l'émotion. Franck tout jeune père dont je retrouvais la petite fille dans ma classe quelques années plus tard. Un douloureux raccourci. Il y eut aussi Mario, longtemps après. Mario et sa passion de la culture amérindienne, son sens du partage et de la proximité. Le premier à être emporté par la maladie. Perdre des copains sur la route paraît alors moins injuste... Injuste loterie de la vie lorsque Alexandre, le fils de mes amis Salvatore et Fabienne, passionné de mécanique, de Ducati et de Guzzi, l'esprit aussi affûté que son père, fut arraché à 24 ans par ce maudit crabe à celle qui partageait sa vie, ses parents, ses amis...
Quarante ans, qui laissent quelques vilaines traces et heureusement une foultitude de moments fabuleux!

Ca continue, bientôt.


lundi 16 novembre 2015

Gimme Shelter


Un des titres qui fait que j'aimerai toujours les Stones. Le texte est lourd de sens en ce mois de novembre 2015 alors qu'il sort en 1969 sur l'album "Let it bleed" en pleine guerre du Vietnam. Pour toutes les victimes du 13/11/2015.

Une tempête menace maintenant jusqu'à ma propre vie
Si je ne trouve pas d'abri, oh ouais, je vais disparaître
La guerre  les enfants, ce n'est qu'à portée de tir
Ce n'est qu'à portée de tir
La guerre, les enfants, ce n'est qu'à portée de tir
Ce n'est qu'à portée de tir, ouais
Regarde le feu balayer aujourd'hui jusqu'à même notre rue
Il brûle comme un tapis de braise, un taureau furieux qui ne sait où aller
La guerre, les enfants, ce n'est qu'à une portée de fusil
Ce n'est qu'à une portée de fusil
La guerre, les enfants, ce n'est qu'à une portée de fusil
Ce n'est qu'à une portée de fusil, ouais
Ouais ! Hé !
Le viol, le meurtre,
Ce n'est qu'à deux pas de chez nous, ce n'est qu'à deux pas de chez nous
Le viol, le meurtre,
Ce n'est qu'à deux pas de chez nous, ce n'est qu'à deux pas de chez nous
Le viol, le meurtre,
Ce n'est qu'à deux pas de chez nous, ce n'est qu'à deux pas de chez nous, ouais, ouais, ouais
La crue menace aujourd'hui jusqu'à ma propre existence
Offre-moi, offre-moi asile ou je vais disparaître
La guerre, les enfants, ce n'est qu'à portée de tir
Ce n'est qu'à portée de tir, ce n'est qu'à portée de tir
Ce n'est qu'à portée de tir, ce n'est qu'à portée de tir
L'amour, je te le dis, frangine, ce n'est distant que d'un baiser
C'est juste un baiser qui nous en sépare
Ce n'est qu'à un baiser de distance, ce n'est qu'à un baiser de là
Ce n'est qu'à un baiser de là, baiser de là, baiser de là, ouais !

jeudi 15 octobre 2015

Sens mécanique et mécanique des sens.

J'ai lu de A à Z le HS Moto Mag "Tendance Rétro". Contenu intéressant pour qui hésiterait entre une vieille dans son jus et une jeune aux allures de vieille et souhaite en savoir plus sur le merveilleux monde du vintage. Sans compter des dessins de Philippe Gürel hilarants.
Ces machines font généralement le bonheur de motards, motocyclistes d'un âge certain qui retrouvent ainsi un peu de leur jeunesse. Ce qui est un peu idiot. Dès que je suis sur ma bécane, j'ai à nouveau 20 ans. Et je pense que c'est le cas pour beaucoup d'entre nous. Je dois un peu tricher: une personne qui m'accompagne depuis un bon moment me fait remarquer que ce serait plutôt 16 ans et en permanence...
Ceci dit l'expérience m'a appris certaines choses sur cette querelle des modernes et des anciens. Si on peut raisonnablement envisager que les modernes sont plus fiables que les anciennes, manquerait plus que ça, les premières traînent néanmoins un handicap de taille. Lorsque leur fiabilité est mise à mal, hormis le numéro de téléphone de ton assistance, soigneusement en mémoire dans ton smartphone rien ne va te sauver. Parce que la clé de 14 et l'électronique ne sont pas faites pour se comprendre. Prévoir également un opérateur ayant une couverture réseau digne de ce nom. Après, il n'est plus qu'à s'en remettre au dépanneur. Lequel dépanneur on gardera bien à l'oeil. Celui-ci n'est généralement pas un expert en transport de moto.  
Maintenant, si on se déplace avec des potes qui roulent en anciennes, disons 20/30 ans d'âge, la route devient plus palpitante. En effet, la moto "vintage" peut parfois se révéler capricieuse. A la différence prêt que l'arrêt est rarement définitif. Une bécane "dézépoque" ça se dépanne au bord de la route. Je peux en témoigner. 
Une bistrouille électrique, un câble de gaz qui pète et autres joyeusetés du même tonneau sont rapidement ramenés à la raison pour que tu sois ensuite ramené à la maison. J'ai entre autres en mémoire mon pote BigSteve remplaçant un câble de gaz sur sa Calif II au beau milieu des Cévennes puis dans la foulée, faisant sa synchro à l'aide du Twinmax rangé dans une sacoche. Ca c'est pour la facilité. 
Ces mêmes potes ont aussi un sens mécanique que l'électronique nous fait perdre. Si la fonction crée l'organe, l'évolution de l'organe modifie la fonction. Donc, dernier exemple en date narrée par mon pote Mc Gyver*. C'est d'ailleurs cette anecdote qui m'a inspiré ces quelques lignes. Le mieux est de laisser l'intéressé s'exprimer.
"...le compteur fait son tour 00000 , Méjannes-les-Alès: Tout le monde descend ! La Salope est en roue libre ! Un rapide inventaire: il manque à l'appel: l'écrou et la rondelle qui tiennent le pignon de sortie de boite.
Ah , le toujours surprenant plaisir du Mono** qui vibre, trop !
Retour à pieds sur quelques kilomètres en espérant croiser l'écrou, retour à l'engin qui ne risque pas d'aller très loin en l'état [...] mais c'était sans compter la rencontre de l'Homme et de la bouteille de Coca... Dans le film***, elle est en verre, ici le plastique suffira. Je découpe le goulot à l'Opinel, agrandit le diamètre du goulot pour que ça rentre dans l'axe et maintienne le pignon dans les cannelures dudit axe, pratique deux encoches s'encastrant dans le carter protège-chaine pour pas que l'invention se barre, revisse... Je reprends la route du retour avec comme seule pièce valable le CoCa. Ça a tenu jusqu'à la maison".
Moralité, l'ancienne laisse à son propriétaire une latitude d'intervention sans pareil et celui-ci fait preuve d'une débrouillardise au dessus de la moyenne. Conséquence immédiate, tels ces bombardiers en piteux état ramenant leurs équipages après une mission de bombardement sur l'Allemagne, une vieille te ramène presque à coup sûr chez toi. La jeune t'abandonne sans vergogne à ton triste sort de piéton involontaire.

*Nom d'emprunt largement justifié.
** Il s'agit d'un 500 XT
*** Les dieux sont tombés sur la tête.


vendredi 9 octobre 2015

Au théâtre ce soir.

"Bonjour mon cher Manuel te voilà fort élégant pour ce comité interministériel. 
-Elégant, élégant, comme tu y vas mon cher Bernard.
-Les gants, oui. Voilà une idée admirable pour stopper cette funeste hécatombe routière. Rendons le port des gants obligatoires pour les conducteurs de deux roues dès 2016.
-Sacré Alain. Toujours cet esprit d'à propos que nous t'envions tant.
-Ah, Marisol te voilà. Cette étole en renard te sied à ravir. 
-Je sais, je sais. Mais Ségolène ne sera pas fâchée. C'est du faux.
-Quoi, un faux radar?
-Sacré Alain. Il ne s'arrête plus. De faux radars! Que n'y avons nous pensé plus tôt!
-Des faux radars, je veux bien. Mais on garde les vrais PV."
[...]

Extrait de l'acte 1 scène 1 de Comment Inspirer Sourire et Raillerie.
Avec par ordre d'apparition:
Bernard CAZENUVE
Manuel VALLS
Alain VIDALIES
Marisol TOURAINE

Les décors sont de Claude GOT et les costumes de Chantal PERRICHON

Toute ressemblance avec des personnages réels n'est pas fortuite.


lundi 5 octobre 2015

Journée américaine Le Thor

L'automne est bien là. Une brume tenace et humide nous accompagne au long de la route qui nous mène vers Le Thor.
Depuis les débuts en 2009, l’événement s'est étendu et tout le village est investi par les mécaniques de l'oncle Sam et leurs fans. La parade des véhicules, véritable coup d'envoi de la journée, fait la part belle à l'Amérique. Il fallait un peu s'y attendre. Un oncle Sam à l'esprit large néanmoins. Au milieu de rutilantes "grosses Harley avec les chromes" ou de Ford Mustang à 35 smic, évoluaient entre autres, pour la plus grande joie de leurs propriétaires, quelques 125 jap', une deuche porte Vespa, une 203 flammée et même, c'est à peine si j'ose le dire, un scotère Yamaha quelque chose Max. Mais avec un motocollant Easy Rider. L'honneur est sauf.
La fureur mécanique passée, on déambule dans les rues du centre ville profitant des quatre scènes disséminées ça et là, sur lesquelles se succèdent sans discontinuer des groupes aux styles variés. Pas trop quand même. Le rock n'est jamais loin.  Amis de Pascal Obistro ou Florent Brunel passez votre chemin. Les choses étant bien faites, les comptoirs pour le boire et le manger en nombre et habilement répartis, permettent de remplir les estomacs, les gosiers et les oreilles simultanément. 
D'une scène à l'autre, on rencontre stands et tribus en tous genres et surtout motos, voitures et camions. Comme d'habitude, on peut constater que tous les goûts sont dans la nature. Quoi que l'écologie ne soit pas le maître mot de ce genre de sauterie. 
Curieuse impression en retrouvant celle qui fut ma première "grosse" cylindrée, un 500 Yam XS, métamorphosée en un curieux engin Vintage, à des années lumière de l'esprit avant-gardiste de celle-ci à l'époque. (Freins à disques, roues en alliage, double act, 8 soupapes...)
Plus d'actualité, on pouvait profiter d'une VW garantie sans logiciel truqueur, sans moteur diesel non plus. La Karmann Ghia, une ligne superbe!
Très sympas également un duo de Shovel rigides sans rien de spectaculaire mais représentatifs de l'esprit "deux roues, un cadre, un moteur".
Petite minorité de Cafés Racers plutôt réussis. Une très chouette 4 pattes "Vince Racer" et une 450 CB coursifiée, dotée d'un cadre périmétrique artisanal de très belle facture.
Mon penchant naturel pour le Sportster m'a particulièrement attiré vers un Iron au traitement "racing" bien vu qui allie customisation et efficacité. 
Mention spéciale aux héros de la libération qui ont poussé le souci du détail jusqu'à venir avec un vrai blessé, en état de lever le coude néanmoins.
Tout ceci digéré, retour à la maison. Finalement, le trajet est toujours le meilleur de ces journées. Ce moment où on profite de notre machine, de la route et de l'espace qui s'offre à nous.


mercredi 16 septembre 2015

Royal Cambouis



Avec un nom pareil, j'aurais du me méfier. Et surveiller mes arrières. Pour une fois que je portais un futal plutôt clair, les contorsions et le recul entre deux bécanes m'ont valu un contact bien marquant avec la chaîne abondamment graissée d'un Shovel. Marqué, presque, dans ma chair par la mécanique. 
La première de ce rassemblement en la riante cité balnéaire de Sausset les Pins a pris des allures de Wheels & Waves méditerranéen. Le souffle ininterrompu d'un vent d'une bonne force 7 est venu ajouter les vagues aux roues, faisant au moins la joie de quelques véliplanchistes. Un peu moins celle des machines rapidement couvertes d'une pellicule humide chargée de sel. La journée a donc commencé par une lutte contre ce maudit vent pour rejoindre la Côte Bleue en compagnie de Longstroke et son fidèle Black Pearl.
Sur place nous avons arpenté le front de mer, réservé au meeting, entre choppers, bobbers, hot rod, café racers et divers stands à la tendance vintage certaine. Du, goût, du bon, du moins bon, de l'incohérent, du mauvais, tout ce qui caractérise ce genre de réunion. Mais chacun le sien...
Un moment assez sympa, dans l'air du temps, mais je ne boude pas mon plaisir. Les relents et impressions de mécaniques du siècle passé, sous le signe des carbus c'est ce que j'aime. Alors, que cette première ait une suite dans la région et fasse naître d'autres initiatives du même tonneau.

dimanche 16 août 2015

Les 16 travaux d'Hercule. Celui qui rit quand...

Cela fait un bout de temps que le numéro spécial été de Moto Mag traîne sur une étagère du bureau. Je me décide quand même à l'ouvrir, histoire de ne pas être en retard d'une saison. Probablement sous le coup d'une OPA de Marie Claire, MM nous propose un dossier moto et érotisme. Un peu déçu, j'attendais également: "Perdez 5 kg pour rentrer dans votre cuir avant cet été". Notez bien que de ce point de vue, le latex est extensible. 
Le sujet "16 expériences à vivre dans sa vie de motard" a lui, retenu toute mon attention. Suis-je un vrai? Voyons, voyons...
Sensations - Poser le genou sur circuit. Il m'est arrivé de poser mes roues sur un circuit. Voilà un sacré bail. A l'époque, j'avais fait sensation parmi mes potes en faisant jeu égal avec eux, ce qui n'était pas vraiment le cas sur la route. Un brin de fierté, je dois l'avouer, pour moi. Concernant la génuflexion, technique balbutiante à l'époque, j'ai quelques souvenirs, hélas liés à d'autres contusions dont je me serais volontiers passées. Un bilan en demi teinte donc.
Pélerinage - Faire les Eléphants. Nonobstant ma tendresse pour les pachydermes, force est de constater que mon naturel m'incline (sans poser le genou, quand même) plus à faire l'âne ou le singe. 
Jubilation - Réparer au milieu de nulle part. Pour avoir pas mal bourlingué en Guzzi, la réparation, je connais un peu. J'ai bien dit un peu. Histoire de river leur clou à ceux dont la seule crainte est de perdre le numéro d'appel de leur assistance. Néanmoins, la prudence m'a toujours incité à réparer non pas au milieu de nulle part, mais toujours sur le côté. On ne sait jamais. 
Attraction - Rouler en side car. Attraction, le terme est habilement choisi. L'attirance naturelle de l'engin pour l'un ou l'autre côté de la chaussée ne peut que laisser perplexe le débutant. Et laisser son passager dans un état de sidération avancé. Ces considérations balayées, on est alors soumis à l'attraction des badauds de base sitôt qu'on fait halte ici ou là. Particulièrement si on est aux commandes d'un Ural en tenue de camouflage. Comme dirait Daho, "des attractions, désastre..."
Mythe - Tracer la route 66 en Harley. A tout prendre, je préférerais la tailler. "Elle rêvait de voyages De bagages de paysages De grosses Harley avec les chromes..." (Alain Souchon)
Adrénaline - Aller au Tourist Trophy. Dès l'instant ou il possible d'en revenir, je n'ai rien contre.
Nature - Les premiers pas en chemin. J'en ai un souvenir personnel très précis. Une mienne copine m'avait prêté son 125 XLS en attendant de récupérer mon 500 XS Yam en voie de réparation suite à un contact viril avec le bitume. Elle aurait du se méfier. Voulant tester la capacité de ce sympathique trail hors des sentiers battus, je le lui ai rendu légèrement chiffonné suite à une tentative de franchissement dans le style montée impossible. Comme je suis un gentleman, (je ne roule pas la nuit) j'ai pris en charge la remise en état. 
Désolation - Démarrer avec un antivol. Joker!
Ambiance - Passer la nuit aux 24H du Mans. Au Bol ça vaut pas?
Sourire - Rencontre avec des insectes. Carrément rencontre du troisième type. Je roule grosso moto à 95% du temps avec un jet open face. En cas d'urgence, j'y greffe une bulle. Donc en matière d'insectes, piqueurs ou pas, gros ou petits, de quelque couleur que ce soit, je suis à disposition pour des conférences sur le sujet. Pour le tarif, j'ai le même agent que Sarkozy.
Commotion - Prendre un retour de kick. Malgré la gérontophilie avouée de certains d'entre nous, la narration d'un retour de kick par un témoin authentique va devenir aussi rare que celle d'un assaut à Verdun par un témoin d’époque.
Frisson - Assister à une course sur glace. après avoir assisté une fois à la chose, je ne peux qu'être d'accord. Néanmoins, pour ce qui est du GRAND frisson, rien de mieux qu'une virée de Noël matinale entre monts du Vaucluse et Ventoux. Sentir les 255 kg du Sportster partir en figure libre sur quelques sournoises plaques de verglas procure un frisson inoubliable!
Implication - Participer à une manif. Les manifs, je les supporte à pieds. Signe de l'âge, c'est ma brêle qui apprécie modérément. Un Sports', paradoxalement, ça n'aime pas vraiment rouler au pas. 
Création - Retaper une ancienne. Tout vient à temps à qui sait attendre. En attendant, l'expérience la plus proche à laquelle il m'ait été donné d'assister, c'est la tentation d'un pote de taper une ancienne pas vraiment coopérative au démarrage.
Pince sans rire - La bourde en mécanique. Ma modestie me fera taire les miennes. Mais en pensant à celles des copains c'est le fête aux risorius*! N'insistez pas, je ne dénoncerai personne.
Solitude - Affronter le désert. Mouais... Affronter, le terme est juste. Mais en fait de solitude, les déserts proches exposent plus à faire la une des chaînes de "fast news". D'autant plus que la place d'otage français est vacante en ce moment. Il me semble plus raisonnable de se rabattre sur la mer de sable du côté d'Ermenonville. Pour les irréductibles, il est malgré tout envisageable de faire d’étonnantes rencontres. Ce n'est pas Nikolaz qui me démentira.

Au final, il manque tout de même une rubrique "Cauchemar". Chacun ses phobies. Rouler en mp3 ou tout autre engin de la sorte mériterait même le qualificatif de pire cauchemar. Ouf, je viens de me réveiller!


*vous ne le trouverez dans aucun album d'Astérix.

lundi 10 août 2015

Salut Coyote...


... te voilà parti sur le chemin de l'éternité pour un road trip sans limites.

vendredi 19 juin 2015

Solitude(s)

La solitude, ça n'existe pas... Un chanteur du XXème siècle, un peu mort depuis, le prétendait. Ce qui prouve qu'il n'avait de son vivant jamais roulé en moto. La solitude en question, est de celle qu'on aimerait précisément plus solitaire. Malheureusement, elle survient généralement en présence d'un bon contingent de congénères. Pour notre malheur, elle est proportionnelle au nombre de témoins. Je dis notre, car comme le dirait si bien Emmanuel Barbe: Tous concernés. 
En effet. Souviens toi, ce dimanche en fin de matinée. Tu quittes, ou du moins le crois tu, cette bourse que tu as arpentée toute la matinée. Ta compagne bien installée, tu démarres en douceur. Enfin, presque car le V-Twin qui te donne tant de satisfactions se couche sans crier gare sous l'oeil goguenard de la foultitude de témoins présent. Ah, la solitude! Ah, la honte qui s'empare de tou ton être. Physiquement indemne, ta moitié itou, la meurtrissure pénètre au plus profond de ton âme. Tout à l'évocation passionnée de quelques-uns de ces objets merveilleux vus depuis le matin, tu as laissé le U bien sagement en place dans la roue arrière... 
Souviens toi aussi de cet après midi. Après les quelques kilomètres de cette balade, on stoppe, dans une discipline quasi martiale, devant les hangars de cet aéro-club où une bière bien fraîche nous attend. Tu te places bien sagement auprès de ce voisin d'un jour, sors ta latérale avec décontraction, laisse aller ton fringant Café Racer qui s'abat brutalement, t'emportant avec lui. Te voilà, telle la tortue sur le dos, impuissant, coincé. Tu ne dois ton salut qu'à la solidarité, teintée de vannes et chambrages bien sentis, de cinq paires de bras qui vont te tirer de ce mauvais pas. Le budget Forster's connut ce jour là une inflation proportionnelle à la déconfiture de ton âme.
Tu n'as pas oublié ce coup du sort. Après cette halte si sympa en bord de mer, tu t'apprêtes à quitter le parking des motos. Coup du sort, un pied qui glisse, la moto qui s'incline dangereusement à droite... Par chance (?) tu ne chutes pas, car te voilà coincé entre la Guzzi et le tronc de ce mûrier platane à l'ombre duquel elle se reposait. Désemparé, tu sens soudain la bécane qui se relève. A nouveau la moqueuse solidarité à produit son effet. Te voilà libre. Tu ne peux que piteusement remercier tes sauveurs et te maudire une fois encore...
A ce stade, ceux qui prétendraient n'avoir jamais été confrontés à cette honteuse solitude sont soit de fieffés menteurs, soit ils roulent en MP3 ou en Quadro, auquel cas je leur offre aussi sec un assortiment Bordeaux-Chesnel.
Mais tu le sais bien ami lecteur, le pire est toujours à venir. Et ce pire là, est le plus atroce. Où l'on voit que point n'est besoin de public ni de cascade pour se couvrir la tête de cendres. 
La journée était délicieuse dans cet été finissant. La halte de midi dans les gorges du Tarn tout autant. Il était temps de poursuivre cette escapade bucolique. Prêt à repartir, tu introduisis la clé dans le contacteur attendant le grondement sourd annonçant le réveil du twin. Une, deux, trois, quatre tentatives. Rien n'y fait. Pas le moindre son. Tu descends, ausculte la bête, sent une inquiétude sourde monter en toi. Pas maintenant, non. Ce maudit tas de ferraille ne va pas te lâcher ici. Honte sur toi, homme de peu de foi, incriminer ainsi ta fidèle monture. 
Rappelle toi, tu es bien sur ta moto. Pour démarrer, plutôt que de tenter vainement de tourner la clé qui est sur "on", appuie donc sur le bouton du démarreur. Ca va tout de suite mieux... La vieillesse est un naufrage.
Au terme de ces quelques lignes édifiantes, souvenons nous bien. Pour pasticher mon pote Grober, "en moto, le problème se trouve le plus souvent entre la selle et le guidon".

mercredi 3 juin 2015

Coupes Moto Légende

Les Coupes Moto Légende, un fabuleux melting pot motocycliste. Des pas toutes jeunes, des vieilles, des très vieilles, des hors d'âge. Des belles, des étranges, des bizarres, des moches, aucune qui ne laisse indifférent. Des participants au diapason, surtout ceux qui roulent en Yam', des machines vues durant ce week-end...
Cela commence sur le parking moto. Parmi la horde métallique se glissent quelques bijoux en une sorte de festival "off". 
Si vous n'êtes pas des fanatiques de la file d'attente, prenez votre ticket à l'avance. Ca vous changera des transports en commun aux heures de pointe.
On peut alors déambuler dans l'enceinte du circuit. Bourse, clubs, paddock, stands, il y a le choix. Pas dans la date hélas. 
La bourse, c'est l'endroit rêvé pour trouver enfin cet écrou carré d'axe de sélecteur qui permettra de donner vie à la Vélopette qui attend patiemment son heure au fond du garage. Dans le pire des cas, un tee shirt roots permettra de ne point revenir les mains vides.
Le paddock avec ses airs de tour de Babel est le lieu de toutes les découvertes et surprises. Du mono au six cylindres, du 50 au 1300 (ou plus?) deux temps, quatre temps, tout est là. De fabuleux racer, de modestes utilitaires. Des Vincent en veux tu en voilà. Des engins farfelus, parfaitement inutiles, donc indispensables qu'ils soient ceux de Lilliput ou Gulliver. Les Anglais sont les inventeurs de l'humour. Ils nous en administrent une nouvelle preuve avec la Speed Demon et son pilote George Shuttleworth aka Graeme Hardy. Des raretés, des marques jusqu'alors ignorées, des aperçues à de rares occasions qui surgissent soudain derrière une caravane. Mille et une raisons de s'émerveiller à chaque instant. 
Surtout, l'émotion d'entendre ces moteurs prendre vie et s'élancer pour quelques tours de piste. Du miaulement lancinant des tasses au martèlement sourd des gromonos de Grand Prix, c'est une palette sonore sans pareille qui envoûte les spectateurs; émotion des sons de nos premiers GP, découverte de sensations inconnues pour les plus jeunes. 
Et bien entendu, le lien qui fédère tous ceux présents ici, toutes générations confondues, la Passion, moteur des vies intenses. 
Un rendez-vous à connaître absolument qui fut surtout chargé de l'émotion des retrouvailles avec mes amis Fabienne et Salvatore, la rencontre de Stéphane et du petit Lysandre, sacré petit bonhomme et les moments trop brefs passés avec Isabelle et Martial. 
Merci à tous.



mardi 26 mai 2015

Essai (de) lecteur.



Enfin une véritable innovation dans la presse moto en ligne. Proposée par l'excellllllllllllllllllent Moto Mag', voilà un concept qui ouvre de grandes et belles perspectives. Plutôt que proposer un énième, et c'est pas fini, essai de bécane, le magazine citoyen nous propose le premier essai de lecteur. C'est le "de" qui fait toute la différence.
C'est bel et bien le motard, si je puis me permettre, qui est au centre du test et non la machine. Premier opus donc, avec "Maïk" dans la catégorie hipster urbain. Vous avez le droit de vous marrer abondamment. Profitez en, votre tour pourrait venir. La série pouvant être déclinée à plus ou moins l'infini, j'attends avec impatience le décryptage complet du génome motocycliste . Au fait, je me suis laissé dire, de source sûre, que "Maïk" se nomme en réalité Axel.
Merci à MM d'avoir laissé traîner à l'arrière plan une Griso. Cela a provoqué une virulente érection chez certains de mes camarades.

mardi 5 mai 2015

Céven'Oil Trophy

Le programme était tentant. Un montée réservée aux motos "dézépoques" et aux Cafés Racers de tous poils. Voilà un bon prétexte pour dégourdir les bielles du Sports'. Point de bonne journée sans bonne compagnie; mon pote Michel emmène son Scrambler Ducati histoire de profiter du joli tronçon entre Ganges et le départ de la côte. En route donc pour St Maurice Navacelles et le premier Céven'Oil Trophy. En vrai, c'est de Madières que s'élancent les bécanes pour rejoindre St Maurice sur le plateau qui abrite le fameux cirque. Une belle grimpette d'environ six bornes: une première partie en courbes rapides qui longent le cours de la Vis (lequel n'est pas sans fin) suivie d'une succession de lacets pour atteindre l’arrivée.
Je le dis tout de suite: les absents ont eu tort. Objectivement, ce tracé est un véritable régal par son profil, sa longueur et son environnement, de la fraîcheur verdoyante des bords de la rivière à l'aridité calcaire du plateau. Participation restreinte donc. Effet combiné de la proximité de la Ventoux Classic la semaine précédente, d'une publicité discrète ou  le syndrome de la première édition? Peu importe. En tout cas, ce fut l'occasion de se régaler de quelques machines rares et d'autres aux aspects plutôt exotiques.
A commencer par une Yam 1100 XS, rasant le bitume et dopé au NOS. Typiquement le genre de machine qui aux yeux de certains ne sert à rien. Typiquement le genre de machine qui sert à donner du plaisir à son géniteur au moment de la conception, (comme les gosses mais avec les emmerdes en moins...) puis lors de l'ouverture des gaz. J'ouvre ici une parenthèse. J'ai plus de mal avec les gaz. Quand j'entends, ou lis, "moto qui ne sert à rien" "moto pas pratique", je rétorque, "c'est celui qui le dit qui l'est". Quant à un engin pratique pour se déplacer, j'en connais un. La voiture. Fermeture de parenthèse. De surcroît, pour avoir vu évoluer l'engin, je garantis que celui qui maîtrise son pilotage sera aussi un virtuose du déménagement d'armoire normande dans n'importe quelle cage d'escalier. Alors? On la ramène moins.
Pour rester dans le plaisir, de la moto encore avec un rare gromono CCM générateur de coup de pied au cul et de grosses vibrations. Un truc que seuls les British savent faire. 100% plaisir; 0% concession.
A ses côtés, et très stylée, une superbe Metisse à moteur 450 Honda double arbre. Stylée et (très) légèrement chiffonnée suite à une figure matinale. Comme quoi, on peut posséder une rareté et ne pas la laisser vivre sous cloche. 
Je termine avec un duo de Ducati Scrambler, 250 et 350, dans un superbe état. De la moto à l'état pur. Leurs proprios respectifs, des passionnés de l'histoire de la marque, ont tenu à ce que Michel pose son "remake" aux côtés des grandes soeurs, pour une photo de famille. A y regarder de près, le jonc de selle est ce qui rattache le plus la moderne et l'ancienne. Mettez donc Bill Haley et BB Brunes côte, côte. Ca vous donnera une idée. 
Une belle première donc. Qui j'espère en appellera une autre. Histoire de rouler sur un tracé vraiment sympa. Avec du gros gaz ou juste l'envie de ne rencontrer personne en face. 


lundi 27 avril 2015

Timeless ride

Hubert dans la Cordillères des Andes en 2007.
J'ai connu Hubert Kriegel durant l'hiver 2006/2007 à travers son site 'The Timeless Ride". J'ai tout de suite été captivé par ce projet en route. Dix ans sur la route en side-car. Partout, du nord au sud, d'est en ouest.
Hubert avait laissé son ancienne vie derrière lui en février 2005 au départ de New York. En dehors de sa passion pour le side, il en avait déjà plusieurs à son actif. Le spectacle avec le Paradis Latin dans les années 70, coursier, agent immobilier, photogravure... Homme du Monde déjà, avec à son actif un tour du Japon en 125cc et celui de la Mer Rouge en side Guzzi Précision au début des 70's. Homme du Monde aussi par son installation aux Etats Unis. D'où ce départ de New-York.
Depuis ce premier "clic", il ne s'est plus passé une semaine sans que je consulte son site. Sillonner la planète sur le porte bagages d'un tel homme c'est absolument magnifique.  Hubert transmet avec un maximum de photos et un minimum de commentaire, l'atmosphère de sa route. Ses rencontres, les lieux sont partagés avec simplicité et enthousiasme.
Après m'avoir transporté du cercle polaire arctique à l'Antarctique, ce diable d'homme débarque en Europe à l'été 2008. Il est à présent question du Cap Nord, puis de la Russie et de la Mongolie. A cette fin, il choisit un Ural 2RM dont il prend livraison auprès de Neil & Sarah de Classic Bike Esprit. C'est là que j'ai acquis mon Ranger d'occasion. Pas d'hésitation. Contact par mail et c'est ainsi que nous nous rencontrons à St Rémy de Provence pour ses premiers tours de roues en moto russe. 
Ce jour là, j'ai vraiment compris qui il était. Un type qu'on à l'impression de connaître depuis des lustres au bout de 5 minutes et dont on sent qu'il a cette qualité rare d'être à l'aise avec les personnes qu'il a en face de lui, quelles que soient leur condition. Une journée qui m'a donné la chance de rouler quelques km de conserve avec lui et de deviser un moment au frais d'une terrasse de village. 
Depuis, il a enchaîné l'Afrique du nord au sud et le voilà maintenant en Inde. Dix ans sont passés. Par chance, ces dix années sont parties pour durer. Pour le plus grand bonheur de ceux qui le suivent et pour lui même avant tout. Mais le mieux est de le laisser résumer lui même cela:
"Rouler sur les routes de glace du grand nord Canadien a été une étape importante pour moi parce que je m'y étais préparé depuis 3 ans sans savoir si j'y arriverai. Puis roulant au Sud, le passage du Canal de Panama sur mon remorqueur, la Patagonie et la visite de l'Antarctique ont été les points forts. En remontant, le triangle des Incas au Pérou où j'ai passé 3 mois à visiter toutes les cités perdues à pieds et à dos ce mulet et les 6 mois où j'ai roulé avec Jean-Louis  sont mes souvenirs les plus importants. Ensuite depuis Genève aller au Cap Nord en hiver, entrer en Russie mort de trouille pour découvrir que les Russes sont des gens adorables avec un gros coeur, s'enfiler la Transsibérienne sur la glace pour arriver en Mongolie au début de l'hiver. En roulant dans les steppes du désert de Gobi par -40ºC j'ai rencontré un nomade nomé Pourou. La Mongolie est mon pays préféré de tous parce que il y a 1 million de nomades qui y vivent aujourd'hui avec les mêmes coutumes, le même rythme, les mêmes valeurs familiales et la même simplicité qu'il y a 1000 ans du temps de Genghis Khan (et ce malgré les motos chinoises, les panneaux solaire, les antennes de TV paraboliques et les portables). Descendre l'Afrique prend une bonne place dans ma mémoire aussi parce que j'y ai de nouveau roulé avec Jean-Louis mais j'y ai perdu mon sens de la liberté du voyage parce que la complexité des visas vous pousse à courir sans cesse et les gens qui vous demandent de l'argent à tout moment brisent la relation hospitalière par une relation commerciale, mais ça c'est moi qui l'ai vécu comme ça. Je n'ai passé que 2 mois en Inde mais tout de suite, la gentillesse des gens, leur côté pacifique, leur sense d la famille et leur hospitalité m'ont séduit.
Et bien entendu, le mieux est à votre tour de vous installer sur le porte bagages d'Hubert. Vous ne le regretterez pas!