lundi 27 avril 2015

Timeless ride

Hubert dans la Cordillères des Andes en 2007.
J'ai connu Hubert Kriegel durant l'hiver 2006/2007 à travers son site 'The Timeless Ride". J'ai tout de suite été captivé par ce projet en route. Dix ans sur la route en side-car. Partout, du nord au sud, d'est en ouest.
Hubert avait laissé son ancienne vie derrière lui en février 2005 au départ de New York. En dehors de sa passion pour le side, il en avait déjà plusieurs à son actif. Le spectacle avec le Paradis Latin dans les années 70, coursier, agent immobilier, photogravure... Homme du Monde déjà, avec à son actif un tour du Japon en 125cc et celui de la Mer Rouge en side Guzzi Précision au début des 70's. Homme du Monde aussi par son installation aux Etats Unis. D'où ce départ de New-York.
Depuis ce premier "clic", il ne s'est plus passé une semaine sans que je consulte son site. Sillonner la planète sur le porte bagages d'un tel homme c'est absolument magnifique.  Hubert transmet avec un maximum de photos et un minimum de commentaire, l'atmosphère de sa route. Ses rencontres, les lieux sont partagés avec simplicité et enthousiasme.
Après m'avoir transporté du cercle polaire arctique à l'Antarctique, ce diable d'homme débarque en Europe à l'été 2008. Il est à présent question du Cap Nord, puis de la Russie et de la Mongolie. A cette fin, il choisit un Ural 2RM dont il prend livraison auprès de Neil & Sarah de Classic Bike Esprit. C'est là que j'ai acquis mon Ranger d'occasion. Pas d'hésitation. Contact par mail et c'est ainsi que nous nous rencontrons à St Rémy de Provence pour ses premiers tours de roues en moto russe. 
Ce jour là, j'ai vraiment compris qui il était. Un type qu'on à l'impression de connaître depuis des lustres au bout de 5 minutes et dont on sent qu'il a cette qualité rare d'être à l'aise avec les personnes qu'il a en face de lui, quelles que soient leur condition. Une journée qui m'a donné la chance de rouler quelques km de conserve avec lui et de deviser un moment au frais d'une terrasse de village. 
Depuis, il a enchaîné l'Afrique du nord au sud et le voilà maintenant en Inde. Dix ans sont passés. Par chance, ces dix années sont parties pour durer. Pour le plus grand bonheur de ceux qui le suivent et pour lui même avant tout. Mais le mieux est de le laisser résumer lui même cela:
"Rouler sur les routes de glace du grand nord Canadien a été une étape importante pour moi parce que je m'y étais préparé depuis 3 ans sans savoir si j'y arriverai. Puis roulant au Sud, le passage du Canal de Panama sur mon remorqueur, la Patagonie et la visite de l'Antarctique ont été les points forts. En remontant, le triangle des Incas au Pérou où j'ai passé 3 mois à visiter toutes les cités perdues à pieds et à dos ce mulet et les 6 mois où j'ai roulé avec Jean-Louis  sont mes souvenirs les plus importants. Ensuite depuis Genève aller au Cap Nord en hiver, entrer en Russie mort de trouille pour découvrir que les Russes sont des gens adorables avec un gros coeur, s'enfiler la Transsibérienne sur la glace pour arriver en Mongolie au début de l'hiver. En roulant dans les steppes du désert de Gobi par -40ºC j'ai rencontré un nomade nomé Pourou. La Mongolie est mon pays préféré de tous parce que il y a 1 million de nomades qui y vivent aujourd'hui avec les mêmes coutumes, le même rythme, les mêmes valeurs familiales et la même simplicité qu'il y a 1000 ans du temps de Genghis Khan (et ce malgré les motos chinoises, les panneaux solaire, les antennes de TV paraboliques et les portables). Descendre l'Afrique prend une bonne place dans ma mémoire aussi parce que j'y ai de nouveau roulé avec Jean-Louis mais j'y ai perdu mon sens de la liberté du voyage parce que la complexité des visas vous pousse à courir sans cesse et les gens qui vous demandent de l'argent à tout moment brisent la relation hospitalière par une relation commerciale, mais ça c'est moi qui l'ai vécu comme ça. Je n'ai passé que 2 mois en Inde mais tout de suite, la gentillesse des gens, leur côté pacifique, leur sense d la famille et leur hospitalité m'ont séduit.
Et bien entendu, le mieux est à votre tour de vous installer sur le porte bagages d'Hubert. Vous ne le regretterez pas!

samedi 25 avril 2015

Les Promesses de l'ombre.



Anna, (Naomi Watts) jeune sage femme londonienne, est bouleversée par la mort d'une jeune fille qui vient de mettre au monde un enfant. Avec comme seul indice un journal intime rédigé en Russe, elle tente de retrouver sa famille. C'est au guidon de son Oural* solo qu'elle arrive au restaurant de  Seymon (Armin Mueller Stahl) patriarche restaurateur en vitrine, et parrain de la mafia russe en arrière cuisine. Dès cet instant, Anna va côtoyer un péril redoutable. Kirill (Vincent Cassel, impressionnant) fils de Seymon, psychopathe infantile, secondé par Nikolaï, (Viggo Mortensen, époustouflant) homme de main énigmatique, sont au centre d'un déchaînement de violence exacerbée, marqué par la trahison et les faux semblants. David Cronenberg mène avec son talent consommé un thriller éprouvant. A voir et à revoir.
*L'Oural solo est un engin rare dans nos contrées. On connaît ce modèle attelé à un side-car, mais cette version ne manque pas d'allure. Le côté "roots" de l'engin, garanti "Hipster Free" est assuré par le freinage confié à deux tambours. Pour avoir possédé un attelage dans cette configuration, croyez moi, on transpire fréquemment de la moustache quand on sollicite les freins.

lundi 13 avril 2015

L'âme du chasseur (Moto Culture)

Thobela Mpayipheli, ancien soldat de l'ANC, tueur solitaire formé par les services secrets des pays du bloc de l'Est, a tourné le dos à cette existence. Il a trouvé l’équilibre et la joie de vivre auprès de Myriam et son jeune fils Pakamile dans l'Afrique du Sud post apartheid. 
Mais les liens d'une vieille amitié vont le contraindre à abandonner cette quiétude, et sa petite Honda Benly, pour se lancer dans une course folle au départ du Cap en direction de la Zambie. C'est au guidon d'une BMW 1150 GS, "empruntée" à la concession où il travaille comme homme à tout faire qui'l prend la route. Traqué par les services secrets et les forces spéciales sud africains, "P'tit" va retrouver tous ses instincts de guerrier. La proie solitaire va redevenir le prédateur qu'il fut dans sa première vie.
On trouve dans le troisième roman de Deon Meyer, par ailleurs motard et fan de GS, tout s'explique, les ingrédients qui font la qualité de son oeuvre. 
Une intrigue tirée au cordeau et habilement mise en mots. Des personnages complexes, fouillés, auxquels on s'attache, quels que soient leurs défauts. Originalité de D. Meyer, on les retrouve fréquemment d'un roman à l'autre, avec des emplois différents. Simple figurant apparaissant furtivement, second rôle, ou portant l'histoire sur leurs épaules. Ses récits sont aussi prétexte à une immersion dans la société sud africaine contemporaine dans lesquels on décèle toute la fragilité, la complexité sociale et humaine liées aux séquelles de l'apartheid. Tout ceci planté dans le décor de villes admirablement décrites, on perçoit au détour des mots toute l'atmosphère du Cap, des quartiers les plus huppés aux townships les plus délabrés, ou d'espaces naturels dont il restitue l'ampleur au long de ses descriptions. 
Deon Meyer, si vous le connaissez pas, allez-y. L’essayer c'est l'adopter. 
Sa bibliographie

mardi 7 avril 2015

Sunday Ride Classic 2015

Sitôt franchies les portes des boxes, la machine à remonter le temps se met en marche. Elles sont là, alignées, plus belles qu'aux temps de leurs exploits, chouchoutées, rutilantes, prêtes à emmener leurs pilotes vers les plus belles trajectoires. Un garage incroyable qui regroupe les plus fameuses motos de Grand Prix et d'Endurance des années 70. Le temps est passé sans prise sur elles. Eux aussi sont là. Ceux qui ont écrit parmi les plus belles pages du Continental Circus et de l'Endurance: Ago, Baker, Baldé, Ballington, Bertin, Cecotto, Coudray, Coulon, Fau, Genoud, Jacque, Michel,Moineau, Monneret, Plisson, Read, Rigal, Sarron, Spencer. Au total, 42 titres de Champions du Monde, un nombre incalculable de victoires et tout autant, et plus, d'exploits qui restent gravés dans les esprits. Ils ont plus changé que leurs motos, en apparence, car l'esprit lui est intact. Cuir sur le dos, casque enfilé, dès que le craquement des deux temps résonne, amplifié par le béton, ils redeviennent ce qu'ils sont par essence: des Pilotes! 
Mon pote Michel ne boude pas son plaisir de serrer la main de "Fast" Freddie Spencer, (A moins que ce ne soit l'inverse...) et de Jean François Baldé. Aussi disponibles et chaleureux l'un que l'autre. Et puis, on rentre dans le stand Yamaha. Je le reconnais immédiatement. Debout, seul, derrière la 500 qu'il va mener sur la piste du Ricard. Les cheveux ont blanchi et raccourci, petite moustache, lunettes de vue, comme à l'époque. Steve Baker, #32, l'idole de mes vingt ans, celui dont je portais le cuir Furygan réplica. Je n'ose pas, Michel me "pousse". Alors, quelques minutes durant, mon Anglais sera presque parfait pour évoquer la découverte en 76 sur ce même circuit, la victoire du Moto Journal 200 l'année suivante et l'admiration qu'il suscitait chez moi. Egal à lui même, discret, modeste, je pense qu'il est aussi touché que moi par ces mots échangés. Merci Steve! 
Sur le pit lane, aux miaulements des quatre cylindres 2T, se mêle soudain le grondement du twin Metisse d'Alain Michel. Le son, l'odeur, les couleurs, tous les sens sont en éveil pour capter et mémoriser des moments si rares. 
Tous les coins du paddock permettent d'admirer un éventail de machines compétition client, de préparations très personnelles de raretés sublimes. 
Passage dans le stand n°3 pour une visite au Team Moto Bel' qui roule en European Classic Series. (Endurance) Accueil toujours aussi chaleureux de Nicole et Jacques. Les essais ont été plutôt favorables pour le twin Guzzi, 4 ème temps, face à l'armada des quatre cylindres nippons, malgré un sérieux handicap de vitesse dans la ligne droite du Mistral. Laurent qui partage le guidon avec Moustik est lucide. "Si on roule propre et régulier et que l'on passe à travers les soucis, on peut faire un résultat." Hélas, alors que le podium leur semble promis, le phare dépose le bilan lors du dernier relais. Un arrêt qui se prolonge et la N° 3 passe le drapeau à damier en dixième position. 
Une journée de motos, une journée de potes, une journée de retrouvailles. Pourvu que ça dure!

mercredi 1 avril 2015

Eric Lobo: sur la route.



Eric Lobo quitte la France, poussé par de mauvaises circonstances de la vie. Go East, sans GPS ni cartes. Au gré des rencontres et de la route, il boucle un voyage de 36 000 km qui'l narre dans le livre Road Angels.