mercredi 28 septembre 2011

Le minimum


"Grievous Angel" by Deus Ex Machina
Les tâches basiques de la vie, celles qui ne nécessitent ni réflexion ou concentration particulière ont l'avantage de laisser l’esprit complètement libre. C'est l'instant idéal pour se pencher sur l' essentiel : Qui est l’homme, d'où vient l'homme, où va l'homme ?  avec O'Cedar, pourrait-on balayer l'épistémologie dialectique subjective ? mais pourquoi "tes petites pipettes" ?* Mais aussi d’écouter de la zik . Or donc ce matin dans le soleil encore rasant, le balai à la main, j'écoutais "The rise & fall of Ziggy Stradust & the spiders from Mars." Ouf ! En l’occurrence, il s'agit d'une réédition de 2002, pour le trentième anniversaire de la sortie du LP de Bowie. Ce genre d’album, outre les titres originaux comporte toujours moult bonus. Ici on trouve entre autres des versions démo de "Ziggy Stardust" et "Lady Stardust" deux morceaux parmi mes préférés du Caméléon de la pop. L'écoute de ces chansons, guitare/voix et piano/voix me procurent peut-être plus d'émotions, avec leur minimalisme et leurs imperfections que les versions studios, orchestrées et étincelantes. J'ai le même sentiment à l'écoute d'une version "Work in progress" de "Hyacinth house" des Doors, où Morrisson juste accompagné d'une guitare et d'une percu laisse déjà percer la perfection de ce titre.
Tout ça pour dire qu'en matière de motos, celles qui ont vraiment quelque chose à montrer peuvent se contenter du minimum pour laisser apparaître leur classe et leur style. Et c'est sûrement aussi pour ça que les bécanes du XXIème siècle s'affublent d'artifices en nombre.
"Vouloir trop plaire, c'est le plaisir des moches."
*Désolé, pour ce private joke, mais le destinataire se reconnaîtra.

Larosso


Sortie de mon hibernation estivale. Inutile de me faire observer que torpeur serait plus de mise. J'ai le droit d'être aux antipodes de la logique. J'ai eu de ci de là, quelques velléités d'écriture. Pour l'instant elles en sont restées au stade de fichiers embryonnaires planqués au fond de mon disque dur. Un jour peut-être...
Tel Saint Louis rendant la justice sous un chêne, c'est assis à l'ombre de mon platane centenaire que je rendais justice de sa beauté brute à Larosso, mon fidèle V 11. Ho là, tout doux! Voilà une décennie que plus d'un gratifia cette moto, à la filiation avouée avec la V 7 des années 60, de Café Racer de série. Café Racer et série, c'est compatible? Une chose dont je suis certain, c'est que la vision de l'engin me chamboula légèrement. Par deux fois exactement. En 2000 avec la Grise, que, dans un élan d'échangisme sans vergogne j'abandonnais deux ans après pour une Calif'. (Sport!) Avec un saute vent de V 11... Les homme sont ainsi fait.
Tout aussi soudaine et imprévue fut la liaison qui m'unit encore aujourd'hui avec la Rosso Mandello. Elle m'attendait c'est sûr. Sans savoir si elle était libre ou pas. Par chance, son proprio que je connaissais vaguement venait d'acquérir une 748 dont une soupape embrassa un piston à peu de temps de là... L'a bien fait de changer celui là. Presque 8 ans déjà, et ce qui m'avait animé ce jour là est toujours présent. Larosso, c'est MA moto. Celle qui restera dans le garage.
Cette bécane, c'est l'idée que je me fais de la bécane. Le gros twin à air qui s'exhibe sans pudeur, son allure, subtil mélange d'ancien et de moderne, le rouge et le noir de la carrosserie, le son rauque qui s'échappe des Mistral à l'accélération. Les bracelets pour faire corps avec elle, le couple qui pousse velu en bas, la grosse patate qui te propulse d'un virage à l'autre dans les tours. Et puis, ce côté inutile que j'aime tant. Inutile, sauf à distiller le plaisir toujours renouvelé de rouler avec elle.
Larosso, c'est surtout MA moto par son côté unique. Par petites touches, plus ou moins visibles, elle évolue d'années en années, histoire de se rapprocher toujours un peu plus d'une sorte de perfection que je n’atteindrais probablement jamais. "A biker's work is never done", "Work in progress." Autant d'adages que je fais miens. J'ai dans un coin de mon bazar deux trois bricoles qui trouveront leur place au cours de l'hiver à venir. Un coup d'optimisation par ci, un coup d'esthétique par là... Peu importe ce qui se voit ou pas. L'essentiel c'est que moi je le sache. La quête de l'inutile encore possible sur cette machine qui permet à l'imagination de travailler pour se l'approprier toujours plus. Je l'aime tout autant à la regarder qu'à la faire rouler.
Cette histoire, serait différente sans les potes. Ceux qui par leurs conseils, leur expertise, leur savoir-faire t'aident à avancer. Je ne les cite pas, mais ils se reconnaîtront. (S'ils trouvent le lien vers cette page...) Des gars qui chacun de leur côté bidouillent et modifient eux aussi. Et quand finalement, on met ces V 11 côte à côté, elles sont vraiment uniques. Mais la mienne plus que les autres.