mercredi 13 août 2014

La moto c'est Harley Davidson plus l'électricité.

Il fallait que ça arrive. Prés d'un siècle et demi après Thomas Edison, "inventeur" de l'électricité, Harley Davidson invente la moto électrique. Rien à voir, mais parmi la pléthore d'objets et machines jaillis du cerveau fécond de l'inventeur américain, figure la chaise électrique. Ca fait moins rêver que le phonographe. Du coup, l'idée de poser mes fesses sur un deux roues ainsi motorisé m'inquiète un brin.
Donc, la MoCo* (pas celle de Cadiz ) invente la moto électrique. J’exagère un peu, mais le buzz entretenu sur la toile tend à nous le laisser penser.
Sacré pied de nez aux gardiens du temple de la marque avec qui le courant pourrait ne plus passer. Les vieux de la vieille, les durs à cuire, les barbus, les tatoués, les renégats, tous ceux sur qui repose l'image rebello-sulfureuse de la marque qui méprisent les Evo et tout ce qui est postérieur. Habile en tout cas. Le constructeur le plus ancien dont l'image est liée au V Twin à air, grille la politesse à tous les grands constructeurs. Il est vrai que depuis le V Rod et plus récemment la Street, il y avait comme de l'eau dans le gaz. Là, c'est carrément du jus. C'est mieux que le HOG pour donner une image positive de la marque. HD est entré dans l'ère du "green washing". Harley, c'est un tiers de rebellitude, un tiers de légende, un tiers de CSP++, un tiers de passionnés et un très gros un tiers de merchandising. Je sais, mais tout dépend de la grosseur des tiers.
Mais quand même. Quel cauchemar! Imaginons une seconde Hollister**, Easy Rider*** et Là Bas si j'y suis**** en moto électrique. A Hollister, les forces de l'ordre auraient eu tôt fait de brancher leurs Taser sur les motos de la horde pour ramener tous ces garnements désœuvrés à la raison. Dans Easy Rider, Wyatt et Billy eurent été bien ennuyés pour planquer leurs économies faute de résé. Quant à Là bas... , question générique belle frustration. Enfin, non, la trompette de Miles n'était pas électrique.
La légende tourne autour de ce fameux V-Twin à 45° dont le staccato caractéristique peut entretenir des discussions homériques jusqu'au bout de la nuit autour d'une bouteille (voire plusieurs) de Jack Daniel's. Nul doute que les mêmes se termineront beaucoup plus tôt et autour d'une bouteille de Jack Tourtel's sur la question du Live Wire. C'est le petit nom de la chose. La question même du fameux "potato potato", ce ralenti chaloupé et inimitable sera même court-circuitée. Les soirées seront vraiment courtes.*****
Se démarquer de la production moto ambiante avec un moteur culbuté longue course  et le caractère qui en découle, ça marche. Mais on peut faire confiance aux as du marketing pour nous pondre un emballage affriolant de la chose.
Un premier code Harley est déjà sauvegardé, et pas le moindre. Je me suis laissé dire que l'autonomie de l'engin, ce qui paraît réaliste au vu de ce qui existe déjà, serait de 80 km. Pas mal en effet. On arrive un peu en dessous d'un Sportster équipé d'un "Peanut". Une HD on l'entend avant de la voir. Même parfois, longtemps avant... Je suggère donc aux ingés de Milwaukee l'installation d'un port USB et d'une sono afin de choisir le son qui va bien: Panhead, Shovel, avec drag pipes, turn out, etc... Afin de s'adapter à l'humeur du moment. Et de celle du voisinage...
Le staff directeur devra quand même se méfier du lobby de l'industrie des patches et autocollants "Loud pipes save lives" qui risque de la trouver un peu saumâtre. Et quand on connaît la puissance des lobbys aux States, je dis attention! ca sent la Class Action!
Enfin, je pense qu'on est tranquilles pour un moment. A l'instar de tous ceux qui se penchent sur la question, les Etasuniens ne sont pas près de résoudre la question de la rallonge, surtout quand je vois comment je peux être emm.... par celle de mon aspirateur.

* MoCo ou Motor Company, désigne communément HD.
** Hollister Californie 1947. En marge d'un meeting de l'AMA quelques trublions mettent un peu (trop) d'ambiance dans la ville. Ces "incidents" sont à l'origine des MC 1%.
*** Si tu ne connais pas Easy Rider, je ne peux rien pour toi.
**** Si tu ne connais pas "Là bas si j'y suis", trop tard l'émission n'est plus à l'antenne de France Inter.
***** Vu l'âge moyen des "bikers" une camomille et au lit à neuf heures ne leur fera pas de mal.




mardi 5 août 2014

Sunday Ride Classic - Août 2014

Se rendre au SRC est chose aisée voire agréable. Une fois sur place, il faut s'assurer d'être au bon endroit. Rien de plus simple. Couper le contact. Fermer les yeux. Si dans les bribes de conversation que tu parviens à saisir reviennent comme une sorte d'incantation "...à l'époque..." et/ou "...c'était pas pareil..." pas d'erreur ce n'est pas le club MP3 local en goguette.
"Petite" édition en ce 3 août, en ce sens que ce n'est pas la foule des grands jours. Appel de la plage, si proche? Peu importe. Quelques beaux spécimens sont là pour satisfaire le gérontophile qui sommeille en moi. A commencer par deux MV 750, l'une sans tambour les deux cependant avec trompettes. Curieux tout de même, je n'ai jamais autant vu de ces machines depuis que je fréquente ce genre de réunions, alors qu'à l'époque de leur construction il était aussi probable d'en croiser une que de rencontrer un Mammuth.
Inédite par contre une Vincent 500 Comet évoquant irrésistiblement une 1 000 unijambiste. Superbe exemplaire.
Le plus modeste, côtoie le plus rare, ce qui rappelle justement qu'il n'est point besoin de perles rares et de gros chéquiers pour se faire plaisir au guidon d'une machine qui sort du lot.
Chaque montée au Sunday Ride m'a permis de baver devant une GG 1135 Réplica pour laquelle je craquerai volontiers, tant cette machine respire plus la course que n'importe qu'elle autre sportive, fussent elles les plus modernes. Elle y était encore, mais attention, cachée par une autre qu'il faut bien observer, car il y a un "truc". Belle réalisation!
On pouvait encore profiter de machines porteuses d'histoires et d'émotions, d'époques et genres divers. Pour moi, c'est une superbe Honda 450 double arbre qui fut à une époque où je n'avais même pas de mob, l'objet de tous mes fantasmes.
Toutes ces machines viennent de surcroît par la route, ce qui ne gâche rien à l'affaire, sauf probablement une que je te laisse, ami, retrouver.
Comme il faut bien repartir, c'est le moment de profiter de quelques magnifiques spots de roulage qui, malgré les cohortes touristiques étaient plutôt calmes. La route du Camp à Ceyreste en passant par le Grand Caunet. Un festival de gracieux enchaînements sur le plateau, suivi d'une farandole d'épingles dans la descente vers La Ciotat.
Ce fut le moment pour me souvenir que la nostalgie (camarade!) rend oublieux. On se délecte du son disparu des gros deux temps, mais rouler quelques kilomètres sur cette portion derrière une 500 RG Gamma, m'a rappelé que l'odeur devient rapidement aussi insoutenable que le parfum poisson diesel sur un chalutier par grosse houle.
Pour finir sur une note "brise marine", un passage par la route des crêtes, toujours aussi ensorcelante par son tracé et ses panoramas m'a fait plonger sur Cassis. Place en bord de mer à un tableau digne de "La marche de l'empereur" à l'échelle humaine, accompagné d'effluves persistantes et entêtantes de crème solaire. A se demander si la Gamma n'était pas moins insupportable.
Au fait, j'ai découvert une moto vraiment tout terrain!