mercredi 21 décembre 2011

Petits arrangements entre amis.

Bientôt dix ans que la catégorie MotoGP a remplacé les 500 cc pour décerner le titre de la catégorie reine. Et trois cylindrées différentes dans ce laps de temps. D'abord des 990 cc en 2002 auxquels succèderont des 800 cc en 2007, et maintenant des 1000 cc qui rouleront à partir de l'année prochaine. Bon. En général, dans un sport mécanique, une diminution de la cylindrée vise à : réduire les performances et/ou réduire les coûts. Pour la réduction des coûts, je ne sais pas. Pour l'instant, en une décennie, la seule chose qui ait diminuée est le nombre d'usines présentes sur la grille de départ. Pour les performances, mais ce n'est pas nouveau, c'est raté. Alors retour, ou arrivée plus exactement des 1000. Passons sur la question des performances supposées de ces moulins, qui même si ce ne devrait pas être très spectaculaire, aux dires des spécialistes, seront supérieures. La constante en MotoGP, c'est en gros 17 machines sur la grille de départ. Pauvret pour la vitrine du sport moto. Et encore plus mal barré avec la défection de Suzuki pour 2012.
Divine surprise, apparaît en 2012 une catégorie dans la catégorie. Les Claiming Rule Team (CRT) rouleront équipées d'un moteur de série (1000 cc avec préparation autorisée) logé dans un châssis proto. Et voilà comment on devrait voir une grille de départ gonflée avec 9 motos supplémentaires. Il faudra vite en profiter avant l’extinction des feux rouges. Car une fois la meute lâchée...
Les premiers essais de ces CRT ont livré un verdict sans appel. Colin Edwards qui est loin d'être un manche est à 4 secondes du meilleur chrono lors des essai automnaux. (Moteur BMW, partie-cycle Suter) Il est quasi certain qu'on aura deux courses dans une et que sur certains tracés ces CRT joueront le rôle de chicanes mobiles. La FIM doit en être convaincue, puisqu'elle vient de modifier les règles de qualifications en Moto GP. Les pilotes qui ne parviendront pas à se qualifier en séance officielle, auront la possibilité de se rattraper en réalisant un chrono égal à au moins 107% du meilleur temps du warm-up. Lors de ce warm-up, les motos roulent en configuration de course. Vont donc moins vite. Une CRT en condition de qualif' pourra alors envisager de tirer son épingle du jeu et décrocher le sésame.
Comment expliquer aux sponsors en particulier, que la machine dans laquelle ils ont investi, ne puisse prendre le départ pour un bête histoire de performance ? Voilà qui serait fâcheux.
Tout le monde roule en 500. (Source Bike 70)
La FIM décide donc de gonfler artificiellement la grille de départ. Elle choisit pour cela une solution bâtarde. Consciente de cette situation, elle opte donc pour une solution tout aussi bâtarde ou le sport et l'équité sportive ont bien peu à voir. Signe des temps.
Souvenons nous de l'époque ou pas mal de pilotes privés se pointaient sur les Grands Prix avec comme première préoccupation d'être engagés pour disputer des qualifications qui méritaient ce nom. Avec à la clé la possibilité d'en découdre avec les autres en course ou de terminer le w-e comme spectateurs.
Bien du plaisir en tout cas à Edwards et de Puniet, (team Aspar; moteur Aprilia) entre autres qui ont "choisit" de s'aligner avec une CRT.
Pour se faire une idée complète de ce qu'est le CRT, on peut jeter un coup d’œil chez Moto Net. Certains points du règlement valent leur pesant de cachous.

dimanche 18 décembre 2011

Histoire sans fin.

Le Café Racer prend-il la voie du Custom Bike avec ses dérives et ses outrances ? C'est un peu le débat sous-jacent à un topic du forum Twin Zone qui a suscité force commentaires. Et j'ai comme le sentiment que ce n'est pas fini, celui-ci (le débat) surgissant à travers d'autres sujets. (C'est plus Français que topic et ça évite une redite. Non, finalement, il y est encore un fois.) La discussion tourne entre deux points principaux : est-il "moralement" acceptable de construire une moto et qu'une fois celle-ci exposée dans les pages d'un magazine elle soit mise en vente ; un Café Racer est-il nécessairement le résultat du travail de son propriétaire. Question subsidiaire, à quoi ça sert ? A noter, que ce genre de débat peut rapidement tourner au "never ending story" et qu'elle peut se transposer dans beaucoup d'univers, mécaniques ou pas.
Que des garages construisent des motos, tous genres confondus, à des fins commerciales, je n'y vois aucun inconvénient. Au contraire. C'est parfois l'occasion d'admirer des engins bien faits, dans un style qu'on aime, voire même originaux. De plus quand on regarde au-delà de la devanture, la plupart de ces échoppe(r)s sont tenues à bout de bras par de vrais passionnés qui ne risquent pas l’assujettissement à l'ISF. Que pour se faire connaître ils bénéficient d'un coup de pouce de la presse spécialisée, je trouve ça assez normal. Mais, il y a toujours un mais, je n'aime pas vraiment sentir la supercherie dans ce genre d'affaire. En l’occurrence, nous servir un genre de "story telling" sur les origines d'une machine et sa destination, pour la retrouver dans les colonnes des petites annonces quelques semaines après, je n'adhère pas. Faire savoir qu'on existe, c'est bien. Prouver son savoir faire, c'est bien. Mais, il est plus simple d'annoncer la couleur. On a construit cette meule, si ça vous plaît, elle est à vendre histoire de financer la suivante et de voir se pointer des clients potentiels.
Simple, chic et pas chère.
On glisse par là même sur le deuxième point. La bécane n'a-t-elle de légitimité que sortie des neurones et des mains de son proprio ? Déjà, il y a ceux, j'en connais qui en pincent uniquement pour les machines "stock". Très bien ça. Si d'aventure ils se séparent de l'objet, c'est l'occasion rêvée pour ceux d'une autre chapelle de récupérer l'objet, sortir la disqueuse et le chalumeau histoire de se l'approprier complètement. On est là aux deux extrêmes du sujet. Les gars vraiment bricoleurs, et peut-être même plus, sont à même de se saisir de (presque) n'importe quelle machine et lui insuffler le plus pur esprit "Ace Café". (Excepté le côté merchandising.) Une manière de docteur Frankenstein. On ne peut que s'incliner devant eux. Même si leur style ne nous agrée pas forcément. Et puis, il y a le "marais". Ceux qui ne savent pas, qui n’osent pas, n'ont pas le temps mais qui malgré tout ont des idées et une GROSSE envie. Ceux-là il leur reste éventuellement un réseau de potes qui chacun pourra apporter un bout de compétence et de temps pour concrétiser le rêve. Il leur reste aussi et nous y revoilà les garages pour donner corps à leur fantasme. On va tout de suite penser, que l'argent est alors la clé de l'affaire. On y revient aussi toujours. (Parmi nous on sait très bien que certains ont plusieurs brêles à la maison, que d'autres en choient une seule mais qu'ils parlent bien le même langage et que les brouzoufs n'ont rien à voir la dedans.) Corollaire, savoir ce qu'on veut-y mettre et si l'on est pressé ou pas. Sûr que si on s'amène avec l'intention de passer tout la catalogue LSL sur la bécane, et se montrer au bistrot avec à la fin de la semaine, va falloir mettre les traders au boulot d'abord. Celui qui à côté opte pour de la récup', de l'occase ou de l'adaptation va probablement s'en tirer à meilleur compte. Au final, s'ils n'existaient pas, il faudrait les inventer. On trouvera toujours le gars séduit par le style Café Racer et qui se pointera chez tel ou tel pour lui donner carte blanche à une réalisation. On appellera ça la moto personnalisée par un autre, ce qui peut laisser songeur. Du moment qu'il ne m'oblige pas à penser comme lui...
Surtout, il faut garder une chose à l'esprit. Quand on prend le temps de parcourir l'histoire du Café Racer, on voit bien qu'à l'origine on n'a pas affaire à quelques quinquagénaires pas trop mal installés dans la vie, passionnés certes. Il s'agit bel et bien de jeunes prolos pour qui la "préparation" consistait en l'adaptation d'une paire de bracelets sur quelque improbable meule. Il faut juste s'en souvenir.
Finalement, à quoi ça sert donc ? A donner du plaisir, aucun doute. Mais à donner du plaisir sur la route, quel que soit le style et la pratique. Faut que ça roule ! Les show bike, ça n'a jamais été ma tasse de thé et ce n'est pas près de changer. Si je conçois que des gars et parmi les plus doués dans leur compartiment, soient plus attirés par la conception et la réalisation d'une machine, c'est dommage d'en rester là. A l'instar du Tigre ils pensent sûrement que "le meilleur moment de l'amour c'est quand on monte l'escalier." Mais une fois qu'on a fermé la porte, c'est pas mal non plus.

mardi 13 décembre 2011

Merci Bourdache

Mon penchant naturel pour la raillerie m'incite généralement à vilipender, moquer, charrier... 
Pour une fois, je veux juste exprimer mon admiration envers un journaliste, si, si, dont je me régale des articles depuis une dizaine d'années. Bourdache, Jean de son prénom, signait pour le compte de Moto Revue Classic des chroniques et des articles dans lesquels la passion et la (moto) culture le disputaient à un humour décapant. Faisant fi de ces fameuses expressions toutes faites dans l'air du temps, ses papiers étaient la preuve que qualité de plume et pétrolettes peuvent parfaitement cohabiter. Sans compter qu'à l’occasion, au milieu de considérations historicos-techniques, il était à même de faire savoir tout le mal qu'il pense de la corrida.
J'ai eu la chance de converser avec lui lors du Bol d'Or Classic 2004, rencontre qui n'a fait que confirmer le bien que je pensais du bonhomme. Je (vous) me rassure, ce billet n'est pas une nécro. Simplement, Bourdache tire aujourd'hui sa révérence et lâche sa plume. Il faut dire que depuis son premier article pour Moto revue en 1951, il n'a pas vraiment chômé. A titre personnel, MR Classic va perdre pas mal de son attrait. Par chance, on peut continuer à profiter de ses écrits à travers son blog et ses livres.
Salut Jean Bourdache!

mardi 6 décembre 2011

Courage, fuyons!

Histoire de vanter son savoir faire et poursuivre son action d'intox sur le bien fondé du contrôle technique appliqué aux deux roues, DEKRA devait donc tenir stand au salon de la moto et du s....... La nouvelle avait rapidement fait le tour des sites d'infos et des forums, où les réactions de rejets s'exprimèrent massivement. Et pschittt ! L'affaire fit long feu et personne du grand public ne vit les contrôleurs et leur matériel. DEKRA pour expliquer sa désertion aurait invoqué des menaces et préféré ne pas exposer ses "collaborateurs". (Ah la flatteuse rhétorique!)
Il ne faut pas s'y tromper. Cette tentative fait partie de l'intense lobbying que cette société et ses confrères mènent dans l'unique but d'augmenter leur chiffre d’affaire. L'argument sécurité mis en avant ne trompe personne puisque l'on sait depuis belles lurettes que la défaillance technique est un facteur marginal dans l'accidentologie des deux roues. Et pour ce qui est du sérieux de ce contrôle... Il ne se passe pour ainsi dire pas un jour où on ne rencontre des véhicules contrôlés dont on se demande par quel opération du saint esprit ils ont obtenu la vignette magique.
Mais DEKRA ne manque pas d'air en communiquant (encore) sur la mise en place du contrôle pour les cyclos alors que celui-ci est repoussé sine die et en évoquant l'imminence de celui des motos. On est bien là dans une entreprise de désinformation dont l'usage n'est pas nouveau. Souvenons nous de Colin Powell et de sa fiole blanche devant l'assemblée de l'ONU. Plus c’est gros, plus ça marche.
J'ai en mémoire une "officine" qui voilà quelque temps prétendait vendre sur le net les fameux gilets de John Galliano Fluhaut en faisant de la préconisation du CISR une loi. La réaction rapide de certains d'entre nous avait entraîné la fermeture du site en 24 heures. (chrono) Dès qu'il s'agit de faire du pognon, les filous ne sont pas à un arrangement ou une malversation près.
L’exemple de la "fuite" de DEKRA, même si on peut être certain qu'il (elle) n'a pas dit son dernier mot, montre que la peur peut changer de camp. Que les "vérités" assénées de toutes parts, le bourrage de crâne ambiant peuvent être combattus avec succès. Que le messe n'est dite que si on la laisse dire. Ayons cela à l'esprit en ces temps d'unanimisme économico-politique.