mardi 29 décembre 2015

Hawkwind - Motorhead - Lemmy




Voilà. Lemmy Kilmister a cassé sa pipe. Quoiqu'on puisse penser artistiquement de MotorHead, le groupe et son leader laisserons une trace dans l'histoire du Rock.
Pour me souvenir de lui, retour en arrière dans les 70's à l'époque où il tenait la basse au sein de Hawkwind, avec ce morceau au titre révélateur. J'ai vu le groupe en live à Marseille en 74 si ma mémoire ne me trahit pas. Grosse impression avec ses deux batteurs, ses effets de scène spectaculaires et son Rock très "cosmique".

vendredi 18 décembre 2015

P..... 40 ans! - Excentricités

Ce fameux jour de Juillet revêtait la forme d'un accouchement après une gestation qui ferait pâlir madame éléphant. Après les rêves de cyclos Italien, Malagutti, Garelli, Otus, le fantasme de la 450 Honda d'un pion du bahut, arriva, à 16 ans, le 103. Avec mon copain Jean Louis et sa Bleue, l'année de nos 17 ans, premier appel de la route. Une virée d'une semaine dans le Massif Central! 
Et puis le bac et la récompense, cette 125 Yam avec laquelle j'avais déjà en pensées parcourus des centaines de kilomètres.
Le (2) temps d'un rodage et début Août, route me voilà! Les Alpes, le Jura, les rivages de la Manche et retour dans le Sud! Ivresse des premiers cols en bécane, joie de quelques étapes chez des potes et dans la famille. Première aube sur la route.
Première gamelle aussi tant qu'à faire. Excès de confiance du novice enthousiaste dans la descente du col des Saisies du côté de Beaufort et paf dans le talus! Chance du débutant, ni le pilote ni la machine n'eurent trop à souffrir de cet événement. Je poursuivis mon chemin avec un peu plus d'humilité et de prudence.  
Une année marquée par l'euphorie du premier frottement de repose pied dans ce "S" du côté de Berre, par une énorme frayeur dans ce droite du côté de Sausset. Ma trajectoire m'emmenait droit dans la bagnole qui arrivait en face. Le conducteur bien réveillé, envoya franchement à gauche et je passais à l'extérieur. Personne ne s'arrêta. 
Quelques mois de balades plus ou moins contemplatives et de concentres plus tard, mon esprit (motard) s'enflammait déjà pour un engin un peu plus musclé. Manquait cependant LE sésame, le permis A. Je roulais en 125 grâce à l'équivalence du permis bagnole. Pour mes dix-huit ans mes parents m'avaient payé le permis B. C'était ça ou rien. Si je voulais le A, à moi de me débrouiller. Mon entrée dans le giron de l'éducation nationale en octobre 75 allait me permettre d'acquérir l'autonomie financière nécessaire. 
Permis B au printemps 76, une deuxième (et dernière) gamelle avec ma petite Yam et en Juin j'entrais dans le monde merveilleux du crédit. Mon penchant premier m'orientait vers un 400 RD. Ce me semblait être un digne compromis entre exploits sportifs de quartier et virées au long cours. Mais les trois diapasons venaient de mettre sur le marché le 500 XS. Deux cylindres, double act, quatre soupapes, freins à disques av/ar. Donné pour 50 cv l'engin était techniquement à la pointe. J'entrais dans le monde du twin quatre temps à qui je suis resté fidèle. (Malgré un ou deux accrocs) 
Rodage suivi d'une virée de quinze jours vers la Bavière, où je retrouvais mon copain d'enfance Bernhard avec un blouson Kawa et un 500 trois cylindres. Durant ces quelques jours, l'amitiè franco/allemande ne fut pas une vue de l'esprit autour de quelques repas et des sinueuses routes bavaroises.
Les deux années qui suivirent virent le totalisateur s'affoler. Entre concentres et balades avec Patrick, virées avec mon pote Roland et sa Quatre Pattes et sorties musclées avec la bande du Majestic, notre Joe bar à nous, la Yam n'avait guère le temps de refroidir. 
Si la route était toujours relax avec Patrick, tout en tenant des moyennes respectables, l'agitation du bocal était plutôt de mise par ailleurs. Avec Roland, tranquille dans la vie mais excité du gaz, la "balade" oscillait entre plein pot et au taquet. La seule idée, pas franchement lumineuse qui nous vint, un jour de traversée des gorges de l'Ardèche, fut de tomber les blousons et les accrocher sur la selle. Mais nous avions gardé les gants. En tee-shirt on allait se balader tranquilles. Las, au bout de dix minutes nous avions repris notre rythme de damnés, sans pour autant stopper pour se rhabiller!  Quant à ceux du Majes', même motif, même punition avec le nombre en plus et donc tous les "exploits" qui peuvent en découler. Plus vite, ça n'aurait pas été raisonnable. 
Un peu las de laisser de la ferraille sur le bord des départementales, successivement une Simca Rallye II, la fameuse Quatre Pattes puis une 4L F4, Roland décida de se tourner vers la piste en compagnie de Claude, "Le grand sec". Achat de deux Portal 250 et en route pour le championnat Promosport. Entre bouts de ficelles et grosses arsouilles c'est l'ambiance du paddock qui marquera nos esprits. On côtoyait Philippe Guichon qui défendait avec brio les couleurs de Ducati en 1000 et pas mal de fortes personnalités, gros coeurs, petits moyens avec un formidable esprit de fête et d'entraide. Pour les résultats, on suivait plutôt notre pote Jean Jacques Sabiani, qui après de bonnes perfs en Promo 125 et 500 et en coupe Kawa,  vit sa carrière stoppée par un accident au départ de la course 250 national en ouverture du Bol 78. Décidément...
Moments d'insouciance, beaucoup, d'inconscience, encore plus. Ces excentricités seront ponctuées par quatre belles gamelles en deux années. Pourtant, ce que je revois le mieux, c'est ce soir où j'éclatais le rétroviseur gauche, qui dépassait bien peu du multi position Bottelin Dumoulin, sur l'aile de cette voiture que je croisais dans une portion de route que je connaissais (trop) bien.
J'aurai le loisir de me calmer plus tard.  
 


lundi 14 décembre 2015

The Rakes



Pas de bol, si vous n'avez pas vu et entendu The Rakes avant 2009, c'est raté pour un live. Il reste trois albums sortis entre 2004 et 2009 (Capture/Release - Ten New Messages - Klang) pour profiter de l'énergie du quatuor anglais. Attention, sur scène, ils sont cinq, comme les mousquetaires. Energie renouvelable il faut croire. Leurs albums et leurs prestations scéniques ne laissent pas une minute de repos. Une musique toujours à 100 (mph). Ni plus ni moins. Curieusement, si l'on excepte Alan Donohue le chanteur au jeu de bras assez particulier, les autres membres du groupe font montre d'un flegme tout britannique durant leurs sets. Un peu à l'image d'un Bill Wyman des Rolling Stones, toujours zen dans son coin de scène.

mercredi 9 décembre 2015

P..... 40 ans! - La genèse.

Quarante ans depuis ce jour de juillet 75 où, pour la première fois, je rendais son salut au motard en Quatre Pattes que je croisais avec Ma moto. Officiellement la 125 Yam était un vélomoteur mais j'étais devenu motard! 
Plus que les machines, les rencontres qui y sont liées ont joué un rôle important. Les premières surtout.
Au commencement, donc, il y eut Alain. Une bête curieuse pour l'époque, qui venait au bahut en 850 GT California. Et pour cause. Il cubait 2 ans de plus que la moyenne en seconde. Cette Calif, il la devait à une tombola organisée par Robert Teston, importateur Guzzi jusqu'en 72 et concessionnaire de la marque, dans le cadre d'une concentre marseillaise. Venu en 125 Honda, il était reparti en V-Twin italien. Premières vraies sensations de la route! J'ai en mémoire une nuit, alors que nous roulions vers La Couronne, les gerbes d'étincelles de la grosse Guzz' sur l'angle et des aiguilles des instruments Veglia qui m'hypnotisaient par dessus son épaule, de leur agitation parkinsonnienne... Alain, d'une famille d'intellectuels, rêvait de grands espaces. Alors que le Bac s'annonçait pour moi, il larguait les amarres pour le Québec, me laissant ses bottes, son blouson et Patrick.
Patrick. Grande gueule, grand cœur. Ecorché de la vie. Je l'ai connu avec des béquilles, en convalescence chez Alain. Patrick, c'est le prototype même du gars que je n'aurai pas rencontré sans la moto. Véritable vecteur de lien social. Un mec bourré qui te percute à un feu rouge à plus de 100, ça laisse de méchantes traces. Opérations multiples, rééducation, convalescence, il n'attendait qu'une chose: repartir en bécane. Les dommages et intérêts perçus suite au procès permirent au "Fléau Ravissant" d'acheter son rêve à deux roues au printemps 1975. Une Guzzi T3 Calif'. Il va me faire connaître l'ambiance des concentres que nous écumerons ensemble trois années durant. Une virée avec lui, au moins une anecdote. Comme ce rassemblement dans les monts du Beaujolais. On quitte la N6 du côté de Mâcon. On se retrouve avec trois quatre gars qui montent aussi. La nuit tombe, le brouillard se lève. La Calif était avec ses six (!!!) longue portée un light show roulant. 
"Bon, ben tu vas rouler devant. On te suit." Quelques bornes plus loin, tout le monde a fini dans une prairie, sans dommages aucun, et dans un fou rire général, lorsque la Guzz' a tiré droit dans un virage. Avec lui je vais côtoyer une foule de personnages haut en couleurs. Philippe "L'Alsacien" et sa 500 Kawa, roi du dortoir en abri bus, le seul type que j'ai jamais vu faire cuire des sardines à l'huile sur un Camping Gaz... Tant de jours, de routes partagés en avait fait une sorte de grand frère.
Et puis, il y eut ce coup de fil au lendemain du Bol 78. Bidasse, j'encaisse ces quelques mots. "Ton pote Patrick et sa copine ont été percutés par une bagnole du côté de Cuges. Ils sont morts tous les deux". 
Je n'y croirai vraiment qu’après m'être trouvé devant leur tombe à la perm' suivante. Patrick, toujours là dès que la route se déroule devant moi, ou à l'écoute des vieux albums de Renaud qu'il m'avait fait découvrir.
Il y en eu d'autres de ces moments.  
Alors que la moto était encore l'objet fantasmatique convoité à travers les pages du Moto Journal de Guido Bettiol, un samedi en fin de matinée, Christian, un gars de mon patelin s'était encastré avec son Quatre Pattes dans le bus qui nous ramenait du lycée. Y perdant la vie. Ce jour là, la cote de l'action "Moto", déjà pas très bonne dans l'esprit de ma mère, connut un krach retentissant. 
Puis ce fut Franck, jamais revenu d'un week end dans les gorges du Verdon. Nous fûmes six du Moto Club à porter son cercueil, étrange expérience où il est difficile de n'être pas submergé par l'émotion. Franck tout jeune père dont je retrouvais la petite fille dans ma classe quelques années plus tard. Un douloureux raccourci. Il y eut aussi Mario, longtemps après. Mario et sa passion de la culture amérindienne, son sens du partage et de la proximité. Le premier à être emporté par la maladie. Perdre des copains sur la route paraît alors moins injuste... Injuste loterie de la vie lorsque Alexandre, le fils de mes amis Salvatore et Fabienne, passionné de mécanique, de Ducati et de Guzzi, l'esprit aussi affûté que son père, fut arraché à 24 ans par ce maudit crabe à celle qui partageait sa vie, ses parents, ses amis...
Quarante ans, qui laissent quelques vilaines traces et heureusement une foultitude de moments fabuleux!

Ca continue, bientôt.