samedi 21 avril 2012

A RAD is born.

RAD. Radical, Authentique, Différent. (et pas pareil) RAD, acronyme et diminutif de Radical. Radical? Radical Socialiste? Non. Historiquement, les Rad Soc (faudrait il un "s" quelque part?) naviguaient du centre vers les côtés. Ici, la ligne est claire et pas franchement  "au milieu". Radical, racine. Ça me plaît bien. Je dis bien racine, pas roots. Il y a dans ses pages quelque chose d'originel. En tout cas dans ce qui touche au genre de machines que j'aime. Radical, nature profonde. Intéressant également. La nature profonde de la moto réside dans le(s) plaisir(s) qu'elle apporte. Et c'est bien de cela dont il est question.
RAD, radian. Unité de mesure d'angle. On voit bien qu'on est en plein dans le vif du sujet. Autant de raisons alors de rester en RAD. Je veux dire, passer des heures le nez dans ce mag, nouveau et pas pareil donc. Et non point comme l'infortuné congénère qui va passer quelques heures au bord de la route, essayant en vain de joindre Audi Assistance dans ce trou perdu sans réseau. 
RAD qui arrive au bon moment. Celui où je commençais sérieusement à songer à perfectionner mon Anglais en me tournant vers la presse anglo-saxonne, un peu las du contenu des deux dernières publications que je récupérais tous les deux mois à la presse du coin. L'une traitant de motos classiques avec une tendance de plus en plus marquée "défilé de mode" de son rédac' chef, l'autre, organe officieux d'une "chapelle" à laquelle j'espère appartenir, mais dont la ligne générale commençait à m'ennuyer. 
Un premier numéro qui m'a séduit. Ça se sentait peut-être depuis quelques lignes. J'aime les machines à sensations. Et le premier contact physique, ce papier un poil rugueux est bien en phase avec le titre revendication du journal. On n'est pas dans le lisse. Ça fraye plutôt avec le gros twin qui pilonne. Alors, je ne vais pas me livrer à une analyse exhaustive des 115 pages de ce n°1. Mais voilà.
S'il est avant tout question de motos, pas de celles qu'on va échanger dans le Ducagio store du coin contre un crédit gastronomique, mais plutôt de celles façonnées dans des ateliers aux aspects probablement ésotériques, il est surtout question des hommes qui les façonnent. Et la moto dans mon esprit, c'est une histoire de bonshommes, pas de chefs de projets de la cible du marketing. 
Et ces bonshommes là, ils sont probablement comme pas mal d'entre nous. Si la bécane occupe une belle part de leur existence, ils ont aussi d'autres centres d'intérêts. Alors ils nous parlent d'autres choses. Du coup je me suis remémoré quelques œuvres privées à l'aide d'un Polaroïd. J'ai découvert, même si j'en connais un (petit) rayon, un de ces artisans du cycle, dont on qualifie volontiers dans le milieu la production de "haute couture". Si j'étais de ce Mr Krencker, je songerais fortement à me tourner massivement vers l'export. A supposer, soyons fous, que le gars Mélenchon fasse l'extér' à tout le monde et se retrouve à l'Elysée, une fois acquis un Panatella, il ne restera que 5 000 zorros pour boucler la fin de mois. Il y a là un côté visionnaire, je le dis. Au train où vont les choses, et surtout les prix à la pompe, les tirages de bourres risquent de se terminer à la pédale. Et là, il y en a qui vont moins rigoler... Des biclous dans un mag de brêles. Différent qu'ils disent. Pas pareil, c'est certain.
Puisque dans le même mouvement, il est question de polars, mon conseil de lecture du moment. "A la trace", dernier pavé du Sud Africain Deon Meyer. Il peut-être plus aisé de commencer par "Lemmer l'invisible" ou "L'âme du chasseur" dont on retrouve certains des protagonistes. Mais cela ne gêne en rien la lecture et le plaisir qu'on en tire. 
Histoire de na pas sombrer dans le panégyrique, la flagornerie, le dithyrambe, j'ai quand même relevé une fois le terme "crapuleux" concernant  Alma Pura. Faut pas recommencer. Et proscrire aussi "tendance" et "scène café racer". Jusque là ça se tient bien du point de vue langue. Même si j'ai parfois du relire certaines phrases dont le sens m'échappait au premier abord. Au deuxième rabord ça allait quand même mieux. Alors, on me dira: "La paille dans l’œil du voisin, le cadre poutre dans le mien..." Je sais, l'écriture est souvent (toujours) une torture. Mais quel plaisir. Et c'est l'occasion d’utiliser des mots savants. 
La rubrique conso. C’est vous qui voyez. Certes , comme le reste, le côté décalé est sympatoche. Mais l'Amérique, je n'ai pas envie d'y être. Je reconsidérerai la chose si dans un n° futur on a droit à: L’Auvergne comme si vous y étiez.
Une dernière. Les Bonnies modernes, c'est bien d'avoir évité le profil gauche. Comme le disait Pierrot, mécano de Street Drag: "N'y voit rien de personnel, mais ce carter gauche, on dirait un moteur Bernard". Avis qui prend tout son sens pour ceux qui me connaissent.

Bon longue parution à RAD qu'on retrouve tous les deux mois, rendez-vous en juin pour le n°2 et tout de suite en ligne

P.S. En page 108, j'ai eu l'heureuse surprise de découvrir l'antre d'un éminent (si,si...) membre de TZ. Si l'esprit du lieu et de son maître planent dans les pages à venir de RAD, on sera bien.