Produit, objet, substance, mélange, etc., qui est le résultat d'une série d'opérations. C'est ce qu'on trouve dans le Petit Larousse parmi les nombreuses définitions du mot préparation. Et qui colle au sens mécanique de ce mot. J'y ajoute quand même mon grain. Voilà quelques lustres, par le biais du rallye automobile et quelques autres encore par celui de la moto, j'ai touché de prêt à la préparation. Dans les deux cas, que ce soit le fait d'amateurs ou de pros, l'objectif était le même. Partir d'un véhicule de série et en tirer le meilleur en terme de performance. Il en va de même pour ceux qui dans la mouvance custom orientent leur travail sur l'esthétique.
En ce début de XXIème, les préparations de motos, on en voit à longueur de blogs et réseaux sociaux, autant que chemises à carreaux dans une réunion de hipsters. Quand je vois certaines de ces préparations, j'y retrouve les mots de mr Larousse. Pour la série d'opérations, le compte est bon. C'est question grain que j'ai un doute.
Soit, malgré mon attachement à la moto de "caractère" et un aversion certaine pour l'électronique triomphante je vire vieux con, soit les mots comme en bien d'autres domaines ont perdu de leur sens.
Ce qui me chiffonne légèrement, un peu plus que ça d'ailleurs, c'est ce terme de préparation et de préparateur, décerné à tout va, particulièrement dans la mouvance « roots-vintage ». S'il suffit de greffer le bidon d'une autre bécane sur un tréteau de 20 à 30 ans d'âge, sans oublier la selle de fakir en peau de mafflu retournée, ainsi que les indispensables pneus carrés, de préférence dans un sous sol glauque pour accéder au statut de préparateur, j'en connais pas mal qui sont passés à côté d'une grande carrière. Par dessus le marché, ces tics du genre sont transposés sur tout et n’importe quoi. Quand je vois des pneus Firestone (on avait dit, pas de marques) ou autres imitations, sur un Quatre Pattes, voire des pneus à crampons, point besoin de gel fixation extra forte pour que mes cheveux se dressent ! Le fin du fin étant ces bécanes qu'on croit tout droit sorties de la benne à ordures. Le roots vintage mal digéré est une sorte de norme qui se voudrait représentant d'une époque où les choses étaient, légèrement différentes de ce qui est véhiculé là. Une époque où la moto était plutôt un truc de prolos qui le plus souvent roulaient (beaucoup) avec les moyens du bord. J'ai souvenir d'un pote dans les 70's avec sa MZ (d'occase) et aux pieds une paire de bottes de jardinier en caoutchouc. T'en veux du roots, en voilà.
Loin de moi de jeter la pierre à ceux qui profitent, fort habilement, et à ceux qui sont disposés à flamber des gros billets pour accéder au club. Ils ne m'empêchent pas de respirer et la différence entre les jouets des enfants et ceux des adultes, c'est le prix. Mais nommer la plupart de ces engins « préparations » et leurs concepteurs « préparateurs », faut pas pousser grand-mère dans les orties.
Mais il y a mieux. Je n'irai pas par quatre chemin il peut aussi y avoir tromperie sur la marchandise.
Ceci n'est pas une pipe, bien entendu. C'est un Café Racer sur base de Moto Guzzi V11. Bécane que je connais plutôt bien pour en avoir possédé deux. Il s'agit d'un modèle 2000, de première génération. La machine est rhabillée d'un ensemble en alu, (touche 60's) assez banal esthétiquement, pour ne pas dire moche. C'est mon opinion et je la partage. Niveau partie cycle, les roues à rayons Alpina, apportent un vrai plus en terme de look. Par contre, pour une machine revendiquant l'appellation "racer" il est assez original d'avoir supprimé un disque de frein. Le double disque Brembo d'origine stoppe efficacement l'engin dés qu'on hausse un peu le rythme; j'ai un sérieux doute quant à l'efficacité d'un seul. Plus qu'un doute en vérité. Modèle 2000, donc fourche Ceriani D41. Jolie. Mais une véritable daube, il faut le dire, qui gagnait à être remplacée au minimum par une D43 de même marque voire par une Ohlins. Quand on veut préparer une moto dans une optique "Café Racer" , l'amélioration de la partie cycle est ce qui donne les résultats les plus patents. En l’occurrence, on est plus dans le paraître que l'être. Côté mécanique, le remplacement du système d'injection par deux carbus Keihin donne un plus esthétique. Les carbus c'est un peu plus glamour que des corps d'injecteurs et cela permet de simplifier le faisceau. Quant au 2/1, s'il est assez sympa à regarder, vu son implantation je crains des problèmes de garde au sol à gauche. En compensation, il est probable qu'on puisse frotter les oreilles dans les courbes à droite. Source: Silodrome |
Bref, si je fais la somme de l'esthétique et des aptitudes à péter un chrono autour de l'Ace Café j'arrive péniblement à la moyenne. Mais il y a plus drôle. L'engin était en vente récemment sur e-bay USA au tarif mirifique de 45000$ ce qui en a fait tousser plus d'un. Je vous rassure, elle n'a pas trouvé preneur. Pour vous donner une idée de ce que l'on peut faire avec un V-Twin Guzzi en terme de cafra, efficace, esthétique et fait pour rouler, voici celui d'un mien pote. Je dirais qu'il n'y a pas photo. Et aucun de ceux qui ont participé à la réalisation n'a de panneau préparateur au-dessus de sa porte.
Pour terminer j'espère un jour montrer un Café Racer V11, qui attend son heure dans une gare du Tarn & Garonne. Un qui fera parler la poudre, et pas la poudre aux yeux!
Bien dit !
RépondreSupprimerJe dirais même : " très bien dit" !! ...
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