mardi 7 avril 2015

Sunday Ride Classic 2015

Sitôt franchies les portes des boxes, la machine à remonter le temps se met en marche. Elles sont là, alignées, plus belles qu'aux temps de leurs exploits, chouchoutées, rutilantes, prêtes à emmener leurs pilotes vers les plus belles trajectoires. Un garage incroyable qui regroupe les plus fameuses motos de Grand Prix et d'Endurance des années 70. Le temps est passé sans prise sur elles. Eux aussi sont là. Ceux qui ont écrit parmi les plus belles pages du Continental Circus et de l'Endurance: Ago, Baker, Baldé, Ballington, Bertin, Cecotto, Coudray, Coulon, Fau, Genoud, Jacque, Michel,Moineau, Monneret, Plisson, Read, Rigal, Sarron, Spencer. Au total, 42 titres de Champions du Monde, un nombre incalculable de victoires et tout autant, et plus, d'exploits qui restent gravés dans les esprits. Ils ont plus changé que leurs motos, en apparence, car l'esprit lui est intact. Cuir sur le dos, casque enfilé, dès que le craquement des deux temps résonne, amplifié par le béton, ils redeviennent ce qu'ils sont par essence: des Pilotes! 
Mon pote Michel ne boude pas son plaisir de serrer la main de "Fast" Freddie Spencer, (A moins que ce ne soit l'inverse...) et de Jean François Baldé. Aussi disponibles et chaleureux l'un que l'autre. Et puis, on rentre dans le stand Yamaha. Je le reconnais immédiatement. Debout, seul, derrière la 500 qu'il va mener sur la piste du Ricard. Les cheveux ont blanchi et raccourci, petite moustache, lunettes de vue, comme à l'époque. Steve Baker, #32, l'idole de mes vingt ans, celui dont je portais le cuir Furygan réplica. Je n'ose pas, Michel me "pousse". Alors, quelques minutes durant, mon Anglais sera presque parfait pour évoquer la découverte en 76 sur ce même circuit, la victoire du Moto Journal 200 l'année suivante et l'admiration qu'il suscitait chez moi. Egal à lui même, discret, modeste, je pense qu'il est aussi touché que moi par ces mots échangés. Merci Steve! 
Sur le pit lane, aux miaulements des quatre cylindres 2T, se mêle soudain le grondement du twin Metisse d'Alain Michel. Le son, l'odeur, les couleurs, tous les sens sont en éveil pour capter et mémoriser des moments si rares. 
Tous les coins du paddock permettent d'admirer un éventail de machines compétition client, de préparations très personnelles de raretés sublimes. 
Passage dans le stand n°3 pour une visite au Team Moto Bel' qui roule en European Classic Series. (Endurance) Accueil toujours aussi chaleureux de Nicole et Jacques. Les essais ont été plutôt favorables pour le twin Guzzi, 4 ème temps, face à l'armada des quatre cylindres nippons, malgré un sérieux handicap de vitesse dans la ligne droite du Mistral. Laurent qui partage le guidon avec Moustik est lucide. "Si on roule propre et régulier et que l'on passe à travers les soucis, on peut faire un résultat." Hélas, alors que le podium leur semble promis, le phare dépose le bilan lors du dernier relais. Un arrêt qui se prolonge et la N° 3 passe le drapeau à damier en dixième position. 
Une journée de motos, une journée de potes, une journée de retrouvailles. Pourvu que ça dure!

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