mercredi 27 avril 2016

Ventoux Classic 2016

Une semaine après le SRC dans l’enceinte du circuit Paul Ricard, c'est dans le cadre beaucoup plus champêtre de la source du Grozeau à Malaucène que s'établissait le paddock de cette 7ème montée.  
Le murmure de l'eau a laissé place aux grondements et hurlements des quatre temps, aux miaulements des deux temps ainsi qu'aux effluves de mélange d'un autre siècle. 
Deux bonnes centaines d'inscrits pour s'élancer sur les 2600 m de montée, que ce soit le couteau entre les dents ou pour le simple plaisir de profiter (et faire profiter) d'une moto qui, quoi qu'il en soit, est forcément exceptionnelle.
De la moto d'exception, il n'en manquait pas, comme toujours. Au delà de la qualité du plateau, c'est la variété des genres et d'époque de celui-ci qui vaut le détour, s'étalant sur une période d'une soixantaine d'année.
té concurrents, est-ce la formule, le site, ou simplement un état d'esprit, la disponibilité et le partage sont de mise. Assez curieusement, c'est au moment de l'installation en "pré grille" que le dialogue se noue le plus facilement.
Comment ne pas remercier Yves Azam qui entretient et fait rouler une Saroléa 500 de 1932. Il fait partie de ces passionnés qui estiment que ce patrimoine mécanique doit être montré en situation et pas simplement cantonné au silence d'un musée.
Je repère une Bultaco 250 "Metralla". J'avais souvenir de cette moto dans les pages d'un vieux Moto Revue, feuilleté avec des copains du lycée. C'est la première fois que j'en vois une. Son pilote, Alain Cacchioli, un Helvète underground, en dresse un passionnant et humoristique historique en quelques minutes. C'est en réalité un 350. Un proto réalisé en deux exemplaires, un qui fut détruit et celui-ci qui atterrit dans sa famille. Son père, ami de Paco Bulto récupéra cette moto avec promesse d'en prendre soin. Malgré un long séjour dans une grange elle a retrouvé l'éclat de sa jeunesse et Alain s'en régale, et les spectateurs avec lui, sur ce genre d'évènements.
Les plus belles mécaniques, peuvent encore être magnifiées. Témoin le 1000 CBX d'André Bernard. Le Honda 6 est un moteur superbe. Croyez moi bien, que je dise du bien de Honda ne peut être que sincère. Dans l'idée de son concepteur qui en fait une machine minimaliste, cette mécanique mise en valeur par la simplicité et la finesse de la carrosserie est tout bonnement sublime. Cerise sur le gâteau, les six mégaphones noirs et le tambour ventilé avant, rappel des 500/6 de Grand Prix. Comme il l'avoue lui même, le tambour ce n'est pas forcément l'idéal pour stopper l'engin, mais l'esprit vaut bien cette concession.
Pour ce qui est de la rareté, difficile de faire mieux que la Griffiths Sunbeam Porsche, (ouf!) modèle unique que seul un cerveau britannique pouvait imaginer et concevoir. Loger un 1300 cc Porsche issu d'une 356 série A dans une partie cycle de Sunbeam S8, c'est le pari réussi de Gordon Griffth dans les années 70. Découvrir l'existence de cette bécane en ce lieu, quel meilleur symbole de la qualité de cette manifestation.
Merci à l'association MC2A et tous les bénévoles qui oeuvrent à la réussite de cette journée et à tous ceux qui donnent à voir, et entendre, l'objet de leur passion. 

 

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