L'hiver s'en est allé. Sans crier
gare, l'été a pointé le bout de son rayon de soleil. Sans plus
attendre, se débarrassant de sa chrysalide de cuir, l'ignoble
Pizzard est de retour. Le Pizzard, objet du ressentiment et du
courroux (coucou) de « Jenré » dans le Motomag de juin
2013. Vous le connaissez peut-être sous un autre nom, suivant les
particularismes locaux. Son apparence permet une identification
rapide. Celle-ci généralement plus en adéquation avec la
fréquentation du sable fin des plages, expose donc le malheureux (?)
aux affres d'une visite au service des urgences le plus proche et à
l'ire de « Jenré ».
Cet inconscient ferait peser sur
l'ensemble de l'ordre des homo mécanicus biruotus une menace
terrible. Pas vraiment précisée par ailleurs. Mais je vois quelque
chose comme le port obligatoire d'un exo-squelette de protection que
la société Dekra se ferait par ailleurs une joie de contrôler
périodiquement.
Du coup, je me suis enquis auprès
d'une mienne relation, spécialiste de la médecine d'urgence sur la
réalité de ce Pizzard. Légende urbaine ou pas ? Nouveau
Dahut ? Monstre du Loch Ness ? La vérité dépasse
l'affliction. Le Pizzard est un pervers polymorphe qui se dissimule
là où on ne l'attend pas. Qu'on en juge.
Une variété rarissime, le « Quatre
saisons ». Comme on l'a compris, la bestiole craint le froid et
les intempéries. Son activité n'est généralement observée que de
juin à fin août. On en aurait aperçu quelques spécimens hivernaux en
Suède, dite aussi « Pizzard à longue fourche » et qui
se roulerait nu dans la neige. Cela reste à prouver. Un genre plus
facilement observable est le « Fruits de mer ». Très
répandu sur le littoral méditerranéen, on le ramasse assez
facilement à l'aide d'un plateau faute de brancard. Universellement
connu, l' « Aubergine » ne l'est pas tant pour sa
présence dans les salles de soins que pour sa capacité à
stationner en des lieux incongrus qui lui valent du coup d'être
décoré de quelques amandes du plus bel effet. On ne manquera pas
non plus le « Bolognese ». N’hésitant jamais à
envoyer la sauce, souvent élaborée du côté de Borgo Panigale. Se
décline également en « Grand Prix » avec des
ingrédients venus d'extrême orient. Spécialité peu répandue,
l' « Indienne ». Il faut dire que l'élément
essentiel, la Royal Enfield ne court pas les rues. De plus, la
philosophie de la chose n'incitant pas à la gesticulation, mon
contact avoue n'en avoir jamais observé. La « Raclette »,
même si elle évoque plus l'hiver que le torride été donne de
beaux résultats par l’adjonction d'une prise d'angle au-delà du
raisonnable. D'où son nom. Favorisant les longues glissades, les
effets en sont généralement très spectaculaires. Disparue
récemment, la « Poulet », déclinée en « Bleue »
ou « Blanche » s'est trouvée privée de son élément
indispensable la chemisette. Les premiers concernés ne s'en sont pas
plaints. Variété civile, l' « Hawaïenne » se
reconnaît à sa chemise à fleurs du plus bel effet par les
incrustations colorées résultant de son port. Je termine cette
liste, non exhaustive par ma préférée, la « Reine ».
Le document ci contre se passe de commentaires.
Il a bien raison « Jenré »,
la pizza, symbole parmi d'autres de la malbouffe à de ces effets...
Mais ne perdons pas espoir. Le Pizzard est majoritairement jeune
(c..?) D'expérience, soit il optera pour la boîte à roues, auquel
cas il ne sévira plus, soit il rentrera dans le rang.
Pourtant, au hasard de la route, je
croise fréquemment en cette saison de fiers équipages dont les
montures, d'origines germaniques pour les uns, dotées d'ailes en or
pour les autres ne laissent planer aucun doute sur le genre de
cuisine qu'ils affectionnent. Assez pizzarement, malgré ce standing
étoilé, bon nombre de ces gens à priori raisonnables et sérieux
arborent les mêmes tenues que le honni Pizzard. Que c'est bon de
s'encanailler !
Nota Benêt: aucune pizza citée dans ce billet n'a été maltraitée.
Nota Benêt: aucune pizza citée dans ce billet n'a été maltraitée.
A un pizzard qui se gaussait de mon cuir par une belle journée d'été, je lui dis avec un air de supériorité qu'en cas de chute avec sa chemisette, son bermuda et ses nus pieds il allait prendre cher.Il me regarda avec mépris du haut de ses 45 balais et dit:"Ah mais moi, je ne fais pas de la moto pour tomber"CQFD...
RépondreSupprimerAlain.