dimanche 23 octobre 2011

Un homme est mort.

Ce matin, alors que par le Monde, des hommes et des femmes s'en allaient voter démocratiquement pour la première fois, que d'autres tentaient paraît-il de juguler une crise avec comme souci majeur de ne mécontenter ni les agences de notation ni les banques, d'autres encore tentaient de devenir champions du monde de rugby, un homme est mort en moto. Un de ces incidents de course qui devient tragédie au regard des circonstances. Sa course n'aura pas duré un tour à Sepang. En perdition à la sortie d'un droit, la moto de Marco Simoncelli traverse la piste quasi perpendiculairement à Edwards et Rossi en pleine bagarre. Le choc est d'autant plus terrible, que l'Italien est heurté de plein fouet par l'Américain et qu'il perd son casque. On ne sait par quel miracle, Rossi placé à la droite d'Edwards et touché par celui-ci reste sur ses roues. Ces deux là s'en sortent indemne.
Il sera probablement à nouveau question de sécurité, mais dans les sports mécaniques, sauf à regarder la course des stands, la camarde est toujours à même de pointer le bout de sa faux.
On gardera de Simoncelli l'image d'un attaquant fantasque au gros coeur. Tellement gros que ces exploits ont été régulièrement émaillés de chutes plus ou moins spectaculaires. Cette saison, alors qu'il était en position de remporter son premier succès en catégorie reine, il partit seul à la faute malgré une avance assez confortable. Un attaquant dont le style incisif en dérangeait plus d'un, oubliant que le viril mais correct fait partie de la compétition.. Ils pourront rouler tranquille. Tellement gros que sa fougue lui a coûté la vie ce jour.
Il avait en cela quelques points communs avec Daijiro Kato, décédé à Suzuka en 2003. Un titre de champion du monde en 250, une attaque parfois au delà du raisonnable et la promesse d'un avenir radieux. Rideau. La douleur reste pour ses proches, sa famille, ses amis.
Mais sur le fond, cette mort mérite-t-elle plus d'exposition que celle des morts de la famine dans la corne de l'Afrique, des victimes de conflits trop éloignés pour qu'on s'en soucie vraiment, de ceux qui meurent pour leur liberté ? Et tant d'autres...
Poser la question, c'est déjà y répondre un peu. Ciao Marco.

4 commentaires:

  1. A ce sujet j'ai juste envie d'utiliser une de tes signature avec une petite adaptation :
    Mieux vaut vivre 24 ans comme un lion que 100 ans comme un mouton.

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  2. C'est bien de poser cette question.

    L'hyper-exposition médiatique faite de l'évènement devrait en effet amener le spectateur à ce poser d'autres questions que celle de savoir qui de l'un ou de l'autre à bien pu rouler sur l'étoile montante.
    Bien sûr l'issue est regrettable, elle l'est d'autant plus dans l'exposition cathodique qui en est faite, et la place que lui donne la hiérarchie consensuelle des gros médias par volonté de distraire.
    "Du pain et des jeux" pourquoi pas... Tant qu'il y a du pain !
    Comme tu le dis les disparitions dramatiques sont le lot quotidien sur cette planète, elles se comptent par millier et dans des conditions bien plus horribles que celles dont il est question quand les acteurs sont consentants et parfaitement au fait des risques qu'ils prennent.

    Cette façon de classer l'information où la priorité va au sensationnalisme ne mène les gens qu'à s'émouvoir, mais pas à réfléchir à des faits à la portée bien plus conséquente.

    Tiens, Jean Amadou est mort hier, c'est dommage qu'on n'ait pas d'image de son accident de déambulateur, ça aurait fait la une du JT de ce soir... Pas grave on fera un bon quart d'heure pour convaincre un peu plus le spectateur endormi de la nécessité impérative de sauver les banques...
    Ou plutôt les profits des banques?

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  3. Ça faisait un moment que j'étais pas venu voir par là... Quand je vous lis, je ne doute pas un instant des liens qui nous unissent par delà la moto. Je suis fier d'être de vos copains !!

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  4. Pour l'avoir vécu en direct ,effectivement ça fait mal,je ne sais pas pourquoi mais un malaise ma perturbé un moment,sans doute le rappel d'accident du passé.
    Toujours une bonne "nalyse " merci Pascal.

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