Sortie de mon hibernation estivale.
Inutile de me faire observer que torpeur serait plus de mise. J'ai le
droit d'être aux antipodes de la logique. J'ai eu de ci de là,
quelques velléités d'écriture. Pour l'instant elles en sont
restées au stade de fichiers embryonnaires planqués au fond de mon
disque dur. Un jour peut-être...
Tel Saint Louis rendant la justice sous
un chêne, c'est assis à l'ombre de mon platane centenaire que je
rendais justice de sa beauté brute à Larosso, mon fidèle V 11. Ho
là, tout doux! Voilà une décennie que plus d'un gratifia cette
moto, à la filiation avouée avec la V 7 des années 60, de Café
Racer de série. Café Racer et série, c'est compatible? Une chose
dont je suis certain, c'est que la vision de l'engin me chamboula
légèrement. Par deux fois exactement. En 2000 avec la Grise, que,
dans un élan d'échangisme sans vergogne j'abandonnais deux ans
après pour une Calif'. (Sport!) Avec un saute vent de V 11... Les
homme sont ainsi fait.
Tout aussi soudaine et imprévue fut la
liaison qui m'unit encore aujourd'hui avec la Rosso Mandello. Elle
m'attendait c'est sûr. Sans savoir si elle était libre ou pas. Par
chance, son proprio que je connaissais vaguement venait d'acquérir
une 748 dont une soupape embrassa un piston à peu de temps de là...
L'a bien fait de changer celui là. Presque 8 ans déjà, et ce qui
m'avait animé ce jour là est toujours présent. Larosso, c'est MA
moto. Celle qui restera dans le garage.
Cette bécane, c'est l'idée que je me
fais de la bécane. Le gros twin à air qui s'exhibe sans pudeur,
son allure, subtil mélange d'ancien et de moderne, le rouge et le
noir de la carrosserie, le son rauque qui s'échappe des Mistral à
l'accélération. Les bracelets pour faire corps avec elle, le couple
qui pousse velu en bas, la grosse patate qui te propulse d'un virage
à l'autre dans les tours. Et puis, ce côté inutile que j'aime
tant. Inutile, sauf à distiller le plaisir toujours renouvelé de
rouler avec elle.
Larosso, c'est surtout MA moto par son
côté unique. Par petites touches, plus ou moins visibles, elle
évolue d'années en années, histoire de se rapprocher toujours un
peu plus d'une sorte de perfection que je n’atteindrais
probablement jamais. "A biker's work is never done", "Work
in progress." Autant d'adages que je fais miens. J'ai dans un
coin de mon bazar deux trois bricoles qui trouveront leur place au
cours de l'hiver à venir. Un coup d'optimisation par ci, un coup
d'esthétique par là... Peu importe ce qui se voit ou pas.
L'essentiel c'est que moi je le sache. La quête de l'inutile encore
possible sur cette machine qui permet à l'imagination de travailler
pour se l'approprier toujours plus. Je l'aime tout autant à la
regarder qu'à la faire rouler.
Cette histoire, serait différente sans
les potes. Ceux qui par leurs conseils, leur expertise, leur
savoir-faire t'aident à avancer. Je ne les cite pas, mais ils se
reconnaîtront. (S'ils trouvent le lien vers cette page...) Des gars
qui chacun de leur côté bidouillent et modifient eux aussi. Et
quand finalement, on met ces V 11 côte à côté, elles sont
vraiment uniques. Mais la mienne plus que les autres.
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